Salut tout le monde.


Souvenez-vous, il y a quelques mois, je vous proposais un article sur les uchronies vidéoludiques. Après quelques bières partagées avec mes à présent amis de uchronies.com, je vous propose une nouvelle version de cet article, bien plus complet, travaillé et précis. Ce n'est pas une simple mise-à-jour de l'ancien mais bien une toute nouvelle mouture :D

Je recommande vivement d'écouter Art of War de Sabaton pendant la lecture, ça met l'ambiance !

En espérant que vous apprécierez, parce que j'ai d'autres pavés sous le capeau, qui ne sauraient tarder à montrer le bout de leur nez !


 

L'uchronie
dans le jeu vidéo ... Sujet intéressant que voilà. Qu'est-ce donc
que l'uchronie mon bon monsieur ?

Eh
bien c'est une histoire imaginaire ayant pour point de départ une
situation réelle. Pas clair ? Je m'explique. Prenons un point
marquant de l'Histoire, par exemple la Seconde Guerre Mondiale. Dans
ce cas précis, une uchronie classique prendrait comme postulat : «
Et si les Nazis avaient gagné la Seconde Guerre mondiale ? ». Quand
on dit qu'avec des si, on peut refaire le monde, ce n'est pas
peu dire, et c'est justement ce qui nous intéresse ici. Une réalité
virtuelle dans une réalité virtuelle ... Superbe mise en abîme ou
sujet casse-gueule ? 

Il
est évident que beaucoup ont imaginé notre monde autrement, mais le
mettre en forme de manière crédible est une autre histoire.
D'ailleurs, j'ai l'intime conviction que pouvoir mettre au point une
uchronie dense et travaillée est un marqueur de maturité d'un média
ou voie d'expression artistique. Il faut en effet pouvoir
suffisamment asseoir son autorité et sa crédibilité pour le faire,
et ce n'est pas chose donnée au premier venu. Comme vous pouvez vous
en douter, nous allons nous intéresser ici aux uchronies dans le jeu
vidéo, leurs portées mais aussi leurs limites. Petite rétrospective
sur le sujet ...

 

 

 

Je
pense que le premier exemple venant à l'esprit est 
Wolfenstein.
Dans ce jeu, le premier FPS avec des images en projection 3D, on
permettait au personnage incarné par le joueur, Blazkowicz, de tuer
Hitler, et ce dès la première moitié du jeu. Même si le dit
combat est plutôt humoristique et que le jeu reste sur un ton série
Z, il est le premier à se permettre une telle fantaisie. Le jeu a
par ailleurs très bien fonctionné pour l'époque et a marqué un
tournant dans le jeu vidéo, mais ça, c'est une autre histoire.

La
Seconde Guerre mondiale étant un sujet récurrent dans les jeux
vidéo, il va de soit qu'elle a eu un nombre particulièrement élevé
d'uchronies correspondantes. En premier lieu, 
The
Saboteur
,
de Pandemic (RIP, studio de développement), sorti chez
nous il n'y a pas si longtemps. Incarner un poseur de bombes dans
un Paris des années 1940 à l'ambiance bien sympatoche. Le
jeu n'est pas à proprement parler uchronique, puisque finalement, il
ne remet en cause aucun événement majeur de notre Histoire, mais il
en modifie le contexte et la géographie. De plus, la mise en scène
et la narration très hollywoodiennes donnent un nouvel éclairage à
une période historique qu'on ne considère que d'un point du vue
très sombre.

 


Un
éclairage plus que bienvenue dans le paysage vidéoludique, mais le
jeu joue tellement la carte de l'autodérision et du second degré
qu'il perd toute crédibilité, historique tout du moins. C'est
d'ailleurs clairement là la volonté des développeurs, qui ne
souhaitaient sûrement pas prendre à bras le corps un sujet aussi
épineux que la résistance (ou non) des Français durant
l'occupation. Enfin ce n'est que mon avis hein ...

 

Dans
le même genre, on a
Freedom
Fighters
,
un bon petit jeu PC / PS2, développé par les papas d'
Hitman.
Du shooting dans les rues de New York pour repousser des méchants
rouges, qui prend ? Dans ce soft, Castro est plus ami que jamais avec
la Russie, devenue à la fin du XX
èmesiècle la première puissance mondiale. Et c'est là, mesdames et
messieurs, que l'Histoire change : la Russie prend Berlin à grand
renfort de bombe A, et décide que l'Eurasie est trop petite pour
elle. Mais bien sûr, devinez qui résiste encore et toujours au joug
de l'envahisseur ? Non pas un petit village Gaulois, mais bien la
patrie du Burger King. Parce que oui, un méchant Rouge le couteau en
bouche, ça fait encore plus flipper qu'un Nazi. Ne rêvez cependant
pas, le jeu a beau être de qualité, le scénar ne vole pas bien
haut et est à prendre au second degré.

