Après une dizaine d'heures très intenses passées sur Bloodborne, l’exclusivité PS4 tant attendue, j’ai décidé de vous livrer mes impressions sur un titre extrêmement généreux, dense et sadique à la fois !

Dire que j’attendais Bloodborne avec impatience serait hypocrite. En effet, je l’attendais mesurément, patiemment et sans réelle implication, malgré l’actualité sur laquelle je me tenais régulièrement à jour.

Pour rappel, Bloodborne est un jeu de From Software, déjà à l’origine de la saga très appréciée des Souls : Demon’s Souls, Dark Souls et sa suite, Dark Souls II.

Il s’agit d’une série de jeux type Action-RPG basé sur le concept de Trial and Error (ce que nous appelons en France, le die'n'retry ! Au passage, merci à Bloody Seb pour cette information que j'ignorais d'ailleurs :) ). Quid ? Le jeu dispose d’une difficulté tellement élevée que la mort du personnage que l’on dirige dans le jeu fait partie de la progression. Pas de Game Over donc, mais de l’acharnement de notre part pour relever des défis ardus. Ainsi, outre des réflexes affutés, le joueur doit également se pourvoir d’une parfaite analyse du terrain, mais aussi des mouvements des ennemis, les Pattern.

Vous voyez cet écran ? Hé bien vous n'avez pas fini de le voir

L’ambiance des Souls est sombre, tragique et mélancolique, si bien que l’on a l’impression que tout est fait pour enfoncer le joueur dans un véritable cauchemar, aussi bien dans son atmosphère que dans la difficulté des combats qui l’attendent. Plus qu’un jeu, un Souls est une véritable institution pour ces joueurs avides de challenges, qui se plaignent d’être trop guidés et qui sont tout simplement nostalgiques du mérite ! Car avancer dans un tel jeu se mérite, et seule la détermination du joueur sera proportionnelle à la satisfaction qu’il retirera de ses victoires, pourtant parfois maigres. C’est cela, l’esprit des Souls ! Et Bloodborne, bien qu’il ne s’inscrive pas dans la série, en est le digne, le puissant successeur !

Par conséquent, après un peu plus de dix heures de jeu seulement, j’ai décidé de vous livrer mes premières impressions, à chaud, suite à la baffe que je viens de me prendre.

Exclusivité PS4, Bloodborne a fait l’objet d’une attention toute particulière dans sa réalisation par From Software, et là où les Souls nous proposaient une réalisation correcte mais pas exceptionnelle, rattrapée par une direction artistique hors du commun ; Bloodborne nous offre les deux : le beurre et l’argent du beurre ! Une direction artistique sublime pour une réalisation au poil !

Chacun le sait, la série est réputée pour offrir un monde cohérent, en ce sens qu’il dispose de multiples embranchements qui sont liés avec une logique parfaite. Labyrinthique, le monde dans lequel nous évoluons forme un seul tenant, qui bénéficie d’ambiances différentes d’une zone à l’autre, sans que la transition soit brutale.

Mon personnage. J'ai choisi exprès des yeux très clairs pour contraster avec l'ambiance sombre du jeu, d'autant...

...qu'elle est particulièrement classe ainsi !

Par exemple, lorsque nous sortons de la clinique, dès les premières minutes du jeu, nous sommes dans une ambiance extérieure qui baigne dans la chaude lumière du coucher du soleil, et lorsque nous nous dirigeons vers le centre-ville, nous nous engouffrons dans l’ambiance étouffante des quartiers entourés d’immeubles, le tout sous un éclairage obscurci par la densité des constructions, un peu comme la ville basse du Roi et l’oiseau, dans un tout autre registre qui retranscrit bien la sensation d’étouffement. Saisissant !

La direction artistique est réussie et nous transmet parfaitement le malaise de la cité de Yharnam, aussi bien dans son architecture gothique que dans son atmosphère sonore, qui est magistrale ! Aussi bien pour la musique que pour l’ambiance, le son joue un rôle tout aussi important pour nous plonger encore plus au cœur de cet univers. Dans une maison, vous entendez des cris. Ou des rires ? Ou les deux, peut-être ! Ou alors, un villageois qui vous murmure de maigres conseils entre deux quintes d’une toux grasse et inquiétante.

