VIR

TU

OSE

 

« C'est
l'histoire d'une promesse. L'histoire d'une reine démoniaque et d'un homme qui
lui a tout offert. Une histoire d'amour magnifique et éphémère. » Moi qui
aime les fins annoncées dès le début, Dance in the Vampire Bund, l'un des
animés diffusé gratuitement en simumlcast sur Dailymotion par Dybex, m'aura
comblé. Et pas uniquement sur ce point.

Virtuose. Voilà résumé en un mot Dance In The Vampire Bund.
On lui reprochera certainement très vite certains classicismes : les vampires
(pas la peine de vous dire qu'ils sont très en vogue en ce moment), le (bel) amnésique,
le triangle amoureux, voire les faiblesses du premier épisode. Enfin, la série
animée étant réduite à 12 épisodes, on regrettera une pauvreté (toute relative
cependant) du background qui y est développé, ainsi que quelques fléchissements
avant un final imparfait mais marquant.

Mais ce que l'on retiendra de Dance In The Vampire Bund,
c'est sa mise en scène grandiose. Virtuose même. Chaque mot, chaque pas y
prend son importance, souligné par de courts silences, des changements brutaux
d'ambiance sonore et le soin apporté à l'animation et aux jeux de lumière. La
mise en scène qui enchaîne très rapidement différents plans, dont chacun a reçu
la même attention soignée, tant au niveau de la lumière, justement, dont les
teintes donnent un ton à chaque instant, que de la beauté esthétique en
général. Suit derrière le fond sonore, changeant sèchement à chaque coupure, le
tout relatant le calme et la tension, consubstantiels et constants au fil de l'animé,
donnant le tournis sans le mal de cœur, et amenant chaque mot à être un nouveau
pas de danse dans la chorégraphie effrénée rapprochant notre héros de
l'inaccessible fleur.

 

 

On en retiendra également la maturité de son
scénario. Et Dieu sait que je hais abuser de ce mot. Maturité tout d'abord
dans son réalisme politique. Car l'animé de Shaft se prend également pour un
thriller politique, sans nous décevoir : on est rapidement convaincu par
l'influence des vampires, restés dans l'ombre jusqu'alors, sur l'économie
mondiale, et les différents jeux d'influence s'intègrent parfaitement dans le
cadre fantastique de l'œuvre.

Maturité dans ses personnages et les termes qu'il aborde. Si
l'on ne sera pas immédiatement époustouflé par l'habituelle nunuche amoureuse
qui est ici la narratrice, chacun saura trouver son rôle, et en particulier son
ambivalence parfois déconcertante et émouvante, et son importance dramatique
dans cette tragédie moderne qu'est Dance In The Vampire Bund.

Mais surtout, maturité dans la façon dont il aborde la
sexualité. Enfin ! un manga débarrassé d'ecchi. Car oui, on voit des culs
dans Dance In The Vampire Bund, même un appartenant à un corps âgé de 10 ans en
apparence. Mais c'est autour de ce jeu d'attirances et de séductions, de quiproquos
et de gêne, sur ce carré amoureux insoluble que l'animé base son nœud tragique,
qui saura trouver ce fatidique et fallacieux dénouement.

 

 

Dance In The Vampire
Bund danse et s'envole sur le fil de la virtuosité, et y retombe avec la même
grâce, presque sans osciller, et si les finitions de la toile de fond ne sont
pas toujours assurées, et si une planche lui est nécessaire pour retomber après
sa dernière circonvolution, on en retiendra ses fantastiques et hypnotiques
acrobaties, un peu à la manière de son inoubliable héroïne.


Et pour conclure, le très bel opening, assez représentatif de l'ensemble de la série :