On
pourrait aussi parler de 
Command
and Conquer : Alerte Rouge
 bien
sûr. Le pitch de départ ? Einstein invente une machine à
remonter le temps, assassine Hitler bien avant sa prise du pouvoir,
quand celui-ci sort de tôle en 1924, et espère ainsi sauver
l'humanité en empêchant cette satanée guerre de m... d'exister.
Pari manqué, car même si la seconde guerre mondiale telle qu'on la
connait n'aura jamais lieu, l'URSS de Staline devient rapidement
ingérable et envahit tout le continent eurasien. L'Alerte Rouge est
déclenchée, avec l'Europe pour trophée. Ce changement d'ennemi
serait-il là pour jouer avec la crainte atemporelle qu'on les
Américains de la Russie ? Très certainement. Mais après tout, la
force du titre, en plus de son gameplay aux petits oignons, réside
dans son second degré évident, le rapprochant pour le coup
davantage d'un nanard cinématographique qu'autre chose. Cela n'est
pas un problème pour le jeu en lui-même, l'un des ténors du genre,
mais se révèle plutôt problématique de notre point de vue
: serait-il impossible de faire un jeu à caractère uchronique
parfaitement sérieux ?

 

 

Même
si ce n'est que rarement le cas, heureusement que si ! On peut penser
à la récente série de FPS de Sony,
Resistance,
mais aussi à des jeux moins mainstreams tels que 
Ring
of Red
,
un tactical atypique (et à grand renfort de mechas) de Konami sorti
sur PS2 en 2000. Dans les deux cas, on incarne un soldat dans un
monde altéré à dans le courant des années 1930. Dans 
Resistance,
exit les Nazis ! L'uchronie commence en 1908 à Toungounska, en
Sibérie, où un astéroïde s'est crashé, provoquant une explosion
d'une puissance équivalente à 1000 fois une bombe atomique (fait
réel !). Seulement avec l'astéroïde arrivent les Chimères, une
espèce mi-extraterrestre mi-mutante. En 1917, la Révolution Russe
échoue, donc pas de Cocos au pouvoir, mais un pouvoir autocratique
et trèèèès méfiant envers les démocraties molassones, du coup
une Guerre Froide se développe entre la Russie Tsariste et l'Europe
et voit la construction d'un mur isolant la Sainte Russie des
méchantes-démocraties qui lui veulent pas du bien ! Résultat
la contamination chimérique ne sera dévoilée au grand jour que
bien trop tard, du genre quand les bêbêtes viendront frapper la
porte...

Celle-ci
évolue sur Terre, améliore sa technologie et son armement, puis
passe enfin à l'attaque, pour techniquement remplacer notre seconde
guerre mondiale. Leur méthode d'expansion ? Lobotomiser les humains
et les transformer en vilains pas beaux, prêts eux aussi à prendre
le contrôle du monde. Plus vendeur que les sempiternels fascistes,
surtout en Allemagne (plus de 3 millions d'exemplaires vendus en
Europe pour la série). Donc finalement, est-ce par envie ou part
opération marketing que 
Resistance titille
ainsi notre Histoire ? Le jeu a beau être en apparence très simple
et formaté, en y regardant de plus prêt, il possède un
background extrêmement travaillé. Seulement le problème est qu'il
faut alors lui accorder beaucoup de temps afin de chercher les
documents annexes ou autres. Donc pour la plupart des
joueurs, 
Resistancen'est qu'un FPS popcorn (de qualité, certes) de plus de cette
génération.

 

 

De
son côté, 
Ring
of Red
 a
tenté une approche un peu plus fougueuse, puisqu'à la fin de la
seconde guerre mondiale, les Alliés auraient mis en pratique
l'opération Downfall, qui était pour le coup réellement prévue
(Une bonne petite invasion du Japon qui aurait renvoyée l'opération
Overlord, l'invasion de la Normandie en 44, à un grand jeu pour
enfants dans un bas à sable !). Dans notre réalité, elle n'a
pas été mise à exécution, les bombes nucléaires ayant fait leur
petit effet. Il n'en est cependant rien dans
Ring
of Red
,
où le Japon se retrouve coupé en deux, avec d'un côté les
méchants Rouges, qui ont envahi le Japon par le nord, et de l'autre
les gentils pro-démocraties. Je l'avoue, les méandres du scénario
ne sont pas restés gravés dans ma mémoire, et le temps faisant son
affaire ... De ce que je me rappelle, l'histoire in-game était
plutôt sympa, mais jouait peu sur son contexte historique. Dans le
même genre, on peut citer le premier 
Fallout,
qui modifie à tombeau ouvert le contexte historique des années
1950, contexte qui n'apporte cependant rien au jeu et ne sert que
rarement la narration. 