Et si les portes vous sont ouvertes et que vous pouvez entrer dans une maison, alors un danger vous guette. Des chuchotements parlent de malédiction, des villageois veulent vous envoyer ad patres.

Non, vraiment ! Je suis quelqu’un qui va privilégier l’immersion dans un titre, car c’est ce qui va me donner envie de poursuivre l’aventure, et là, je le dis : Bloodborne est une véritable plongée dans un délicieux cauchemar. Malsain –certes, mais non dénué de mélancolie.

Car outre les éprouvantes péripéties que vous vivrez à travers la cité de Yharnam, il existe bien un coin, un havre de paix, dans lequel vous êtes à l’abri, c’est le Rêve du chasseur. D’un point de vue technique, c’est tout simplement votre Hub, auquel vous aurez accès en passant par des rares lanternes disséminées à travers la cité. Ne vous attendez pas à ce qu’il y ait autant de vie que dans le hub d’un Dragon Age Inquisition ou même l’Académie de Final Fantasy Type 0 HD (histoire de citer un jeu auquel j’ai joué dans la même semaine), vous êtes dans un cimetière, et votre seule lueur de bonté –du moins pour l’instant, vient d’une mystérieuse poupée, grandeur nature, qui vous parle avec une voix très douce (la doubleuse française est parfaitement choisie, sa voix vous fera fondre). De plus, son rôle est indispensable : c’est elle qui vous permet de monter de niveaux, après avoir difficilement mais courageusement collecté les échos de sang. Vous avez aussi à votre disposition un atelier pour l’amélioration des armes et un stockage pour alléger l’inventaire.

Paradoxal, la seule trace d'humanité et de douceur provient de cette poupée

L’écho de sang, c’est ce que vous obtenez systématiquement lorsque vous abattez un ennemi. Parfois, il peut laisser des objets aléatoires tels que des balles de revolver, des fioles de PV ou encore de précieux cocktails Molotov ! Mais le plus important est la collecte de l’écho de sang, qui est utile, comme je viens de le préciser, pour gagner de l’expérience et monter les niveaux. Problème : si vous mourrez, vous perdez ce que vous avez collecté, mais disposez d’une unique chance de vous rendre sur place pour les récupérer, soit à même le sol, soit sur un ennemi qui les aura aspirés (ses yeux brillent alors !). Mais si avant de les avoir récupérés, vous mourrez une seconde fois, ils disparaissent, et vous devrez alors recommencer la collecte.

Si cela peut paraître redondant sur le papier, il n’en est rien une fois la manette en mains. L’intérêt du jeu ne réside pas dans la précipitation, mais la prudence et la stratégie. Dans un premier temps, il ne sera pas rare de rester dans une zone pour farmer, sachant que les ennemis reviennent ad vita aeternam, contrairement à ceux de Dark Souls 2, ce qui vous permet de pouvoir monter vos niveaux facilement, sans prendre de gros risques. C’est un sacré bon point pour les joueurs qui découvrent pour la première fois la série, et l’on pourrait même dire que c’est un cadeau de la part de From Software, qui ne ménage pas souvent le joueur.

Bref, une fois vos échos de sang collectés, la poupée vous permet de monter d’un niveau, vous laissant choisir un point de caractéristique à ajouter dans vos attributions (force, dextérité, endurance, vitalité, etc.).

Mais comme tout jeu apportant une touche de RPG dans son gameplay, il convient bien évidemment de faire attention à l’attribution de ses points en fonction des armes que l’on a choisi, et là encore, Bloodborne nous offre des possibilités intéressantes :

Le personnage se bat avec deux types d’armes en même temps : une arme de proximité (couperet, canne, etc.) et une arme de distance (pistolet ou tromblon). Mais ne vous méprenez pas, l’arme de distance ne vous permettra pas de vaincre de redoutables boss, elle est généralement faible, mais sa principale utilité est de choquer l’adversaire pour placer une attaque dévastatrice avec l’arme de proximité. Pour cela, il faut maîtriser le timing des attaques ennemies pour contre-attaquer. Exigeant, mais stimulant, surtout quand on réussit face à un boss ! De plus, la réussite d’une contre-attaque nous permet de récupérer un peu d’énergie, ce qui est toujours utile quand vous n’avez pas le temps de prendre une fichue potion parce que votre ennemi s’acharne sur vous !

