Averti au petit matin de l'apparition soudaine du test de MGS V Ground Zeroes, quelle ne fut pas ma surprise de voir déjà 175 commentaires au moment d'écrire ces lignes... (faut dormir les gens!)

Un tel déferlement présageant automatiquement une  shitstorm, le test du test devient donc indispensable afin de protéger les lecteurs inconséquents ne voulant pas être pris dans la tourmente.
Comme dans Twister  (le film pas le jeu, hu hu.) je monte avec Helen Hunt à bord d'un pick-up afin d'approcher au plus prêt cette tornade qui risque d'être la plus puissante jamais vu en 30 ans de Gameblog.
Et pour une démo en plus...

Envoyer JulienC sur un test aujourd'hui, c'est comme prendre la température d'un volcan en plongeant un thermomètre (et le bras qui le tient)  dans la lave.
On sait parfaitement ce que ça va donner, que ça va pas être beau à voir, mais c'est super rigolo de voir un thermomètre afficher 1 200°C une seconde avant de fondre.

 

"Pardonne-leur Hideo, ils ne savent pas ce qu'ils font..."

L'intro du test se pose pour éloigner de suite ce que le testeur juge être le point d'achoppement le plus grave: La question de la durée de vie.
En faisant cela cependant, et au regard des mots choisis on tombe plutôt dans une petite provoc' que dans une volonté de calmer le jeu. Le joueur serait celui "qui réfléchit avec un chronomètre plutôt qu'avec sa tête". Aïe.

Si le fait de se séparer du problème de la durée de vie en intro est justifiable, le corps du test réenchaine de suite avec le même problème et tient absolument à remettre le couvert sur le sujet, devenant ce coup-ci une réflexion sur la question de la critique et du test, véritable fer de lance de la pensée de JulienChrist et de l'Evangile de Saint Ménestrel.
Au moins, on a le mérite d'être clair: on est là pour foutre durablement la merde.

En même temps, la démarche est maligne, elle vise à désamorcer le conflit en étant clair sur le sujet. Cependant, en répondant "amen" d'emblée à cette question on va forcément se faire crucifier  à l'arrivée.

Surtout que la première vraie partie du test (le paragraphe au-dessus est une post-intro)  remet la deuxième couche sur le sujet!
Concrètement là, en tant que testeur de test, je peux vous assurer que le testeur est en roue libre.
Commençant par évoquer les esprits des anciens jeux comme autant d'exemples, faisant des parrallèles plus ou moins heureux avec la peinture, le cinéma, l'âge du capitaine et le diamètre du Blu-ray, il s'agit de défendre les jeux à petite durée de vie et d'argumenter pour accrocher MGS V à la remorque des prestigieux.
La chose est cependant ultra-téléphonée: les sous-missions sont "pléthores" (combien?) les objectifs annexes sont "cachés" (d'accord et ça change quoi?), le gameplay est "raffiné" (c'est à dire?)... Et surtout, il est: A l'ancienne en somme. Après une première phase de dénigrement de l'adversaire avec un raisonnement par l'absurde, il s'agit de justifier l'existence du jeu en l'accrochant à un passé prestigieux, le jeu est qualifié de "A l'ancienne" sans qu'on sache trop pourquoi, et procède de ce fantasme où les jeux étaient soi-disant plus exigeant à l'époque et étaient délibérément complexes car on "respectait le joueur" (je suis contre cette théorie, je pense et penserai toujours que les jeux étaient justes mal branlés. Un jeu on le fait pour le finir pas pour zoner 150h sur un bout de carte car rien n'est expliqué) 
Le test s'accroche sur "les 6 heures de jeu" et prend le lecteur à partie en lui demandant combien de "simples démos" (puisque c'est le terme que beaucoup aiment employer concernant Ground Zeroes ) vous ont tenu en haleine aussi longtemps?  Je n'en connais pas.

Certes. Sauf que ma démo sur le PSN ne va pas me couter 30€ mais 1 heure de mon temps, qu'elle daigne se télécharger. Après cela on embraye bien vite (ou pas) sur la pertinence de l'expérience pour attaquer le corps du test (enfin).

 

 Pour voir le test, cliquez ici.

 Le premier paragraphe est... curieux. Il vous dit d'aller dans un autre article pour savoir ce qui evolue dans le gameplay de MGS. Nous sommes donc là, et pour la première fois, dans un test/critique qui élude la partie gameplay pour l'envoyer ailleurs.
Pour un jeu vidéo et en tant que test de test, je trouve que me faire tester un test qui ne teste pas c'est assez curieux...

Mais Julien Chièze ne se laisse pas démonter: il s'agit donc de présenter son ressenti; et vas-y que les plans sont séquences, la caméra est à l'épaule, et que c'est viscéral.
Un mot d'ordre: E-M-O-T-I-O-N.

Sinon, je précise cela pour les futurs testeurs quand vous dites que la "mise en scène [sert] judicieusement le propos" donnez un exemple concret, car en l'état ça ne veut rien dire, et l'argument qui n'est pas épaulé se transforme en phrase toute faite qui décrédibilise le propos.

Le tir est néanmoins rectifié plus bas: Un paragraphe revient sur le gameplay, de manière superficielle. Sans filer le mapping des boutons, on précise que le maniement est moins raide qu'avant. Le message est passé.

Un tout petit paragraphe parle de la variété dans la façon d'aborder le jeu. C'est dommage à  mon sens car c'est exactement tout ce que j'attendais des tests et que je vais expérimenter dans ce MGS (car oui, je vais l'acheter sur PS3). Sur ce coup, un exemple concret d'improvisation aurait été utile et surtout aurait permis de donner une preuve de l'intérêt qu'il y a à faire ce jeu.

