Le Big four, la réunion des vieilles gloires du trash, rendez-vous compte.
Pour le metaleux lambda, rien à foutre, ces groupes sont vieillissants, ont perdu toute crédibilité, ou sont devenus trop riches pour être honnêtes. Mais pour moi, c'était juste impensable.

1992, j'avais onze ans.

Alors en pleine 1001ème écoute de l'album Dangerous du plus célèbre Zombie de la terre (mon premier émoi musical), ma soeur, ma bienfaitrice, après m'avoir offert une cassette audio du Real Live One d'Iron Maiden quelques semaines plus tôt, m'amène dans une boutique, et me montre du doigt une pochette on ne peut plus basique, complètement noire.... le Black album de Metallica.

Depuis ce jour et cette première écoute, ce sens du riff, cette puissance et cette voix ne m'ont jamais quitté. Et bien sûr j'ai rattrapé mon retard en me procurant toute leur discographie, et en découvrant ce style si lourd et qui m'était totalement inconnu, à grand coup de Pantera, de Slayer, de Megadeth, de Faith no more, de Paradise Lost, de Sépultura, de Machine head etc....

Bref, j'ai du voir ce groupe quatre ou cinq fois, mais cette affiche je l'attendais depuis presque 20 ans.

 

 

Tout d'abord, pour mettre dans l'ambiance, l'arrivée sur le site.
Je passe sur les autres groupes, plus ou moins talentueux, qui s'exprimaient avant et pendant mon arrivée...

J'étais venu voir les Mets deux ans avant dans ce même "champ", par un temps ensoleillée... Superbe souvenir, très bon son, et bon set.
Arrivé à l'entrée du parking, après 40 minutes de bouchon dans ce pauvre petit village et devant le regard médusé  de ses habitants, la police m'interdit de descendre dans ce fameux champ pour m'y garer.. Tiens c'est bizarre.

Peu importe je continue tout droit et laisse ma chariote à la sortie du bled. Là, alors que je marche en direction de l'entrée, je croise de plus en plus de gens, disons, boueux, ça devient louche. Je me dis qu'ils sont dans la fosse depuis le matin, à sauter, à pogoter, bref ils l'ont chercher ces jeunes barbares?

Mais ce qui m'a refroidit, c'est cette meute de gens très calmes, équipés de sacs poubelles jusqu'à la taille, qui rebroussaient chemin, pour se désaltérer (merci les cafés qui faisaient des forfaits bières/matchs de la coupe du monde) ou trouver un peu de repos hors du site.

Et forcément, le jugement tomba peu après.... La pluie était tombée toute la nuit, transformant ce sympathique site en enfer boueux, de l'entrée de la fouille, à la fosse des scènes. c'était parti pour ne plus s'asseoir pendant plus de 10 heures, ou mourir noyé dans une mousse au chocolat hyper vénère et vorace!

 

Et au bout de 30 minutes d'une traversée difficile, de chutes, d'un effort sportif hors du commun, d'un musculage intense du mollet, et un moral qui s'effritait au fur et à mesureque mes pieds restaient collés au sol,  j'arrivais enfin sur la scène. Et merde, l'évènement valait bien le coup de surmonter toute cette chienlit (De Gaulle sors de mon coooorps!), et je me suis surpris à regarder avec amusement le très grand nombre de personnes qui perdaient une chaussure, voir les deux, en tentant d'atteindre le stand de bouffe, et à encourager de jeunes loups s'amusant à défier tous les passants dans un défi "catch dans la boue" (dommage, aucune demoiselle ne s'est proposée). Au final cette boue, comme dirait Wayne, ça déménage, et j'ai eu l'impression d'assister à un mini Woodstock.

Pour ce qui est du concert, je vais être rapide, n'ayant pas la prétention d'être un bon chroniqueur... Anhtrax, bon set, même si pour moi le gros niveau de ce groupe est atteint avec M. John Bush, et pas cette dinde de Belladonna, mais bon, chacun ses goûts. un bon set mais pas inoubliable pour ma petite personne. Je passe à SLayer avec une bonne setlist, un Araya apparemment très heureux d'être là, et qui se retenait de headbanger à outrance, mais surtout, surtout, un Dave Lombardo impérial, il porte carrément les compos du groupe c'est désormais clair à mes yeux. The batteur, encore et toujours.

On en vient à Megadeth, qui outre le plaisir de revoir Ellfson sur scène, m'a laissé une drôle d'impression. Les musiciens étaient au top, les chansons bien choisies, mais Mustaine avait un gros problème au chant. Autant sa voix nasillarde me plait sur album, autant elle était dénuée de toute nuance en live, et quand il fallait pousser un peu ça me faisait carrément de la peine pour lui.. Je mets ça sur le compte d'une extinction de voix. A voir...

Et Metallica, bah rien à dire, 3 lives depuis la sortie du Death Magnetic et toujours aussi bons. C'est sûr on sent que le show est rodé, voir trop, que Lars en branle pas beaucoup, mais le charisme de ces gars (mais James Hetfield quoi...) et l'envie communicative de nous mettre à genoux pendant deux heures avant de rentrer chez soi, c'est réellement magique. Ils vont laissé un énorme vide le jour où ils se retireront.
Et comme d'hab', une vingtaine de minutes à remercier les fans à la fin du live, à envoyer médiators, baguettes etc... Ah et pendant que j'y pense une setlist très old-school et bien bien énergique, à croire qu'ils voulaient en découdre avec les 3 autres groupes.

Setlist

Location:
Zurich, Switzerland
Date:
Jun 18, 2010

Creeping Death
For Whom The Bell Tolls
Ride The Lightning
No Remorse
Fade To Black
That Was Just Your Life
The End Of The Line
Sad But True
Welcome Home (Sanitarium)
Broken, Beat and Scarred
One
Master Of Puppets
Fight Fire With Fire
Nothing Else Matters
Enter Sandman
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Breadfan
Whiplash
Seek and Destroy

 

Je ne m'étends pas sur Motorhead, Stone Stour, Alice in chains, qui ont fait de très bonnes performances, mais qui ont joué alors j'étais soit occupé à trouver des chiottes ou quelque chose à grignotter, soit à tenter des déplacements stratégiques sur le site.

 

L'heure du retour sonne enfin avec la sensation d'avoir passé, malgré quelques points négatifs, une journée énorme. je me prépare donc à pourrir à voiture, en marchant dans les rues, accompagné de mes collègues d'un soir, amusé par la vue de ces dizaines de personnes suspendues aux quelques fontaines pour se laver un minimum avant de remonter dans les bus, et autres véhicules, de toute façon condamnées.

Pour ma part, au bout de quelques heures d'autoroutes Suisses, j'ai profité de mon retour en France pour laver Jean et chaussures  sur une air d'autoroute, vers les 3 heures du mat', et repartir au volant de mon fier scenic en slip, chaussette et chaussures complètements mouillées, avec la climatisation à fond pour me réchauffer un minimum.

Grandiose, et vive le trash.

Ah oui, j'allais oublier d'exhiber mon superbe gobelet souvenir !

 

Kurggan, Gadou of puppets