 

On
pourrait continuer longtemps :
Operation
Flashpoint
,
nous plongeant dans une guerre fictive entre USA et Russie au début
des années 1980 (mais cette guerre est-elle le prélude à une WW3
ou juste un conflit limité, rien ne permet d'en juger, mais le
panpan boum boum est au rendez-vous !),
Iron
Storm
,
FPS / TPS où la première guerre mondiale n'est toujours pas achevée
en 1964, ou même le correct
Codename
: Panzers : Cold War
,
STR où la Guerre Froide explose au grand jour en 1949 ... Mais
encore une fois, toujours le même problème. L'histoire n'est qu'au
service du gameplay, et sert tout juste de justification aux
batailles.

 

Ce
n'est cependant pas le cas de la série
World
in Conflict
,
développée par nos amis Suédois de Massive Entertainment. Car même
si la base de l'histoire ne fait pas dans l'original (les Soviets
cassent le mur de Berlin en 1989 et envahissent l'Europe), son
évolution est très intéressante, de même que sa mise en scène.
En effet, dans le jeu, OTAN et USA ne sont pas franchement du même
avis, et si l'ennemi numéro un reste l'URSS, ils n'hésitent pas à
se tirer dans les pattes de temps à autres, l'Europe ressemblant à
un bonbon rose bien juteux pour l'Oncle Sam. La Russie fait
finalement main basse sur la RFA et la France, et prend les
Américains à revers en lançant une attaque massive sur Seattle. Le
joueur incarne un lieutenant américain prêt à botter des culs
Soviets, quitte à les faire saigner (ils sont déjà rouges de toute
façon).

 

On
peut aller encore plus loin avec la série de wargames
Hearts
of Iron
sur PC. Dans ces derniers, pas de scénario réel, puisqu'ils
permettent de prendre le contrôle d'un pays pendant la seconde
guerre mondiale, et ainsi de changer son cours. Excellent jeu pour
les aficionados du genre, celui-ci permet de mettre en place une
uchronie différente par run dans le jeu. Sympathique.

 

Dans
un registre moins flatteur tant le jeu est mauvais, on pense à
Turning
Point : Fall of Liberty.
Dans cette uchronie, Churchill est mouru lors de son accident (réel)
de voiture en 1931 ... L'Allemagne nazie réussit à prendre le
Royaume-Uni en 1940 et lance une attaque massive sur les Etats-Unis
en 1951. Pas mal tout ça, mais il se trouve que le jeu est aussi
attrayant que la démarche de Winston suite à son accident dans
notre monde à nous.
Next.

 

On
enchaîne les daubes avec
The
Day After : Fight for Promised Land
.Pourtant
ça partait plutôt bien : la crise de Cuba ne se résout pas aussi
pacifiquement que chez nous et aboutit sur une troisième Guerre
Mondiale avec utilisation massive des bombinettes nucléaires. Mais
finalement ce petit contexte original est bien la seule chose à
sauver dans ce Day After. Allez hop, à la poubelle !

 

On
quitte les FPS et autres jeux de stratégie avec une plutôt bonne
série de jeux d'avions avec les
Battlestations,
une série en deux épisodes (pour l'instant). Le plus intéressant
est le dernier sorti, en 2007, puisqu'il permet dans l'une de ses
campagnes de faire gagner la bataille de Midway aux Japonais,
considérée comme le tournant de la Guerre du Pacifique, comme l'a
été Stalingrad pour la guerre sur le Front de l'Est. On enchaîne
ensuite avec d'autres missions, et Battlestations tombe peu à peu
dans l'uchronie. En effet, les Japonais réussissent à créer un
point aérien avec les Allemands, et pour conclure à envahir Hawaï
!

C'est
bien sympa tout ça, surtout que le jeu est bien pêchu et propose un
gameplay original mêlant action et stratégie. En clair, en plus
d'être une uchronie sympa,
Battlestations
: Pacific
est un titre de qualité, trouvable pour trois francs six sous dans
les bacs promo de la Xbox 360.