 

Et la technique?

Elle est judicieusement décrédibilisée dans le test de JulienC. Les belles textures se transforment en "surenchère", le trop de polygones devient "une avalanche". Une façon élégante de dire que le jeu est, sans être moche, dans une certaine moyenne (chose confirmée dans d'autres tests). L'accent est donc mis sur l'ambiance, la cohérence. Mais bon visiblement il y a quelque chose de pourri au royaume du Fox Engine.  Le testeur aurait pu embrayer sur la jeunesse du Fox, mais on élude cela sans éviter de dire que le jeu est un poil moins beau sur One.
On ne va pas pleurer, le ton est suffisamment neutre pour ne pas remettre le débat sur ce point.

Le chapitre de l'IA met l'accent sur les améliorations de cette dernière, toujours avec une certaine emphase, mais rien de bien choquant. On sent juste qu'un effort a été fait sur le sujet, car certains petits errements ne sont pas éludés et sont même transformés par la magie du testeur, en avantage "voire de me réjouir de ne pas avoir été vu...".
Faut l'oser, mais pour l'avoir vécu dans le feu de l'action, ça s'apprécie. On est héros de jeu vidéo, pas chez les Navy Seals...

 

MPS: Madeleine Proust Solid

Le chapitre de conclusion s'appesenti lourdement sur le bonus Sony de MGS, tout en fan service génialissime, frissons, surprises!, références.  Bla bla bla... Le fan parle, il n'y a pas de reproches  à faire ici, si ce n'est que c'est un peu long pour dire ce que j'ai dit en 2 lignes...

C'est dans ce chapitre que se trouve la vrai conclusion du test, le présentant comme une expérience, toujours ce terme, et le rendant obscur pour les non-initiés, (en filigrane les vrais joueurs, ceux sans chrono à la place de la tête, en écho au début du test)  Partant de là, on trouve curieusement à la doute fin, la phrase la plus honnête:

Mais reste un jeu propre et étonnant, certes court, mais piquant et fascinant comme un diamant

Comme quoi, on peut tester être béat et rester avec un certain recul.
Le jeu est "propre" ça ne veut pas dire parfait. et court, la chose est assumée.

On constate donc un déferlement de parties, paragraphes sur la moitié du test pour dire que la durée de vie est correcte et que d'aileurs ce n'est pas le problème pour enfin assumer que le jeu est court.

Et le plus marrant c'est que cette phrase à elle seule, est un bon test. Regardez sa progression: "Reste un jeu propre et étonnant." ce sont les critères objectifs et techniques, "étonnant"  peut se relier au gameplay. "certes court" le défaut principal est mis en exergue. On est donc cohérent et objectif un minimum.
Puis arrivée de la phase subjective: "mais piquant et fascinant" vuet dire qu'on peut se laisser tenter car on peut y trouver ses propres objectifs, son propre amusement, et "fascinant" car le fan y trouve son compte.

C'est dingue, le vrai test se cachait dans une seule phrase...

Pas de bons mots rigolol sur les images. Tant pis, mais certains ont trouvé l'amusement plus bas dans le test...

Si certains testeurs avancent prudemment dissimulés dans un carton pour arriver à l'héliport sans dommage, d'autres préfèrent passer devant les gardes habillés en sweat Lafuma rose fluo. On est sûr de se faire remarquer, mais à un moment donné il va falloir courir pour arriver sans trop de casse à bon port.
Si le choix de l'auteur du test est logique, il est aussi ultra-risqué car on tombe automatiquement dans le débat shitstorm de la subjectivité.
Si en plus, vous faites de votre test un manifeste béat (quand on pardonne tout, ce n'est même pas une critique), non seulement vous vous baladez en sweat Lafuma dans Shadow Moses mais en plus vous décidez de twerker devant Sniper Wolf.
A vos risques et périls.

Le fait d'insister lourdement sur la durée de vie en mode "je vous préviens, ne me jugez pas" focalise encore plus l'ire des gens qui auront des éléments de comparaison avec les autres tests qui eux jugeront cela. On ajoute donc une shitstorm de la durée de vie au débat, et donc un bordel maximal garanti.

De même, on, repère des déjà des tirs de Bescherelle, des attaques de 1080p et des répliques de Pro-S/Pro-M. Bref, toutes les shitstorms  possibles ont réussi à être réunies sur un seul test, et par extension sur une seule personne.
Au final nous avons:

Clarté du test: 0/5.  Aucune prise de position claire. Propos dilué dans une tentative d'eviction de débat anticipé qui rajoute au final du napalm sur le Zippo. Et la partie explicative sur le gameplay est reléguée dans un autre article!  Un gros tiers du test est sur la durée de vie et son excuse, donc... Et surtout une phrase finale qui démontre une certaine clairvoyance du testeur mais noyée dans un ouragan de worship à Kojima.

Syntaxe et formulation: 4/5. Quelques fautes de frappe, rien de méchant. JulienC écrit toujours bien et reste lisible (pas comme l'autre Boisson de la Boissonière). Un point en moins car les atermoiements béats ampoulent un peu le propos.

Risque de troll: 10 puissance 25/5. Hey avec JulienC aux commandes, what didju expect?

Par conséquent, le risque de shitstorm  est de 38 sur l'échelle de Neptunia (qui en compte 10)  ce qui nous fait non seulement poser un Code Bleu sur ce test, mais qui fait aussi sortir le canon à proton expérimental pour un tir de neutralisation à très longue distance.

Nous décourageons donc formellement à toute personne de se rendre sur la partie Actualité pendant les prochaines 72 heures.

Et que Dieu nous vienne en aide...