Tout dans ce titre devrait normalement faire penser à un article nostalgique, celui où l'on se remémore, au coin du feu, pipe en bouche et un verre de brandy dans la dextre, les bons moments passés avec cet ami indéfectible et qui, forcé par le poids des ans, trône fièrement sur une étagère, maison de retraite de ces fidèles machines qui ne nous ont jamais déçues.

Que nenni.

Si si, que nenni vous dis-je. pas de nostalgie ici car il s'agit dans cet article de ma première Sega tout court, je l'ai récupérée y'a trois jours de ça, 30€ et un nombre de jeux indéterminé, car la gentille dame qui me l'a vendu se debarasse de tous les jeux qu'elle exhume des cartons au fur et à mesure de son rangement domestique.

Je me retrouve donc, enfin, diraient certains, avec une Megadrive I dont je livre ici le portrait.

N'est-elle pas mignonne? (je vous file une image si vous trouvez le titre du manga juste à coté)

Lors de la Grande Guerre, celle des tranchées, où chaque belligérant se regardait les yeux dans les yeux, guettant la moindre exclue ennemie, j'étais dans le clan des gentils, celui de Nintendo.
Bercé à la Nes, forgé à la SuperNes, nomade à la GameBoy Color (C'te console, elle est kiffante +1×10²), le slogan ramenard de Sega, qui affirmait avec une agressivité barbare et machiste être plus fort que nous me laissait de marbre, y voyant surtout la tentative bassement marketing d'occulter la faiblesse technique evidente de cette machine.

Mais voilà, toute guerre à une fin, et l'armistice entre nos deux camps est signée depuis longtemps. Mario et Sonic se serrent désormais la main en toutes occasions, nous autres gamers ne manquant pas d'enchainer les hommages pour l'un et l'autre, comme on salut un vétéran, un héros d'une vieille guerre dont on oublie au fil des ans les enjeux.

Mais que serait une console sans jeux? Voici donc sans plus attendre les quatre cartouches qui me furent fournies de base. (ce fut une surprise totale)

Au moins, y'a Aladdin... C'est déjà ça de pris... Non parce qu'en fait, ce n'est pas Indiana Jones que vous voyez, mais Retour vers le Futur III. (J'arrive Joueur du grenier!) Les joies des jeux que l'on range mal...

Viens alors l'instant ému du premier branchement. Les conditions ne sont pas idéales, je n'ai que mon 82 cm pour jouer.
(Note pour plus tard: Acheter une télé cathodique pour faire mon retrogamer) (Remarquez aussi que cette référence à Parker Lewis colle totalement avec la Megadrive. pardon, la Genesis.)

Et là, bim! Ecran noir complet.
Pas un son, pas un pixel eclairé, rien... 
Bon au moins la console commute la télé sur AV, y'a un espoir. On checke la Péritel... Ce n'est pas ça, reste alors à nettoyer le port cartouche et pour cela on sort son tournevis pour tomber sur ça:

Une autopsie de Megadrive.

Un coup d'alcool à 90° et de papier de verre (dont je me sers pour mes Gundam) et on referme le tout. 

─On branche...

─Re-suspens...

─Je ne tient plus, la console va t-elle fonctionner?

─Non vraiment mais quel cliffhanger!

─Mieux qu'un épisode de Lost (c'est pas bien dur en même temps)

─Ca devient véritablement insoutenable n'est-ce pas?

─Allez, ne faisons pas durer plus longtemps ce moment

─Surtout avec des effets de manche éculés comme celui-ci.

─Bon, vous êtes prêts? 

Victoire!!!!

Il fallait ça pour un moment aussi historique. Au minimum...

Allumer une nouvelle console est toujours un moment émouvant mêlé d'excitation. Ce fut le cas pour moi ce soir, et je pense que tant que l'on garde cette étincelle, cette adrénaline avant de presser pour le première fois le bouton Power, alors on est et on restera un gamer.

Sur ce, je vous laisse, j'ai quelques années de jeu vidéo à rattraper.