La question fait débat à chaque renouvellement de génération : débarquer en premier avec sa nouvelle console est-il forcément un gage de succès pour un constructeur ? Pour Satoru Iwata, ce n'est pas tant la question de tirer le premier qui compte, c'est celle de viser le juste prix.

 Arriver le premier sur le marché des consoles next-gen ce n'est pas ça qui compte du tout [...] C'est le prix de lancement qui est primordial ! »

Pas faux. Parce qu'à 500 € la machine, on ne discute plus. La Wii U aura beau être la première à s'aligner sur la ligne de départ, elle terminera la course loin derrière la concurrence. Si l'on trouvera toujours bien quelques fanboys intégristes pour s'offrir la dernière Nintendo "à n'importe quel prix", ces mêmes joueurs à qui on "donnerait un morceau de carton en leur disant qu'ils peuvent jouer à Mario dessus qu'ils achèteraient quand même" dixit le truculent Michael Pachter, leur seul soutien ne suffira pas à faire de la Wii U un succès commercial probant. Nintendo se doit de viser le très grand public, ce même public qu'il avait su séduire avec une Wii dont le prix de vente pouvait, sinon pousser à l'achat impulsif, tout du moins ne pas représenter une barrière à l'entrée infranchissable.

Mais qu'en est-il du prix justement ? Si Satoru Iwata se refuse toujours à communiquer un chiffre, le président de la firme au Big N se veut tout de même rassurant, arguant avoir appris des erreurs d'un passé pas si lointain : L'an dernier, à cause de la 3DS, nous avons connu une année déficitaire pour la première fois de notre histoire [...] Nous ne pouvons pas nous permettre pareille contre-performance deux ans de suite »
confie-t-il à Gamasutra. La firme de Kyoto avait alors pris les devants en baissant le tarif de sa nouvelle portable : 249 € contre 179 € en l'espace de quelques mois. On peut donc s'attendre à voir débarquer la Wii U à Noël à un prix "raisonnable" - avec toute la relativité et la subjectivité que l'on puisse mettre derrière ce qualificatif. La rumeur annonce entre 300 € et 350 €. Wait & see.

Mais la seule question du pricing peut-elle pour autant évacuer celle du timing finalement ? Oui et non. En avançant ses pions le premier, Nintendo va se retrouver seul en position de force sur un marché où l'attrait de la nouveauté jouera en sa faveur. Mine de rien ça compte. D'un autre côté, le constructeur nippon s'expose à un retour de flamme d'une concurrence d'autant plus avide d'en découdre qu'elle aura eu le temps de fourbir ses armes. Ca peut aussi avoir son influence. Bref, on est dans un schéma d'opposition tout ce qu'il y a de plus classique, quand bien même Nintendo n'est pas dans une concurrence frontale du type Sony Vs Microsoft. Alors, la pole-position c'est important ou pas ? Mais on s'en fout j'ai envie de dire, "il suffit de" sortir de bon jeu et la question ne se posera plus.

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