 

 

 

Clairement,
les meilleurs candidats de l'histoire du jeu dans le domaine de
l'uchronie sont
Singularity,
sorti il y a quelques mois, sur Xbox 360, PS3 et PC, et la série des
Crimson
Skies
. Occupons-nous d'abord du cas Singularity: s'inspirant de références vidéoludiques telles que Bioshocket F.E.A.R.,
ce jeu développé par Raven Software et édité par Activision nous
fait voyager dans divers époques, d'un XXI
èmesiècle ravagé par des mutants à la Guerre Froide, où chaque
action modifie l'espace-temps. On y incarne un soldat américain bien
du XXI
èmesiècle, qui va devoir réparer un peu le continuum spatio-temporel,
puisque celui-ci semble tout sauf stable. Le jeu a été boudé par
la critique, mais en dépit de combats un peu mollassons et d'une
linéarité évidente,
Singularitypossède un scénario fort passionnant : en 2000 et des brouettes,
une escouade toute fraîche de soldats Américains débarque sur
l'île de Katorga 12. Avec un nom pareil, vous pouvez être sûr que
c'est pas au sud de l'Espagne. Comme les choses sont foutrement bien
faites en Russie, il se trouve que cette île renferme un minerai de
ouf malade, le E99. Avec ça, vous pourrez devenir un surhomme,
remonter le temps et accessoirement ... Devenir un mutant. On le sent
venir gros comme une maison (ce qui ne gâche en rien le plaisir),
une petite faille temporelle à base de l'ingrédient sus-cité et
nous voilà 50 ans en arrière, dans une île déchue où règnent
des X-men dégénérés, des militaires fous et quelques
scientifiques machiavéliques. Rapidement dans la progression, notre
personnage trouvera le MT, un gant magique qui lui permet de jouer à
Harry Potter et de voyager dans le présent, le passé, le futur ...
Sympathique programme.

Ajoutez
à cela plusieurs fins, une narration imbriquée « bioshockienne »
du plus bel effet ... Et vous obtenez une des meilleures petites
surprises de 2010, et certainement un des jeux où l'uchronie est la
plus au service de la narration.

Mais
finissons en beauté avec
Crimson
Skies
,
série connaissant à ce jour deux opus (un sur PC, l'autre sur la
vénérable Bobox). Franchement, ça envoie du lourd. En quelques
mots, l'action se situe à la fin des années trente, dans une
Amérique sans foi ni loi au bord de l'implosion. Les causes ? Une
prohibition abusive de l'alcool ayant amené un trafic au « kebla »
d'envergure, mais aussi des épidémies, des grèves et des
rebellions ont amené l'état au bout du rouleau. Alors forcément
quand en plus il se mange le krach de 1929 et la crise qui s'en suit,
c'est pas fameux.

Dorénavant,
c'est la loi du plus fort qui prime, et les combats entre zeppelins,
pirates de l'air au bord d'avions à hélice et autres font rage.
Classe, n'est-il pas ?

Vous
vous en doutez, les jeux sont des jeux d'avions, et tandis que le
premier sur PC est très axé simu (au même titre que Il-2 Sturmovik
1946, jeu de simu d'avions où la 2GM continue en 1946), le deuxième
joue la carte de l'arcade à 100%. Deux références dans leur genre
respectif. Pour les plus curieux, sachez que l'opus Xbox est
disponible sur 360 dans le catalogue de jeux à la demande.

 

 

 

Finalement,
il n'existe que peu de jeux uchroniques de qualité où celle-ci est
prise au sérieux. Elle est, selon moi et pour le moment, trop
souvent un prétexte pour justifier du panpan boumboum. Dommage, même
s'il faut aussi remarquer que cela va en s'améliorant : regardez
Battlestations :
Pacific,
Crimson
Skies
et Singularitypar exemple, ce sont trois titres très récents et sûrement les
nominés les plus crédibles pour le titre de la meilleure uchronie !

Il
ne faut aussi pas oublier que le cœur d'un jeu est avant tout son
gameplay, et que si le scénario est selon moi primordial, il ne doit
pas parasiter le reste du jeu. Et comme les jeux ayant le plus de
succès de nos jours (en Occident) sont les FPS, il est normal que la
plupart des jeux uchroniques se situent à une époque où l'arme à
feu existe déjà.

Espérons
que les altérations historiques dans les jeux-vidéo continuent à
se développer, car il est toujours intéressant de pouvoir interagir
dans des réalités parallèles. Et puis qui sait ? On aura peut-être
un jour droit à un jeu où Justin Bieber devient l'étoile montante
du Black Metal !

