En ce moment je suis au Japon, j'en profite donc pour me mitonner des petits plats que j'aime et que j'ai envie de faire découvrir. Aujourd'hui, je vais vous apprendre à faire un niku-jaga. Ce plat est aussi simple qu'important dans la culture japonaise car c'est le plat typique que préparent les mamans pour leur famille. Il paraît que quand on sait cuisiner ça, on est bonne à marier. Hum.

Il vous faudra une bonne demi heure pour le réaliser. Et bien que japonais, les ingrédients de ce plat sont assez communs, si vous ne les trouvez pas dans le commerce classique n'importe quelle épicerie asiatique en aura !

En effet, pour 3/4 personnes, vous aurez besoin de :

 250g de viande de boeuf, assez grasse (ça donne du goût) et coupée en fines tranches

4 grosses pommes de terres

1 oignon

1/2 sachet de ito konnyaku (sous forme de grosses nouilles), en option.

1 c.a.s. d'huile

1 grand verre d'eau

3 c.a.s. de sucre

2 c.a.s de saké

3 c.a.s de sauce soja

1 c.a.s. de mirin

7 épices (cf. la recette de gyôza qui précède)

Si vous êtes polio (comme moi) et que vous faites souvent cramer vos casseroles, prévoyez une bouteille de coca, juste au cas où.

Bouts de ficelle: une planche à découper, un couteau, une casserole, une feuille d'alu (ou un couvercle japonais en bois).

 

Bon, alors, c'est pas le tout de dire que c'est simple mais concrètement comment qu'on fait ?

Pour commencer, vous allez révisez un peu la voie du samouraï. Sortez votre sabre, pelez et coupez les patates en quatre. Plongez-les dans l'eau froide pendant 10 minutes.

Pendant que vos patates trempouillent, pelez et coupez l'oignon en 4 à 6 morceaux selon sa grosseur. L'idée c'est que tout fasse à peu près la même taille afin d'obtenir une cuisson uniforme. Si nécessaire, recoupez le boeuf en morceau de 4 ou 5 cm de long.

Rincez le konnyaku à l'eau froide si vous avez décidé d'en mettre, recoupez-le si nécessaire pour avoir des nouilles d'environ 10 cm, et envoyez-le se faire ébouillanter quelques minutes dans une casserole d'eau. Sa teinte doit changer un peu pour tirer davantage vers le gris.

Séchez bien votre casserole et mettez-y de l'huile. Une fois l'huile chaude, faites frire le boeuf. Quand il est entièrement cuit, ajoutez le konnyaku, l'oignon et les patates. Faites-les frire jusqu'à ce que leur surface ait bien absorbé l'huile.

Maintenant que l'huile a été absorbée, vous pouvez ajouter le grand verre d'eau. Laissez-le tout bouillir à feu vif, sans couvrir, et retirez l'écume qui se forme à la surface ainsi que l'éventuel excédent d'huile. Si vous avez une écumoire tant mieux, sinon démerdez-vous avec une cuillère, ça fonctionne aussi.

Une fois cette opération correctement effectuée, repassez à feu doux. Enfin, si vous tenez à votre casserole, parce que ce qu'on va ajouter maintenant ça crame vite et quand ça crame c'est la galère ! Je vous l'assure, j'ai testé. Si jamais ça arrivait malencontreusement, une fois que vous aurez terminé, sortez la bouteille de coca pour décaper la casserole, c'est très efficace (tellement efficace que depuis, je n'en bois plus).

Bref, fin de la parenthèse, on se reconcentre pour la dernière ligne droite. Pour que ça soit un peu plus classe que des patates et du boeuf bouilli dans de la flotte on ajoute le sucre ainsi que le saké. On laisse frémir pendant 5 mn puis on ajoute le mirin et enfin la sauce soja. Maintenant on couvre avec une feuille d'aluminium que vous posez juste sur le dessus de la casserole (ou un couvercle japonais en bois, si par hasard vous en avez un) et vous laissez frémir jusqu'à totale évaporation du liquide, en gardant un oeil dessus pour pas que ça crame quand y aura plus de flotte !

On saupoudre un peu de 7 épices sur les patates. Et on mange.

Ce plat doit vous apporter tout un jeu de goûts et de textures. La viande et les oignons caramélisés (l'un jouant sur le salé, l'autre sur le sucré), les patates légèrement épicées pour relever un peu et enfin le konnyaku au goût plutôt neutre mais qui apporte du croquant.

 

Itadakimasu !