Tout d’abord, je me présente, je m’appelle Karim, 31 ans, et je joue à tout. Je n’ai ni genre ni éditeur préféré. Je suis simplement un gamer qui aime parfois les suites, j’aime aussi les jeux qui changent de l’ordinaire, les jeux marquants.
C’est donc avec une grande impatience que j’attendais la présentation du 13 janvier dernier de Nintendo. En effet, à chaque fois que ce constructeur annonce et présente une nouvelle console, c’est un sacré événement. Je confesse ne pas avoir le même affect côté Microsoft et Sony pour les machines en elles-mêmes car on est généralement dans une version plus puissante que la précédente, ce qui n’enlève rien à l’evenementiel de ces dernières une fois présentées.
Cependant, depuis cette annonce, je lis un peu partout sur les forums et autres sites, des témoignages qui m’ont décidé à réagir. Tout commence par un article sur Frandroid, site que j’apprécie beaucoup, et qui nous explique pourquoi la Switch est ultra décevante : « L’autonomie n’est que de 2h30 comparé à un Ipad mini qui tient plus de 10h en lecture vidéo… ».
Les bras m’en tombent littéralement. Inutile de vous expliquez pourquoi : comparer des choux et des bananes est vain.
Allez, pour la route, je cite un titre d’un autre article sur ce site : « Nintendo Switch : les fonctions sociales passeront par une application payante. »
Là encore, je ne vous ferai pas l’affront de vous expliquer pourquoi ceci est faux. On paiera le live comme partout avec des fonctionnalités associées à cet abonnement, tout simplement. Attendons de voir ce que cela donne.
Une chose qui m’a totalement surpris et que j’ai hâte de tester, c’est ce nouveau genre de vibration. Ca m’a l’air d’une technologie bien exploitée, et pour le coup inédite sur console de salon ou portable. Et tous les tests disent que c’est bluffant.
Ceci me fait une belle transition pour deux points que j’aimerais aborder ici : le premier concerne la puissance de la machine. J’ai beaucoup ri en lisant ici ou là que cette machine est à la ramasse techniquement. Ca me fait penser aux gens à qui j’expliquais à l’époque pourquoi Forrest Gump avait été tant primé pour ses effets spéciaux et qu’on me répondait « Lesquels ? J’en ai pas vu ». Oui, pour certains, les effets spéciaux, c’est quand il y a du fantastique à l’écran : des rayons lasers, une explosion impressionnante, etc.
Pour rappel, la Wii-U a pour sa part une partie technique vraiment extraordinaire : en effet, streamer sa partie dans la Mablette sans aucun lag est vraiment impressionnante. Michel Ancel en parlait juste avant sa sortie et il a bien raison. C’est un vieux débat et ceux qui pensent que la technique définit la réussite d’une console ont oublié que Sony, qui avait une technique à la ramasse sur ses deux premières consoles, a sur-cartonné avec celles-ci. Oui, à l’époque PS1, j’étais de ceux qui ne voulaient surtout pas jouer sur cette console car je trouvais les jeux trop laids. Quand tu as gouté à Mario 64, Golden Eye et Ocarina of Time, il est difficile de jouer chez Sony. Surtout quand tu avais un PC avec une carte 3D. D’ailleurs à l’époque également, on entendait déjà des gens dire « je n’acheterai pas la N64 car j’ai déjà ou je compte prendre une 3DFX ». Comme quoi les choses ne changent pas vraiment… Pour la PS2, les éditeurs se sont contentés de sa puissance car le parc installé était de plus en plus conséquent. Il n’y a qu’à voir RE4 tourner dessus. Et cela n’a pas gêné grand monde apparemment. Enfin, comme j’aime jouer à tout, j’ai fini par avoir ces consoles pour leurs fabuleux titres exclusifs en dépit de leur « laideur technique » toute relative.
Alors en quoi les choix techniques de la Switch sont si géniaux ? Tout d’abord parce que j’ai confiance en le regretté Satoru Iwata. C’est en effet sa dernière console et il n’était pas le dernier s’agissant des choix techniques. Choix judicieux d’avoir pris comme partenaire NVIDIA. Le fait de choisir un processeur ARM est vraiment top sachant la simplicité que l’on peut avoir à programmer sur ce genre de plateforme si répandue (d’ailleurs Microsoft compte rendre compatible Windows 10 avec et Apple ferait des essais pour ses Macs, c’est dire à quel point c’est l’avenir). Les bonds en termes de puissance sur ce genre de plateforme sont régulièrement énormes, comme pour l’architecture X86 dans les années 90-début 2000, ce qui n’est plus le cas pour ces dernières actuellement. Et on sait que contrairement à la puissance brute, la simplicité de programmation sur une console est importante et fait ou non le bon accueil (et donc le succès) d’une console par les éditeurs.
Et donc pour en revenir au coté technique impressionnant, on a là une console qui consomme peu grâce à la magie des processeurs ARM et qui pourra faire tourner tous les jeux (en version inférieure en général comme sur notre bonne vieille PS2 qu’on a tant aimé). Et de manière mobile qui plus est. Je me rappelle avoir sur-kiffé de jouer aux jeux GBA tantôt sur mon Game Boy Player via le Gamecube, tantôt en mobilité sur GBA SP. Le fait de pouvoir choisir selon le moment est vraiment top. La plus puissante console portable, tout simplement.
