Des muscles. Du sang. Les vivats du Peuple de Rome. Et pas d'huile.

Note : hé oui désolé, encore un jeu accessible pour le moment exclusivement aux Etats Unis

 

Envie d'un jeu de combat pour puristes, avec des bouts de JdR dedans ? Envie de voir des hectolitres de sang se déverser sur du sable pour faire hurler de joie un peuple antique ? Parfait, on a c'qu'il vous faut : Gladiator Begins.

 

AVE, CESAR ! PUGNATORI TE SALUTANT !

Je suis un esclave. On ne m'a pas demandé mon avis lorsqu'un Ludus m'a acheté pour me faire intégrer sa troupe de gladiateurs. On ne m'a pas demandé mon avis quand on m'a collé un mauvais gladius entre les mains avant de me jeter dans la cage placée au centre du Collisée, face à deux hommes casqués et bien décidés à ressortir de là sur leurs pieds. Je ne leur ai pas demandé leur avis lorsqu'après les avoir suffisamment matraqué pour que leurs casques tombent, je leur ai enfoncé mon arme dans le crâne. Je n'ai pas demandé les vivats du public.

Ainsi est ma vie jusqu'à ce que je puisse acheter ma liberté... ou que je meurs.

Voilà en gros le pitch de Gladiator Begins : vous démarrez en tant qu'esclave acheté par un ludus (un entraîneur) qui va vous trimballer d'arènes en arènes entre deux entraînements, pour vous confronter à vos pairs et vous voir verser le sang dans l'arène. Tout ça peut paraître extrêmement basique, mais le fait est que ce petit jeu-là est loin de l'être...

Le jeu est découpé par jours, sachant qu'au cours d'une journée vous pourrez (voire devrez, lors des premiers jours) vous entraîner puis devrez aller combattre dans l'arène. Entre temps vous pourrez gérer votre personnage (on y reviendra).

Combattre dans l'arène, c'est participer (selon les cas) à plusieurs combats entre lesquels il vous faudra soigner vos blessures et éventuellement vous acheter du nouveau matériel avec l'argent gagné au cours du combat précédent. Bien évidemment, on ne vous laissera pas partir tant que vous n'aurez pas gagné tous les combats de la journée... ou épuisé vos 3 trois chances (par jour d'arène) d'y retourner après vous être pris une branlée.

Les scripts du scénario (des discussions avec des PNJ, principalement) se déclencheront pendant toutes les transitions (en allant à l'arène, en en revenant, avant un combat, après un combat, etc), apportant ce qu'il faut de vie et de structure au défilement des jours. Ces discussions mettent en scène les différents protagonistes du jeu à l'aide de son propre moteur, et si l'on peut regretter que les dialogues ne soient pas parlés, la qualité des graphismes et les options données par ces discussions suffiront à donner de l'intérêt à l'ensemble. Car dans Gladiator Begins, il va vous falloir faire des choix.

 

TANT QU'A ETRE APPLAUDI, AUTANT AVOIR UNE BONNE GUEULE...

Une nouvelle partie commence par la customisation de votre avatar (homme ou femme, pas de sexisme ici).

C'est l'occasion d'un premier contact avec les modèles graphiques, et tout de suite on sent que même si ce jeu n'a pas bénéficié d'une pub outrancière, les devs ne se foutent pas de nous : les modèles sont détaillés, on a moult choix de visages, de coiffures, de couleur de peau, de détails et même quelques choix de corpulence (mince / musclé, ...), bref tout est là pour que vous soyiez sûrs de jouer avec VOTRE avatar. Et pas le random-baltringue conçu par un emo-dev sous lithium.

C'est bon, vot' bogoss est prêt ? Parfait, plus qu'à l'envoyer se faire défoncer pour le plus grand plaisir de Rome.

 

TU PREFERES QUE JE T'ENFONCE QUOI DANS LE CRANE ? ET COMMENT ?

Gladiator Begins, c'est d'abord une affaire de style. De style de combat. Dès le premier entraînement (avant notre premier passage en arène), qui sert de tutorial au cours des premiers jours, le gonze en face va vous expliquer comment combattre. Et là tout de suite on voit que ça va être du sérieux.

Les styles combat pour commencer :

- 1 arme + 1 petit bouclier (versatile, bonne
défense)

- 1 arme + 1 grand bouclier (lent et lourd, mais excellente
défense)

- ambidextrie (puissant, mais pas de défense)

- salade de doigts (pugilat, très vif et maniable, mais pas de
défense)

A vous de voir ce qui vous convient. Et d'en changer à
volonté, y compris en combat selon les opportunités, comme on va le voir juste après. Personnellement, l'ambidextrie @ j'te-fais-le-coup-du
-ciseau-à-la-tête-avec-mes-deux-lames a très largement ma préférence.
Parce que le raisiné gicle partout, et ça c'est fun.

