Café Flesh (à ne pas confondre avec le film X culte du même nom, quoique), ça suinte, ça éructe et ça pilonne. On en a déjà fait l'expérience une première fois sur un long format en 2009 avec I Dumped My Wife, I Killed My Dog, étalant un art du riff grassouillet simple mais hyper efficace... Et bien en 2012 les choses n'ont pas beaucoup évolué, enfin, certaines modifications ont tout de même été apportées au noise rock glaireux des jarnacais.

Lions Will No Longer Be Kings, enregistré live par Miguel Constantino (Papier Tigre, The Patriotic Sunday, Fordamage, Papaye, etc), démarre en bombant son torse velu sur un Crackpot presque festif et sans concessions, aux textes lancés comme des parpaings trempés dans la semence de bûcheron. La majeure partie du disque sera de cet acabit (God Bless The Devil, Riding The Cows, ...) mais des petites douceurs - toujours viriles - s'immiscent parfois, par exemple lors d'un hommage « subtil » à la gente féminine sur le très funk Girl's Freak qui rassemble James Brown et Led Zeppelin dans la même cave sombre et humide. Une influence Zeppelinienne qui paraîtra plus flagrante sur The Creak Of Your Homes, sans jamais oublier The Jesus Lizard qui guette, tapi dans l'ombre de la plupart des compos de ce Lions Will No Longer Be Kings. Le saxophone baryton prend également de l'ampleur sur quelques titres tels que Parasite et Black Crow où il participe généreusement au groove ambiant, cadencé par un batteur toujours impeccable. Le chant très punk est hurlé - voire vomi - la plupart du temps mais s'accorde parfaitement à la musique exécutée et fait preuve de variations assez excitantes comme sur les vocalises exagérées à la Elvis de Riding The Cows. Une voix qui sait aussi se faire soudainement bluesy et hallucinée sur Zoo Went Crazy, accompagnée d'un piano de cabaret un peu déglingué et d'un saxophone lancinant, rejoints plus tard par un couple guitare/basse lourd et poisseux, le tout rappelant fortement Oxbow. Un morceau dingue suivi du dernier, Surf Guru, qui nous achèvera alors que l'on est déjà à terre, agonisant, les esgourdes baignant dans une flaque de sueur et de sang.

Dotés d'un son en direct sans fioritures, équilibré, entre clarté et saleté, Café Flesh nous revient avec un album un peu plus fin qu'auparavant mais surtout solide, rock n' roll et foutrement efficace. De quoi faire tourner le quatuor encore deux ans facile, histoire de continuer à faire bouger la jeunesse sur son terrain de jeu favori, la scène.


Tracklist :

  1. Crackpot
  2. God Bless The Devil
  3. Girl's Freak
  4. Parasite
  5. The Creak Of Your Homes
  6. Black Crow
  7. Riding The Cows
  8. Zombie
  9. Zoo Went Crazy
  10. Surf Guru

 

Le son de Jarnac s'écoute gratuitement sur Deezer.