La semaine dernière je rédigeais un article sur la campagne CJC de l’INPES, campagne qui je le rappelle propose de consultations pour les jeunes (12-25 ans) et leur parents si la consommation de cannabis, alcool et jeux vidéo peuvent leur sembler problématique. Donnant un avis plutôt partial.

J’ai retiré l’article parce que j’invectivais le service de presse de l’INPES qui je le croyais, avait pris le parti de m’ignorer. Bon il se trouve qu’en fait mes emails étaient arrivés en spam et que finalement le service de presse de l’INPES était plein de bonne volonté et souhaitait même répondre aux interrogations sur cette campagne d’un blogueur amateur aux audiences incertaines comme moi.

Aussi, la plupart des réponses à mes questions sont dans l’interview de la redac de gameblog d’aujourd’hui.

Donc, me voilà moi et mes posts relatant qu’au japon il y a des gels brandés Dragon Ball ou d’un dromadaire monté d’une google cam, m’entretenant par téléphone avec le « Responsable du département campagne » d’une institution publique, M. David Heard.

Après cette conversation j’ai changé d’avis sur les intentions de cette campagne, mais malheureusement je n’ai pas réussi à leur faire comprendre pourquoi cette campagne est péjorative pour les gamers et notre média préféré.

Une chose qui n’est pas claire c’est pourquoi le jeu vidéo fait parti de très courte liste de produits dont l’utilisation par la jeunesse et pourrait nécessiter des consultations. En fait c'est l'une des 3 principales sources d'inquiétudes des parents avec ados.

On n’est pas juste sur le choix arbitraire issue d’une réunion ministérielle de technocrates à la pensée ringarde et dogmatique. Ok.

      Mais encore une fois ce n’est pas prendre le problème à l’envers ? Le but de cette campagne c’est quoi, s’assurer que les jeunes/enfants vivent bien leur consommation de jeux vidéo bien ou rassurer leur parents sur des peurs non justifiées ?

      En effet, le jeu vidéo est pour le grand publique (voir même la société française dans son ensemble), les médias généralistes, et du coup pour les institutions publiques, un mal, par forcement LE MAL, mais un produit intrinsèquement néfaste et nocif : « ils ne feraient pas mieux de faire du sport ou de lire plutôt que de jouer tous ces jeunes », potentiellement dangereux : « c’est hyper violent leur truc, tous les auteurs de tueries jouaient aux jeux vidéo, Breivik, Merah, Columbine… », et au pire juste un jouet electronique hyper markété pour ado attardé : « c’est débile votre truc ».

Jamais le jeu vidéo ne peut être traité pour ce qu’il est : un média, au même titre que la télé, internet, le cinéma ou la littérature. Il y aura toujours un sous-entendu comme quoi le jeu video peut être toxique et une rhétorique péjorative dès qu’il sera mentionné hors du cadre des passionnés.

Ce n’est pas normal...

Ce n'est pas normal que le jeu vidéo soit traité sur la même ligne qu’une drogue. Même si ce n'est pas l'intention de base, c'est le cas.

Ce n’est pas normal qu’en 2015 on parle encore d’addiction aux jeux vidéo, voici le lien vers la page de l’INPES faisant encore et toujours cet amalgame alors que la campagne CJC se repose sur l’étude PELLEAS qui ne mentionne pas le terme d’addiction.

Ce n’est pas normal que pour 64% des parents d'enfants âgés de 12 à 25 ans soient inquiets du rapport que leur enfant entretient avec le jeu vidéo. Ce n’est pas justifié par aucun fait, c’est uniquement du au discour des médias généralistes, et ce genre d’initiative publique ne fera que conforter des parents peu à l’écoute, ringards et alarmistes.

Ca n'aurait pas été plus simple peut être de faire 2 campagnes bien dissociées, alcool tabac et drogue, et par exemple médias numériques et connectés (porno, harcèlement sur les réseaux sociaux, jeux video…)

Les clichés ont telment la vie dure et malheureusement ça ne sera avec cette campagne, certes aux bonnes intentions, que les choses et les mentalités évolueront…

DERNIERE MINUTE: juste avant de posté cet article, un compte rendu de la rencontre entre l'INPES, le SNJV et le SELL est sorti. Et apparemment un collaboration va être mis en place entre ses différentes institutions pour éviter encore et toujours ce genre de clichés et d'amalgames maladroits. Démontrant bien que cette campagne se trompait au moins dans sa forme.