Deuxième tournée avec les animes que j'ai vu ou que je regarde en ce moment pour, je l'espère, vous donnez des suggestions si vous avez envie de commencer une série.

On commence par:


Jormungand

Le pitch, aussi rapide qu'une balle de 7.62: Nous suivons les pérégrinations de Jonah, un enfant soldat qui se retrouve comme garde du corps pour Koko Hekmatyar, une marchande d'armes de renommée internationale à la tête de l'organisation Jormungand. Entourée par une véritable armée privée pour sa protection, elle parcours le monde en distribuant les armes et semant les cadavres tout en récoltant des billets verts au passage. Son A-Team de vétérans hétéroclites ne seront pas de trop pour lui permettre de survivre entre la concurrence, la pègre, les conflits traversés et la CIA.

Avis: Cela faisait très longtemps que je ne mettais pas remis à une série au cadre contemporain et réaliste. Avec Jormungand, on a en quelque sorte de Lord of War de l'animation japonaise, et c'est pour l'instant une réussite. Ce n'est pas non plus une plongée brutale, ultra-réaliste sur la réalité du commerce illégal d'armes (Sirtank vous en parlera bien mieux ^^) mais il y a un vrai souci de coller avec une certaine réalité internationale, comme la piraterie dans le Golfe D'Aden, les salons de vente d'armes et une cohérence dans les guerres actuelles, notamment les conflits dans le Caucase (Géorgie par exemple).
Le souci de réalisme se voit surtout dans le design des armes qui est lui parfait. Même si on a des situations un peu WTF (comment tu peux louper un mec immobile à 10 m sans couverture quand tu es un professionnel de la guerre?), toutes les armes sont parfaitement réalisés (bruit et tout) et la puissance de ces dernières n'est pas exagérée pour renforcer les combats.
L'amateur de flingues comme moi profite donc pleinement de l'action car ils ne sont pas pollués par des non-sens même si on a toujours quelques petits délires (qui passe très bien, genre une Browning M2 à l'arrière d'un pick-up... Au moins c'est pas un mec qui la porte à bout de bras.)
L'anime est aussi porté des personnages haut en couleurs, Koko en tête. Avec ces cheveux argentés et son regard mauvais, la patronne de Jormungand montre toujours une jovialité bon enfant (voire même franchement gamine) qui ne fait qu'exacerber la folie latente du personnage. Volontiers cruelle, manipulatrice, sans aucune morale vis-à-vis de son activité, tout montre sa dangerosité y compris au niveau graphique où elle est souvent montrée avec une bouche large, grande ouverte, parfaite symbole du serpent géant qu'elle a pour emblème, prête à plonger le monde dans le Ragnarok en vendant des armes.
Son armée de mercenaires possède de bonnes têtes mais l'anime en est à ses débuts donc à part Valmet (ex-commando amoureuse de sa patronne), on ne connait pas les motivations de chacun pouvant justifier pourquoi ils ont décidé de suivre jusqu'à la mort cette femme dangeureuse.
Six épisodes sortis à l'heure où j'écris ces lignes et vraiment une bonne série pour qui en a assez des techniques secrètes, des streums et des design WTF parce qu'ils veulent tous copier One Piece (J'attaque Fairy Tail? Non, pas du tout...)


Une belle bande de tarés.

On enchaine en se connectant à:

Accel World

Le pitch en USB 3.0: En 2046, les iPhones et autres ziPad sont remplacé par une nouvelle technologie: le Neuro-linker. Ce dispositif se place autour du cou d'une personne et lui permet d'avoir ses applications (Internet, agenda, bibliothèque, jeux...) directement dans le champ de vision par réalité augmentée et de s'immerger complètement dans des mondes virtuels.
Haruyuki est un collégien souffre-douleur qui n'a que les jeux vidéos pour souffler et retrouver un semblant d'estime de lui-même. Voyant sa dextérité dans les jeux videos, Kuroyukihime (on ne connait pas son vrai nom) une camarade plus agée et très populaire, lui propose de lui installer le Burst Link, une application qui démultiplie la vitesse de pensée, donnant à l'utilisateur la sensation d'arrêter le temps. Haruyuki intègre donc "l'Acceleration World", le monde accéléré. Mais nombreux sont les possesseurs du Burst Link et celui-ci est soumis à des règles strictes et plutôt brutales...

