Fat Princess est, en quelque sorte, le Shrek du jeu vidéo. Mettant à mal l'univers féérique des contes de fée, délivrant une version beaucoup moins cocoonée des récits héroïques mettant en scène ces idylliques princesses, le titre revisitait quelques codes à son compte pour une aventure drôle et originale sur Playstation 3. Passant du dématériel au consistant avec la version PSP, Fistful of Cake était l'occasion d'essuyer quelques plâtres, encore faut-il lâcher cette part de gâteau...

 

 

Tout d'abord, certainement parce que la version antérieure a du rassasier pas mal de monde, cette mouture Playstation Portable s'avère très isolée. Très peu de tests publiés pour un jeu qui n'est finalement rien d'autre qu'un simple portage avec supplément de contenu. L'enthousiasme s'est-il donc envolé ? Il semblerait... Une minorité cependant a tenu à préciser les choses, fort heureusement. Fistful of Cake est donc l'adaptation brute de la version Playstation 3 qui comprend tous les suppléments disponibles jusqu'à présent. Elle bénéficie d'une campagne solo au nombre de chapitres doublés et une partie multijoueur jusqu'à huit joueurs (et seize bots). Identique, les critiques devraient l'être tout autant. Le gameplay est toujours aussi rafraîchissant, en rien dénaturé par le support, riche et original. Les graphismes offres des environnements variés, la musique accompagne agréablement votre progression, les dialogues n'ont pas oublié d'être drôles et les bugs se font discrets. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Si seulement... Il s'avère finalement que les points forts du jeu sont systématiquement accompagnés de leur double maléfique. Ainsi, bien que la campagne solo offre sa double ration, la durée de vie reste trop succinte, les chapitres ne s'avèrant être qu'une sorte de tutorial voué à l'expérience multijoueur plus qu'autre chose. Le lot des missions est d'une qualité inégale. Seules celles qui concernent les princesses puisent dans le potentiel du jeu en introduisant cet aspect stratégique propre au jeu. Mais il s'agit là d'une minorité dans le flot de modes très traditionnels qui noient le gameplay et le rendent plus bourrin et répétitif que réfléchi et innovant. Il ne faudra d'ailleurs pas compter sur l'intelligence artificielle, défaillante au possible, qui laisse bien souvent le joueur seul face à l'ampleur de la tâche et aux forces adverses mieux organisées du coup, introduisant par la même occasion un caractère crispant très dangereux pour la vie de la console elle-même. Malgré un contenu mieux doté que sur la console de salon, il semblerait que le véritable dessein du jeu soit le multijoueur... S'en trouve-t-il alors suffisamment convaincant pour justifier le prix de cette adaptation ?

 

Effectivement, Fat Princess : Fistful of Cake s'avère que trop ponctuellement efficace et digne de sa ligne de conduite. A l'image d'un manque cruel de repaires par le biais d'un radar un peu plus fonctionnel, le jeu se montre un peu brouillon. A la limite, le joueur est livré à lui-même comme si cette version partait du principe que tout le monde avait forcément joué sur Playstation 3 auparavant (impression fondamentalement fausse, puisqu'il s'agit d'une adaptation pure et dure). Face à cette répartie de bons et mauvais côtés, il est difficile de garder une bonne image du titre. En fin de compte, l'alchimie opère avec la console entre les mains. Oui, le jeu n'est certainement pas dénue de défauts. Effectivement, l'aspect stratégique dont il se prévaut à travers les différentes classes de personnages, de leurs capacités et des évolutions à débloquer n'est pas flagrant. Indéniablement, l'IA (déjà vivement critiquée dans la version précédente) n'a bénéficié d'aucune amélioration et pourrait presque jouer dans le camp adverse (parfois). Mais l'ensemble du projet trouve son salut à la fois dans son gameplay sympathique et rafraîchissant et dans son univers décalé à souhait. Bien plus efficace qu'il n'y paraît, Fat Princess agit comme ce gâteau dont il est question : il suffit de le commencer pour ne jamais en être rassasié. Telle est la preuve d'une qualité intrinsèque que les défauts ne sauraient entâcher.