Les attaques de base : chaque bouton d'action de la console vous sert à attaquer une partie du corps de l'adversaire : triangle pour la tête, carré et rond pour les bras gauche et droit, croix pour les jambes. Enchaîner les coups est d'une simplicité biblique, d'autant que les coups de base ne consomment pas la jauge d'endurance (on va en reparler). Ah d'ailleurs tant qu'on y est : désactivez illico l'option "d'enchaînements faciles". Cette dernière part d'un bon sentiment, mais n'est qu'une cochonnerie qui brise le gameplay. En gros, quand vous l'activez, appuyer sur un bouton d'action après un coup de base déclenchera le coup spécial associé à la touche concernée... donc impossible d'enchaîner plusieurs coups de base ou spéciaux, ce qui va totalement à l'encontre du gameplay. A se demander même pourquoi cette option existe et surtout pourquoi elle est activée de base...

Les coups spéciaux : en fait, plus vous vous adonnerez à chaque style de combat, plus vous progresserez dans ces derniers et plus vous en maîtriserez les arcanes. Les arcanes en question seront bien sûr les fameux coups spéciaux (plantage de lame dans l'oeil gauche, éviscération à la petite cuillière, oenucléation avec les dents, etc, etc...), que vous affecterez (via un menu) aux boutons d'actions et activerez à l'aide de ces mêmes boutons combinés à la gachette L. Le truc sympa, c'est que ces coups consomment votre jauge d'endurance, vous empêchant donc de les utiliser en boucle puisque si vous tentez de porter un coup qui consommera plus d'endurance que vous n'en avez, votre avatar ne pourra porter qu'un coup à la j'en-ai-marre-de-vivre, peu efficace et vous laissant à la merci de votre (vos) adversaire(s) pendant plusieurs secondes. Comble de la bonne idée, les coups spéciaux peuvent être améliorés : plus vous les utiliserez, plus vous gagnerez de points (spécifiques) à répartir entre ces coups pour les rendre plus puissants. Les coups spéciaux sont propres à chaque sytle (voir après), et sont nombreux : aucun doute sur le fait que chacun trouvera son bonheur.

Esquive, parade et contre-attaque... Esquiver, c'est simple : suffit de se mettre en garde... sans attaquer ni même bouger bien sûr. Parer ? Faisable, mais c'est chaud (combiner la gachette R - mise en garde - + la L au moment où le coup vous tombe dessus). Autant dire que vous ne parerez pas souvent, même si c'est bien vu (on verra ça après). Contre-attaquer ? Facile : attaquer après une parade ou lorsque l'adversaire vient de finir son mouvement.

 

OLOL NEED STUFF PLZ

Niveau matos, là aussi on est servis :

- armes : du ceste au trident, en passant par toutes sorte de gladius, lances, marteaux, masses, etc... le choix est TRES vaste et ne fait qu'augmenter au fil du jeu ; à noter que certaines armes (lances, tridents et autres marteaux géants) ne correspondent à aucun style de combat ; les adopter c'est fun et original (et souvent puissant), mais cela vous privera des coups spéciaux... à vous de voir

- armures : chaque partie du corps (hormis la poitrine bien évidemment) peut être protégée distinctement (tête, chaque bras et chaque jambe)

Chaque pièce (arme et armure) a 4 caractéristiques essentielles (hormis son prix) :

- le type : pour les armes, cela définira le style de combat donc les coups spéciaux utilisables (selon ce que vous aurez développé hein)

- le poids : si le poids cumulé de votre matos dépasse ce que peut porter votre gus, il sera lent, consommera son endurance très vite, bref, il ne sera bon à rien

- l'attaque (pour toutes les pièces, si si) : je vais pas vous faire un dessin

- la défense : alors là ça devient finaud, explications...

    € pour les pièces d'armures : la défense représente la résistance de la pièce avant d'être arrachée ; bien évidemment, lorsqu'une pièce d'armure est arrachée, la partie de votre corps correspondante devient exposée, donc fortement vulnérable

    € pour les armes : le principe est un peu le même ; attaquer avec rond et carré permet de forcer l'adversaire à lâcher ses armes (et/ou bouclier) : une forte valeur de défense sur une arme caractérise votre aptitude à la tenir, rien de moins

Du matos qu'on peut arracher ? Cool ! Mais si ça m'arrive, je fais quoi ? Simple : vous le ramassez. Hé oui, si un gonze vous vire votre casque, il vous "suffira" de courir vers l'objet tombé au sol, et en une touche vous le ramasserez et l'équiperez... Les guillemets sont là pour vous faire comprendre qu'il s'agit d'une manoeuvre délicate, car forcément dans ces moments vous serez vulnérables.

Toutes les pièces d'équipement peuvent être arrachées, mais à noter que seul le casque peut être ré-équipé. Les autres pièces (jambières, brassières, etc) ne peuvent, elles, être ramassées que... pour servir d'arme. Pas simple (puisqu'elle ne correspondent à aucun style de combat, donc pas de coups spéciaux), mais soyons honnête : gagner un combat en achevant l'adversaire en lui éclatant la tête à coups de jambières, ça vaut son pesant d'or.

Quant au casque, ne vous posez pas la question : si on vous l'enlève, allez le chercher. Se manger des coups de haches sur la tête, vous n'aimerez pas.