Avis: Accel World est mon shonen du moment. Après avoir appliqué un précis et néanmoins vigoureux coup de pied au cul de Fairy Tail qui se transcende pour faire du port'nawak, j'avais besoin d'un autre shonen pouvant cette fois au moins proposer un pitch correct et tenu sur la longueur. Adaptée d'une light novel, Accel World est une très bonne série qui, si elle ne renouvelle rien en profondeur (on ne va pas demander ça à l'animation japonaise), propose au moins un personnage principal original.
Si vous suivez la série vous allez me dire que Haruyuki n'est pas un modèle de nouveauté: il est l'archétype du collégien qui n'a pas confiance en lui mais qui va avancer à la force de sa ténacité et de ses capacités latentes. Là où ce personnage devient original, c'est que généralement cet archétype de shonen est un peu ténébreux sur les bords et pas déplaisant à regarder. Haruyuki, par contre, n'a rien pour lui. Petit, gros, sans aucune force physique et constamment mal traité. Alors que dans un autre série le héros subirait de se faire malmener dans un "je-m'en-foutisme 
überclass car-je-suis-le-héros." (Shinji qui dit frappe-moi par exemple). Haruyuki lui nous montre un visage humain. 
Tout le personnage décrit avec justesse ce que l'on subit quand on est un souffre-douleur. L'incompréhension face à la bêtise et la cruauté, l'impuissance à se défendre, la haine qui en découle, celle des autres et de soi-même, tout est juste. Et ceux qui ont subit la même chose se retrouverons en Haruyuki. La série décrit aussi comme Haruyuki tient le coup en se raccrochant aux jeux vidéo, sa passion.
Même si Accel World ne renouvelle pas le shonen, en proposant toujours des situations WTF et difficilement justifiables (tu as essayé de me tuer mais je te pardonne, on reste copains), il n'en reste pas moins que nous avons là une série très correcte dans sa réalisation qui justifie les combats et les épreuves de nos héros de façon logique et originale par le truchement du jeu vidéo.

 

Puis on révise sa SVT de 4ème avec...


Seitokai Yakuindomo.

Le pitch en-dessous de la ceinture: Takatoshi Tsuda entre au lycée. Et il a beaucoup de chance car son nouvel établissement n'est pas loin de son domicile. Sauf que ce lycée est un peu spécial car jusqu'à maintenant il était entièrement pour filles. Le lycée étant contraint à la mixité, c'est donc en temps que premier garçon du Lycée Osai qu'il va faire son entrée.
Dès qu'il franchi le portail, il est intercepté par Shino, Aria et Suzu, les membres du Conseil des Elèves. En tant que premier représentant de son "espèce", Shino, la présidente, décide de l'intégrer au Conseil pour qu'il représente les garçons. Takatoshi va donc se retrouver Vice-Président, de quoi bien occuper son année... 

Avis: Cette série est débile. Cette série est débile. Cette série est débile.
C'est rentré dans vos têtes?
Seitokai Yakuindomo est un anime qui enchaine les saynètes comiques sauf qu'elles sont 
exclusivement portées sur les blagues de cul. Voilà c'est dit.

Pourquoi j'en parle? Et bien tout d'abord parce que ça reste une série marrante. Pas le truc le plus tordant de l'univers non plus (Excel Saga et Maria+Holic sont devant) mais si vous voulez vous vider la tête avec des trucs un peu graveleux mais bon enfant, cette série est faite pour vous.
N'oubliez pas de débrancher le cerveau avant de vous y mettre. Vraiment.

Trivia: C'est aussi la dernière série que j'ai sauvé de MegaUpload. Après le ddl du dernier épisode, MegaUpload s'est fait FBI-iser la tronche et le dernier machin que j'aurai récupéré est une série pour ado dont le barrage à hormones vient d'exploser... (J'en garde un sentiment curieux: celui d'être un survivant selectionné pour monter à bord de l'un des derniers vaisseaux spatiaux avant la destruction de la Terre... Sauf que le dernier truc que j'aurai sauvé pour perpetuer la culture humaine est cette série débile. J'ai honte)


Au moins, il n'y a rien de tendancieux sur cette image.

