Killer is Dead, dernière création de Suda 51, annoncé en avril 2012, avait peu à peu fait parler de lui, notamment grâce à son style artistique plutôt particulier. Sorti il y a peu, les testeurs des différents sites de jeux vidéo n'ont pas été emballé : La faute notamment à un gameplay mal calibré.  Je viens de terminer Killer is Dead et je vais vous dire pourquoi j'ai aimé ce jeu...

Killer is an artist
Soyons clair, ce qui m'a attiré vers ce jeu est son style graphique. Rappelant un côté Sin City mais avec des couleurs, le héros, Mondo Zappa, évolue dans un monde très noir. C'est simple, à part une ou deux missions qui se déroulent au crépuscule, toutes les autres se passent la nuit ou dans un environnement plutôt sombre (château hanté, laboratoire... etc...). A cela, Suda 51 apport son style graphique si particulier. Les personnages ont chacun leur design respectif (hormis les filles qui se ressemblent toutes) et c'est un plaisir de découvrir ce que nous a réservé Suda à chaque nouvelle apparition de boss.

Artwork qui finalement n'a rien à voir avec une quelconque scène du jeu

En revanche, côté monstres basiques (c'est-à-dire qu'on doit débarrasser du niveau avant d'affronter le boss) c'est assez sommaire. Le samurai et l'espèce de prédator se détachant un peu du lot, sinon c'est classique avec quelquefois des gros monstres dans le genre Troll du Seigneur des Anneaux.

Les décors quant à eux, restent assez simples (ce n'est pas détaillé comme Last of Us) mais cela s'implémente plutôt bien dans le jeu. On reconnait sans mal le style japonais avec tori et autres cerisiers en fleur, avec une mention spéciale au château hanté plutôt réussi.

  

Mais c'est dans l'action que l'art de Suda se dévoile réellement, notamment lors des esquives (L1 + rond) où l'écran devient noir et blanc et le joueur doit marteler la touche Carré pour enchainer les coups de sabre, ou au niveau des exécutions, une fois l'ennemi étourdi (R1 + carré) pour que l'écran passe en mode exécution et qu'on puisse admirer le coup fatal de Mondo.

Killer has class
Le héros Mondo Zappa, un exécuteur en costar muni d'un bras bionique a plutôt la classe. Bien entendu il en joue un max se passant la main dans les cheveux avant chaque début de mission en prononçant sa phrase : « Killa is Dedo » (j'ai opté pour le doublage japonais). Chaque exécution de boss est différente, et est plus ou moins classe. Lors de l'exécution finale, il faut maintenir R1 (Mondo  lève son sabre) et relâcher la touche pour que le tueur découpe soigneusement sa victime. C'est con, c'est classe, c'est du Suda... Mon exécution favorite restant celle du Yakuza au tigre... Classe, Magnifique, à la japonaise quoi !

Et puis quand on enchaine les combos, les contres et autres exécutions on se sent puissant, et ça c'est classe.

Killer is foul
Car oui ce que je retiendrai le plus de ce jeu, c'est son côté complètement déjanté qui ne se prend pas au sérieux une seule seconde. Contrairement à un jeu d'action qui va tenter de rendre crédible des choses qui ne le sont pas (exemple un homme seul qui sauve le monde), ici rien n'est pris au sérieux. Déjà les ennemis : une locomotive à vapeur russe, un vieil homme fan de musique qui ressemble à un DJ mort, ou encore le boss final qui porte un costume complètement loufoque.

Ensuite les dialogues : C'est plutôt énorme d'entendre Mondo dire : « Si je conquiers le monde avec toi, les gamers n'auront plus rien à faire » ou encore « Oui dans un jeu d'action pour le boss final, il faut un monde ouvert pour satisfaire les gamers » qui me font penser à Deadpool, seul personnage de comics à savoir qu'il vit dans un comics...

Enfin le mode Gigolo où il faudra conquérir 3 femmes en faisant monter une jauge d'adrénaline lorsque le regard de Mondo vise la poitrine ou l'entre-jambe de la belle, pour offrir un cadeau à la demoiselle, la conquérir et l'emmener dans son lit... C'est tellement absurde !! Pour revenir sur la polémique de ce mode gigolo, je pense qu'il faut le prendre au second degré. Oui les femmes aux formes généreuses tombant sous le charme d'un dragueur de pacotille parce qu'on leur offre des cadeaux (et faut voir la pose de Mondo quand il offre un cadeau) ne renvoie pas une belle image de la femme, en même temps est-ce qu'une femme a déjà agi de la sorte face à un hurluberlu comme Mondo ? Je ne crois pas... Donc oui c'est dégradant mais avec du recul c'est plutôt con et on finit par en rire car ça se veut SECOND DEGRE.

Killer without imperfection
Non, bien sûr que non. Certains trouveront le gameplay répétitif : avancer dans les niveaux, détruire tous les ennemis, tuer le boss, recommencer, approximatif : problème de caméra, mais vu que j'enchainais toujours les  esquives, Mondo se déplace à la vitesse du son, esquivant tous les ennemis, tranchant puis esquivant de nouveau... Un vrai bordel, mais un bordel fun !

Ensuite on pourra noter les doublages non calés sur les voix... A l'heure de la fin de la PS3 c'est navrant de voir qu'on ne parvient toujours pas à caler les doublages sur le mouvement des lèvres... Certains passages sont quand même assez flagrants, mais bon je chipote là...

Killer is fun
Oui Killer is fun, pour une durée de 10-11 heures en difficulté normale où j'ai fait toutes les missions principales et secondaires mais aucun défi de Scarlet (une infirmière sexy qui donne des défis pour les gamers les plus chevronnés), j'ai vachement kiffé ce jeu. Je le recommande à ce qui apprécie l'esprit barré des japonais et notamment de Suda 51 (c'est le patron de No more Heroes pour rappel).

Killer is Dead un jeu assumé. Voilà. Sur ce, bonne journée à vous !