Côté technique, hâte donc de voir ce que donne cette fameuse nouvelle vibration. L’écran est selon les premiers retours impeccables sur la partie mobile de la Switch, ce qui est important. L’instantanéité pour passer de la partie portable à la partie salon également.
Enfin, le choix des cartouches et là, plusieurs points à aborder :
Premièrement, la supériorité en termes de transfert de données contrairement à ce qu’on a sur disque optique actuellement. Ce genre de mémoire a toujours été supérieure techniquement mais trop couteuse proportionnellement à la taille qu’elle confère. Mais actuellement, le coût a vraiment baissé. (Rappelez vous de la Neo Geo, parfaite illustration).
Au chapitre des critiques, j’ai entendu « 32GO, c’est trop peu… ». Mais trop peu pour quoi ?
Cet espace sera suffisant pour stocker nos sauvegardes (si elles ne le sont pas dans la cartouche de jeu directement) ainsi que pour les patchs correctifs (également possible qu’un espace soit dédié pour cela dans les cartouches). De toute façon, cela implique une philosophie du propre et de l’instantané : les éditeurs ne pourront pas se permettre des patchs Day One de 4GO pour finir le jeu après sa sortie (philosophie héritée du PC et qui gangrène les consoles). Non, là on met la cartouche et on joue tout de suite et sans installation. Qui n’a pas abandonné l’idée de lancer son jeu qui nous demandait d’installer puis de patcher alors qu’on voulait jouer juste une heure ? AHL en parlait récemment en pestant sur ce principe, à juste titre.
En effet avec cette console, je ne crois pas qu’on soit axé multimédia.
Vous le savez aussi bien que moi, la philosophie de Nintendo a toujours été : le jeu avant tout, le jeu au cœur de l’expérience. Pas de lecture DVD même quand la console en était capable. Et tout ceci répond parfaitement à cette philosophie.
Et quand bien même la console serait orientée vers le multimédia, pour une majorité d’entre nous, les usages passent par le streaming (Netflix, Spotify, etc). La mémoire est sûrement extensible jusqu'à 2TO, les cartes SD de 128 GO ne coûtent plus rien, les 256 GO commencent à être très abordables et ce sera bientôt le cas pour les 512, ca baisse très régulièrement. Donc pour stocker des jeux VC, pas de soucis : le stockage sera assez rapide et suffisant. Et pour stocker des jeux Switch ? Nous allons bientôt répondre à cette dernière question.
Une stratégie pour privilégier ses partenaires, voilà la clé. Petit retour en arrière. Quelles sont les deux consoles à avoir fait le pari du tout dématérialisé ? La PSP Go qui a été boycotté chez tous les revendeurs qui l’ont vue d’un très mauvais œil (ils ne gagent pas beaucoup sur les consoles, leur business principal est apparemment la revente de jeux en occasion). Mais alors, à l’heure du dématérialisé, que fait Nintendo ? Eh bien, ils soignent leurs partenaires. En imposant la cartouche, les revendeurs en ligne ou en boutique auront à cœur de faire marcher cette console, plus saine pour leur business que des consoles de salon dotées de 2TO comme la PS4 ou la Xbox one qui poussent de fait de plus en plus leurs utilisateurs vers le dématérialisé. Mais est-ce ce que les joueurs veulent ? Apparemment, ils ont choisi en mettant la pression à Microsoft jusqu’à changer l’ADN, la vision, la philosophie initiale de la Xbox One qui a fait marche arrière sur le tout dématérialisé pour schématiser.
Visiblement, ce que nous voulons en majorité, c’est posséder un objet que l’on peut revendre pour en racheter un autre. Et Nintendo soigne également ses partenaires en ne proposant pas de jeu en bundle, ce qui permet aux éditeurs tiers d’avoir le champ libre sur la console et de les aider à démarrer sur Switch. On avait vu cette stratégie appliquée à la sortie de la 3DS.
Et maintenant, quelles perspectives pour la Switch ? Eh bien, on peut déjà dire que pour une première année, démarrer avec un Zelda et un Mario ambitieux est du jamais vu de la part de Nintendo depuis bien longtemps. Tout n’a pas encore été annoncé. En effet, comme dit sur Gameblog, il y aura sûrement d’autres prises de parole de la part de Nintendo car il reste encore de nombreux points a éclaircir :
Quid du système et de l’interface de la console, y a-t-il d’autre surprises en réserve ? Gageons que oui.
Par exemple, pour ceux qui ne veulent que la partie portable, nous aurons forcément dans les mois, années à venir, un pack avec la partie portable seule (le dock est vendu séparément et vous aurez noté comme moi le prix) donc la portable sera vendue à un prix agressif.
Grâce à la souplesse de l’architecture ARM de la console et vu la tendance actuelle chez la concurrence, on peut tabler sur des itérations régulières de la console. Nintendo l’a toujours fait sur ses consoles portables donc ce ne serait pas nouveau. Etant donné les progrès fulgurants faits sur ce genre d’architecture, les bonds techniques seraient significatifs et cela ne laisserait jamais la version précédente sur le bas côté tout en assurant une rétrocompatibilité et une compatibilité totale avec les futurs jeux jusqu’à un plus lointain point de rupture comme sur les tablettes et Smartphones.