Et si la variété n’est pas au rendez-vous en ce qui concerne le nombre d’armes, c’est parce que leur amélioration est fortement privilégiée, entre la possibilité de les fortifier ou d’y sertir une pierre précieuse, qui ajoutera des bonus de combat. Même si l’idée est plaisante, je ne suis pas convaincu par ce choix de ne pas proposer une plus grande variété d’armes car, dans un autre registre, Dragon Age Inquisition proposait un large panel d’armes, tout en nous offrant la possibilité de les faire évoluer, de les sertir, et même d’en fabriquer de nouvelles, ce qui le rendait particulièrement complet et ouvert à un large champ des possibles !

Mais ne nous arrêtons pas là, car Bloodborne nous impose d’apprendre à parfaitement maîtriser nos armes si nous souhaitons survivre et, même si la mort n’est pas une fin en soi dans le jeu, la maîtrise des armes sera un point vital, tout autant que l’esquive !

L’esquive est une nouveauté dans la série des Souls, qui nous avait davantage habitués à l’usage des boucliers, pour encaisser les coups. Ici, point de défense lourde. Si on ne veut pas mourir en deux coups, il faut maîtriser l’esquive et, ce qui renforce le challenge, c’est qu’il faut également maîtriser le terrain, car les obstacles sont légion, et il n’est pas rare que je me sois retrouvé bloqué par une tombe par exemple (oui, ambiance festive !), alors que je voulais esquiver en arrière.

L’esquive peut enfin être pratique si l’on veut s’éloigner rapidement d’un ennemi pour récupérer un peu d’énergie, grâce aux potions, et là-dessus encore, From Software s’est montré étrangement généreux à notre égard car, d’une part vous pouvez récupérer les potions sur certains cadavres de vos ennemis, d’autre part vous pouvez en acheter dans votre Hub auprès de petites créatures qui vous vendent un peu tout et n’importe quoi. De plus, sachez que même si vous êtes limité au port de 20 potions (et au stade où j’en suis, il n’y a pas la possibilité d’en avoir plus, je précise), vous pourrez tout de même continuer à en ramasser, et le surplus sera directement entreposé dans le stock du Hub. Salvateur ! Même si vous vous doutez bien que les combats qui nous attendent nous obligeront à en utiliser en surdose, parfois même à cause d’ennemis de faible niveau parce qu’on n’aura pas été assez attentif. Méfiez-vous !

Un petit moment de méditation avant l'impitoyable combat

Ainsi, pour mes premières impressions, même si j’y ai déjà passé une bonne dizaine d’heures, mon retour est plus que positif ! La réalisation est maîtrisée (technique et musique), la direction artistique superbe, le gameplay réactif (heureusement pour ce genre de jeu) et incroyablement addictif ; quant à l’histoire, tel le schéma narratif des Souls, elle se dévoile à mesure que l’on avance dans le jeu, par de maigres écrits et de la suggestion, discrète mais parfaitement imbriquée dans l’atmosphère du jeu.

Il y a encore énormément de choses à dire au sujet de Bloodborne, mais sachez qu’à mon niveau (dix heures de jeu environ et seulement deux boss vaincus à l'instant où j'ai rédigé cet article…sans commentaire !), ce jeu est un incontournable de la PS4 ! Gardez en tête qu’il est très exigeant, et que chaque victoire se mérite !

Et même sans être un hardcore gamer, je prends du plaisir là où je le trouve, et je l’ai trouvé dans Bloodborne.

Par ailleurs, Je vous propose de retrouver un petit Unboxing de son Edition Collector sur mon nouveau blog, par ici :

[UNBOXING] Bloodborne (PS4) - Edition Collector

Bien à vous,

Hyperion_Seiken