Focus sur un titre emblématique de la fin des années 80 : Populous, sorti en 1989 sur Atari ST et Amiga et converti sur la NEC PC Engine. D'abord au format HuCard puis au format Super CD-Rom.

Haaaa Populous, que d'heures jouées sur ce jeu incroyable pour l'époque, instaurant un nouveau concept, celui de "God Game". Inventé par Glenn Corpes (ses initiales sont visibles en haut à gauche de chaque version) et le célèbre Peter Molyneux, ce jeu mit un temps fou à trouver un éditeur. Personne ne captait rien au concept ! "C'est quoi votre truc ? Un simulateur de Dieu ? Mais il y a des scènes d'actions quand même ? Comment ça non !"

Peter Molyneux ne lâcha pas son bâton de pélerin et réussit finalement à convaincre Electronic Arts. Il fera tout de même une concession en acceptant de renommer son jeu, Creation, en un terme moins connoté religieusement : Populous.

La suite on la connait : Populous sort sur Atari ST et Amiga et réalise un véritable carton la première année de commercialisation : 75 000 pièces vendues ! Ce qui est en soi un record pour l'époque compte tenu du piratage très actif sur ces machines. Une déferlante de prix tombe sur le jeune studio Bullfrog. C'est la consécration ! Electronic Arts se félicite d'avoir eu le nez fin et négocie des portages sur tout un tas d'autres machines : Archimedes, PC, X-68000, PC-98, FM Towns, Mega Drive, Super Nintendo, Game Boy... et bien entendu : la superbe PC Engine.

Cerise sur le gâteau : la version PC Engine se paye le luxe d'avoir deux versions : l'un sur support HuCard et l'autre, enrichi du "data disc The Promised Lands" sur Super CD-Rom. Cette dernière, à travers sa carte "Bit Plains" nous offre un surprenant duel Amiga vs ST (ou plutôt Commodore vs Atari) où les bâtiments sont remplacés par des consoles de la gamme NEC PC Engine ! Une séquence culte !

Il faut savoir que les dirigeants d'Hudson Soft étaient très attentifs à ce qui se passait en Europe. Ils étudiaient le marché des ordinateurs domestiques qui résistaient activement au business des consoles. Le marché européen fut d'ailleurs considéré comme un marché à risques pour la commercialisation de la PC Engine par Nec & Hudson Soft. Ils ne débarquèrent jamais officiellement en Europe, préférant passer des accords locaux avec des importateurs comme Sodipeng pour la France. Hudson Soft négocia les droits avec Electronic Arts et c'est ainsi que le jeu fut porté sur la très japonaise PC Engine.

Je vous propose de revenir sur ce titre mythique...