 

Les
recalés :

Voici
les jeux qui me viennent à l'esprit et que j'aurais pu inclure, mais
qui ne sont pas présents pour différentes raisons. Ils peuvent
cependant rejoindre la réflexion.

 

Assassin's
Creed
 :
Certes, le jeu modifie le passé de manière plutôt importante. Mais
il ne faut pas oublier qu'il le fait dans le cerveau d'un homme du
futur (Desmond en l'occurrence), et que l'univers d'Altair et autres
Ezio ne sont que des souvenirs et données enfouis au fond d'un
subconscient. Le jeu, en principe, ne modifie pas l'Histoire, même
si cette tendance s'inverse de plus en plus au cours des épisodes.
Qui sait, d'ici quelques opus ?

 

Age
of Empires
,Civilization :
Ce sont les deux seuls exemples qui me viennent à l'esprit, sûrement
existe-t-il d'autres RTS faisant face au même problème. Ici, nous
recréons totalement des civilisations, on ne cherche pas à altérer
notre Histoire, mais bien à en créer une nouvelle de toute pièce.
Finalement, ce genre de « god game » peut nous permettre
de faire de l'uchronie, mais cela reste de l'expérience de jeu
unique et différente à chaque partie.

 

Bioshock :
Le jeu se situant dans un environnement fictif et n'ayant aucune
influence sur notre Histoire, inutile de le traiter ici. Aucun doute
que 
Bioshock
Infinite
 sera
du même acabit.

 

Dynasty
Warriors
/ Samurai
Warriors
/ Kessen :
Et sûrement aussi d'autres jeux de Koei. Mais finalement, ces
jeux historiques altèrent l'Histoire à travers un point-de-vue déjà
biaisé (ils sont tirés de livres romancés par rapport aux faits
réels), et les modifications qui y sont faites sont davantage là
pour justifier de nouvelles batailles qu'autre chose. En effet chaque
combattant possède une histoire alternative, et on se retrouve
souvent avec moult contresens au sein même du jeu. Je ne vais donc
pas chercher à recenser toutes les fins alternatives de chaque
épisode.

 

Okami :
En dépit des qualités indéniables du jeu, il remet davantage en
question la mythologie japonaise que l'histoire même du
Japon. Aurais-je dû le traiter ? Honnêtement je ne sais pas, mais
nous sommes ici dans un autre débat. La mythologie est-elle partie
intégrante de l'Histoire ? Peut-être,
mais
cela ne nous regarde pas.

 

Rails
Across America
: Ce jeu de gestion de chemins de fer, sorti sur PC en 2003, permet
de changer l'histoire à travers des scénarii répartis pendant tout
le XX° siècle. Cependant, en raison de la nature même du jeu, dont
le scénario est finalement inexistant, impossible de parler
d'uchronie.

 

Rush
for Berlin
: Un petit STR pas trop mal, développé par Stormregion. L'uchronie
n'est ici que facultative et n'est pas au centre de l'histoire, se
concentrant sur la dernière partie de la Deuxième Guerre Mondiale.

 

Call
of Duty : Black Ops 
:
Malgré sa fin avec belle révélation à la clé, celle-ci étant
suffisamment bonne pour qu'on oublie les aspects « propagandistes »
de ce jeu (Cela pourrait faire l'objet d'un super article autour
de ça mais je n'ai rien dit...) mais fait entrer le jeu clairement
dans la catégorie
Histoire
Secrète
et entretient par là même le mythe des Agences de Renseignement
auquel rien ne résiste (Enfin au moins pour une). Quant au jeu
annexe, développé par Treyarch, le
Call
of Duty : Zombies
,
il y a certes des voyages dans le temps mais rien ne permet de dire
que ceux-ci débouchent sur une modification du passé. Le côté
fun, barré, et très Série B de l'ensemble de cette série jouant
beaucoup pour son appréciation je ne suis pas sûr que les
scénaristes s'amusent à nous pondre un scénario époustouflant,
après tout, le but du jeu est de poutrer du zombie !

 

Voilà
pour l'état des lieux ! En espérant vous avoir donné envie
de jouer et de découvrir un genre qui réussira peut être à créer
un jour un jeu inoubliable et surprenant, en attendant, vous avez
largement de quoi faire avec tout ce qu'il y a sur le marché.

 

Merci
à Papa, Maman, Scotty, mon chien imaginaire, Félicien et Chiffon,
mes chats (pas imaginaires pour le coup), les gars de chez
Uchronies.com (surtout Bertrand Campeis et Guillaume Sarralié pour
les bières et les conseils, pas forcément dans le bon ordre).

 

Bon
c'est pas tout ça mais j'ai un gâteau à manger moi ...