Oui j'en ai la moustache qui frétille. D'effroi, de bonheur, de tant de cruauté dans l'enfance et dans l'age adulte. Fable sordide, parabole magnifique, bd étrange, difficile de définir Jolies Ténèbres...

Tout commence autour d'une jolie dinette autour d'une mignonne petite blonde ayant des faux airs d'Alice et son prince charmant. Dinette macabre s'il en est puisque cette dernière a lieu dans le corps d'une petite fille morte.

D'entrée de jeu le décor est posé. Décalé, à la fois gothique et naïf, allégorique et franchement cru, la bd n'a de cesse de jouer sur les contrastes. Et à mesure que l'on pénètre dans cette jungle étrange dans laquelle ces minipouces tentent de survivre, le malaise s'installe.

On sort différent de Jolies Ténèbres. Pas de clefs de compréhension, justes des pistes. Kerascoët et Vehlmann nous laisse seul face à notre morale, nos doutes, notre déroute. Quelque chose de comparable par certains aspects  à l'oeuvre de Miyazaki dans sa dimension organique, glauque, cruelle mais définitivement hypnotisante.

Chouette voyage en tout cas.

Jolies ténèbres est une BD réalisée par Kerascoët et Vehlman et édité par Dupuis.