Modifier le caractère d'un personnage, son design ou encore son background est une technique bien connue des auteurs / dessinateurs pour attirer de nouveaux lecteurs. Au risque d'en faire trop et de perdre des fans de la première heure ?

 

On l'a pensait oublié au fond d'un garage, mais non, la Spider-Mobile est de retour

 

Chaque mois, c'est la même rengaine. Je claque 4.90€ pour le mensuel All-New Spider-Man, et à chaque fois le constat est le même : Spider-Man (Spidey pour les intimes) a changé. Trop. Au point que le lien qui m'unit avec ce personnage, issu de la célèbre écurie Marvel, semble s'affaiblir toujours plus.

Spider-Man, c'est vous, c'est moi. C'est le voisin d'à-côté que vous croisez tous les jours ou le petit jeune qui galère à son service MacDo. Spider-Man, c'est monsieur tout le monde qui se voit doté de super-pouvoirs et qui décide de faire le bien autour de lui. Un type (presque) normal, qui enchâine les galères tant dans sa vie civile (problèmes d'argent, râteaux avec les filles, etc.) que dans son existence de super-héros (doutes sur sa capacité à remplir sa mission, morts d'alliés, etc.). Bref, Spider-Man, c'est un héros auquel il est très facile de s'identifier. Mais comme le dit la pub : ça, c'était avant.

Suite à la saga Superior Spider-Man, et grâce au travail accompli par Octopus durant son "absence", Peter se retrouve à la tête d'une multinationale fleurissante spécialsée dans la high-tech. Et c'est là, selon moi, qu'est le premier problème. En parcourant les pages, j'ai l'impression de me retrouver face à un clone de Tony Stark, l'alcoolisme en moins et l'esprit philanthropique en plus. Peter voyage dans le monde pour vanter les mérites de sa technologies, donne des représentations et apparait même à côté de son garde du corps...Spider-Man ! Même Tante May se barre avec son Jules fait du bénévolat en Afrique. Je peux comprendre que Marvel souhaite se renouveller, qu'il faut bien attirer de nouveaux lecteurs, mais de là à créer un Iron-Man bis...Au revoir donc le Spider-Man qui galérait à payer son loyer, ou qui calculait la coût de fabrication de sa toile.

 

Les responsabilités, tout ça, c'est pour les tapettes.

 

De ce changement de situation financière découle aussi de nouveaux gadgets, puisqu'officiellement Parker Industries travaille pour Spidey (d'où que ce dernier soit le protecteur de Parker, vous suivez ?). Alors oui, bon, pourquoi pas. Spider-Man galère moins en combat, dispose de 36 sortes de toiles adaptées à chaque situation, et même d'une Spider-Mobile relookée. Point négatif : le héros semble y perdre sérieusement en humour au passage. Terminées les vannes pourries et place à la réflexion, aux stratégies élaborées avec les alliées. 

Et en parlant de combats...depuis le reboot "All New", pas un seul affrontement ne m'a fait bander (pardonnez moi l'expression). La prétendue conspiration mondiale de l'organisation Zodiaque est fade, Martin Li / Mister Negative a le charisme d'un beignet, la version sombre de La Cape & L'Épée peine à tenir plus de deux numéros, etc. Bref, c'est pas la joie. J'ose espèrer que la maison des idées aura l'intelligence de proposer une aventure mêlant les trois Spider-Man de la désormais terre unique. 

Je pourrais continuer longtemps à cracher mon venin. Non pas par colère, mais par peur. Spider-Man est mon super-héros favoris. Celui que je suis depuis 1998. Celui qui m'a fait rire et/ou réfléchir. Celui que je prends plaisir à incarner dans les jeux-vidéo. Mais force est de constater que je ne m'y retrouve plus...au risque de passer définitivement plus de temps dans une Batcave certes moins chaleureuse, mais ô combien fidèle à elle-même.

Dans le prochain numéro : Le cas Vénom, du super-vilain au membre émérite des Gardiens de la Galaxie.