 

Au tour ensuite à un peu de sociologie grâce à:


N.H.K ni Yokoso.

Le pitch, enfermé depuis 5 ans dans son appart: Cloitré depuis trois ans chez lui, Tatsuhiro Sato est un hikikomori. Phobique social au dernier degré, il développe aussi de la paranoia, pensant que le sigle NHK (une chaine de télé japonaise) est une couverture pour une autre société, la Nihon Hikikomori Kyokai (Société Japonaise des Hikikomori), société secrète qui lui en veut personnellement.
Oui, ca ne va pas très bien dans sa tête.
Malgré sa situation, il rencontrera Misaki, une jeune fille qui est persuadé d'avoir, sur un cahier d'écolier, mis en place un programme pouvant sauver un hikimori. Elle verra en Sato le parfait cobaye pour son projet de sauvetage. Sato rencontrera aussi Kaoru, son voisin de palier, qui est lui un otaku irrécupérable.
Pendant 24 épisodes, nous suivrons donc le quotidien d'un hikikomori, ses problèmes, ses phobies et ses efforts laborieux pour s'en sortir (ou pas d'ailleurs).

Avis: Et c'est un quotidien assez agité aussi bien avec différentes rencontres que dans sa tête. Avant tout, je ne prétend pas connaitre la société japonaise. Par conséquent, je peux difficilement porter un jugement sur la véracité de cette série.
Peut-elle constituer un témoignage crédible sur le quotidien de ce problème de société que sont les hikimori? Je ne peux pas l'affirmer. Tout au plus, je peux dire que tout est présenté de façon crédible.

Quand la France essaye de s'interesser au phénomène (genre un documentaire sur Envoyé Spécial), on voit toujours en filigrane une sorte de "maladie" typiquement japonaise qui nous fait dire, nous avec notre baguette et notre bérêt: "Ils sont fous ces japonais. Ca n'arrive pas chez nous"
Sauf qu'en regardant la série, je n'ai pas eu le sentiment de voir la description d'un syndrome propre au Japon comme je l'aurai cru. Sato est avant tout un agoraphobe, terrifié à l'idée d'affronter le monde extérieur pour des raisons qui lui sont propres (il sort la nuit pour fumer et acheter de la nourriture chez l'épicier du coin). il souffre aussi du regard des autres ou du regard qu'il pense que les autres ont de lui.
Tout au long de la série, il rencontrera d'autres personnages aussi blessé que lui. Kaoru, son voisin est un otak' obnubilé par le lolicon et les eroge. Je me tais volontairement sur les autres perso, notamment Misaki pour de pas spoiler.

Toujours est-il que NHK ni Yokoso semble être une sorte de tour d'horizon sur les maux qui frappent la société japonaise: pression sociale, humiliation qui dégénère en repli sur soi, pacte de suicide, impact des MMO sur un vrai no life, NHK ne montre pas un hikimori a qui il arrive des aventures qui le ferons avancer, mais des hikikomori, chacun avec leurs histoires personnelles, parfois tristes ou pathétiques, qui les condamnent à mener une vie de souffrance et de frustrations perpétuelles.
C'est une série choc, dont les personnages peuvent vraiment se révéler antipathiques par leurs comportements inadaptés et même stupides. Mais aussi une série indispensable car elle montre le quotidien d'un phobique social: l'enfermement, la saleté, la solitude, le developpement des paranoïa, des crises de panique et surtout le déni complet de la situation dans laquelle on se met par manque de courage.
NHK ni Yokoso me donne le sentiment d'être une série naturaliste. et je pense qu'il faut etre japonais pour vraiment en comprendre tout les tenants et aboutissants. Mais au moins les gaijins que nous sommes ont droit avec cet anime à autre chose qu'un documentaire à la con sur le Japon: Entre tradition et modernité (et putain ca fait du bien :) )

Ca me rappelle mes années fac...