Même si le jeu vidéo nous oppose à la machine et par extension à nous-même. Il n'en reste pas moins que cette distraction plus ou moins saine (on débat encore à ce sujet) est aussi éminemment multi-joueurs. Depuis le premier Pong, il est possible de séparer l'écran en deux surfaces antagonistes avec d'un coté 1P et de l'autre 2P.
Le solitaire, lui, devant se contenter de rencontrer un certain "CPU".

Le Versus dans le jeu vidéo pose alors cette question que je vous invite à débattre ci-dessous. L'anti-jeu existe-t-il dans le jeu vidéo? Nous avons tous connus dans notre enfance ce cas de figure où nos petits camarades sont invités à un gouter roboratif à base de Banga et de gâteau au chocolat. Souvent un jeu multijoueur accompagnait la fête sous l'oeil attendri des parents devant l'épanouissement et la socialisation de leur progéniture.
Sauf que les mines ravies des bambins peuvent vite se muer en masques grimaçants de colère. Il y aura toujours un petit malin qui aura le même jeu chez lui et qui aura découvert: la Faille.
La Faille, c'est cette technique qui te permets de gagner en faisant tout le temps la même chose. C'est le Hadoken envoyé ad nauseam depuis l'autre bout de l'écran, c'est le coup d'épaule systématique contre tes joueurs dans Nintendo World Cup, c'est la carapace rouge que tu reçois une troisième fois.
Le tout accompagné par le sourire goguenard et un peu pervers de celui que tu appelais "ami" dans la cour de récré..

On a tous connu, je pense, un copain qui faisait de l'anti-jeu. Pire! Étiez-vous peut-être ce copain-là justement! Alors, après que la rage de l'injustice ait relâchée son étreinte, se pose le débat: Est-ce vraiment de l'anti-jeu à bannir de nos comportements?
Le jeu vidéo n'autorise pas la triche in-game. La console est un MJ incorruptible qui ne retranscrit que vos ordres et les règles du jeu sont hors d'atteinte. Par conséquent, c'est en jouant le jeu que vous vous faites humilier de la sorte. La technique dite "anti-jeu" respecte les règles.
Et cela la rend d'autant plus insupportable.

Le vainqueur rétorquera que si cette technique est possible, ce n'est pas de sa faute. Il accusera aussi le manque de skill de l'adversaire qui ne sait pas se sortir de cette situation.
Le perdant pourra alors laisser tomber la manette de dépit laissant la liberté de se faire battre pour donner une victoire sans gloire (les esprits chagrins diront alors qu'il boude). Il lui restera aussi l'excuse de vouloir faire du beau jeu et de ne pas répéter un schéma bête.

Le débat reste à mon sens entier et est totalement subjectif suivant que l'on se place du coté du vaincu ou du vainqueur, ce qui le rend vite très passionné.
Alors que les parents s'inquiétent de voir leurs enfants s'éloigner de la saine lecture, je voudrais qu'au contraire ils se rassurent car devant la console, les empoignandes, les cris et les injures rappelent que malgré tout, l'esprit de "La Guerre des Boutons" n'est jamais très loin.