Je me suis intéressé au Berceau du Chat via 999 et Virtue's Last Reward et de leur utilisation de l'Ice-9. Et oui, pas parce qu'on parle de chats dans le titre. La vie est pleine de surprises, n'est-ce pas ? 

Le Berceau du Chat revient est un roman dont le genre est complexe à déterminer. Vonnegut y invente le personnage d'un journaliste Américain quelconque, Jonas. Il décide d'écrire un livre sur un des pères (fictif) de la bombe atomique et inventeur de génie, le Docteur Hoeniker.

Sa volonté ? Revenir sur la vie de ce personnage, sa famille, ses collègues. Cependant Le Berceau du Chat n'est pas cette biographie, mais bien le récit d'une tranche de vie de Jonas.

 

Le récit est découpé en chapitres très courts d'un maximum de trois pages. Le bouquin en est morcelé, mais propose dans chaque chapitre une idée forte ne laissant le plus souvent que peu d'espoirs en la condition humaine. Je me demande même si le livre n'est finalement pas une sorte de nourriture pour l'esprit, pessimiste, où l'on doit lire un chapitre par soir, qui devient dès lors une bonne base de réflexion pour savoir comment améliorer, à son petit niveau, la race humaine.

Dans un récit sombrant peu à peu dans la Science Fiction, Jonas mêle les interviews des proches de Hoeniker, ses remarques personnelles sur ces derniers, ses pensées philosophiques sur la vie, l'Homme, et sa religion, le Bokonisme. Le Bokonisme est au Berceau du Chat ce que le Mercerisme est à Les Androides Rêvent-ils de Moutons Electriques ? (Blade Runner). Il est le fil rouge d'un récit volontairement décousu, et st surtout prétexte à toutes les divagations des personnages principaux respectifs.

Les deux livres sont d'ailleurs extrêmement proches par beaucoup d'aspects : surtout sur leur volonté d'amener le lecteur, à travers un filigrane de SF (ici pré/post apocalyptique), à une réflexion pessimiste sur les valeurs générales véhiculées par l'Homme.

 

Voici d'ailleurs quelques lignes très parlantes du Berceau du Chat :

« Et je me rappelai le Quatorzième Livre de Bokonon, que j'avais lu intégralement la veille. Le Quatorzième Livre est intitulé « Existe-t-il, pour un Homme Réfléchi, une Seule Raison d'Espérer en l'Humanité sur Terre, Compte Tenu de l'Expérience du Dernier Million d'Années ? » Le Quatorzième Livre n'est pas long à lire. Il consiste en un seul mot : « Non. »

En quelques mots, je pense Le Berceau du Chat est un roman à lire, d'autant plus qu'il est court, d'une écriture agréable, sans fioriture et pragmatique. Il est à mon sens aussi essentiel à tout amateur de Science Fiction que les livres de Philip K. Dick, et est une belle preuve que la vie est incontrôlable, et que finalement, nous ferions tous bien de nous convertir au Bokonisme.