Il y a 2 manières de looter :

- par les combats : en fonction des pièces d'armures et armes que vous avez arrachées à vos adversaires et de la satisfaction du public, vous pourrez en récupérer

- chez le marchand (accessible dans les arènes, entre 2 combats), mais là forcément ce sera du matos moins folichon

Cela dit le marchand n'a rien d'inutile, puisqu'il vous permettra d'une part de vendre les loots inutiles mais aussi de participer au crafting de vos pièces. Oui oui, j'ai bien dit "crafting". Rien de moins. En gros, certains objets sont magiques (bonus de caracs de votre perso, caracs de l'objet améliorées, etc). A une ou plusieurs des 3 caracs de base (attaque, défense, poids) est alors associé un symbole (parmi 3 possibles). Combiner deux objets ayant, pour une même carac, le même symbole, donnera un objet (identique au premier choisi) dont la carac correspondante sera améliorée. Et ainsi de suite. Votre gladius de base peut ainsi un jour devenir littéralement roxxatif.

 

ROUND 1... FIGHT !

Les combats auxquels vous prendrez part peuvent prendre plusieurs formes :

- vous seul contre une ou plusieurs équipes (successives) de 2 à 4 gonzes

- vous et un équipier contre une autre équipe

- free for all

- duel (un contre un)

- évènement historique : hé oui, comme à l'époque, certains matches d'arènes étaient fait pour reproduire certaines victoires fameuses de l'armée Romaine ; dans ces moments, au sein d'un décor en bois aménagé spécialement, vous incarnerez le héros de l'histoire et devrez enchaîner les combats pour reproduire au mieux la bataille ; rare, mais particulièrement sympa

Hormis les évènements historiques, les combats se déroulent (comme à l'époque) dans une cage placée au centre de l'arène. C'est là l'un des rares griefs que j'ai contre ce jeu : les cages, c'est réaliste, ça permet d'acculer ("A-C" hein, pas aut'chose) l'adversaire (et de le matraquer comme un porc)... mais elles sont un peu petites à mon goût.

Les combats s'achèvent soit lorsque vous aurez dérouillé tout le monde, soit à la fin du temps imparti, soit avec votre mort. Mais ce n'est pas tout. Car les combats vous permettent d'acquérir du pognon (dont une partie ira à votre maître, pour vous permettre in fine d'être libre) et surtout des points d'expérience... le tout en fonction de la satisfaction du public. Indiquée pendant le combat par une barre (en haut à droite), atteindre le seuil de satisfaction est difficile mais gratifiant : plus de loots, plus de pognon, plus de points. A vous de bien vous battre pour cela : coups dans le dos, parades et esquives enchainés, enchainements ininterrompus de mandales, finish par coups spéciaux bien sanglants, il faut tout faire pour y arriver. A noter qu'un effet "bullet-time" se déclenche chaque fois que vous achevez un adversaire... histoire d'en profiter au maximum. Gadget, mais plaisant !

Les points d'expérience acquis seront distribués, une fois de retour à la maison chaque soir, au choix entre 3 caractéristiques : points de vie, endurance (pour l'utilisation des coups spéciaux) et vitalité (qui a trait notamment au poids que vous pouvez porter).

 

DAAA-LLASSS, TON COLLISEE IMPITOYA-HABLEUH...

Hé oui car en prime, y'a même un scénario dans ce jeu. Plusieurs en fait. Au départ vous n'en verrez que les ébauches, par les rencontres avec certains notables de Rome, propriétaires des arènes où vous vous battrez. Et si les premiers jours vous ne pourrez choisir l'arène quotidienne, rapidement il vous appartiendra de choisir (3 lieux), et aller plus souvent dans un lieu déclenchera la trame scénaristique correspondante : devenir le sicaire d'une fille de noble, être l'assassin (en arène) d'une grande bourgeoise délurée et même... héhé non, j'vous laisse découvrir. Sachez juste que certaines voies scénaristiques déclencheront des phases de combat hors arène, et ça aussi ça vaut le coup d'oeil.

Accessoirement, une fois en mesure de payer pour votre liberté, vous pourrez sereinement mettre fin à la partie (logique) ou choisir de continuer à vous battre, ce qui vous permettra entre autres d'avoir le temps d'atteindre la place de meilleur gladiateur.

Bref, y'a une forme et même un fond. Et ça, c'est vraiment pas mal.

 

CONCLUSION ?

Il n'a l'air de rien ce petit jeu, mais il est riche. Et bien foutu en plus. Non ce n'est pas le jeu de l'année. Oui, on pourra toujours faire mieux. Mais très sincèrement il n'a pas à rougir face à nombre de productions actuelles. Animations soignées, quantité impressionnante de matos disponible, styles de combat, giclées de sang, tout est prêt pour ceux cherchant un jeu de combat "amélioré". Ajoutez-y l'aspect JdR, sa durée de vie honorable et une ambiance bien restituée et vous comprendrez qu'on a là un vrai bon jeu, qui vaut largement son prix.

Un qualité au hasard : le côté brutal et sanglant des combats

Un défaut au hasard : le déplacement de la caméra (mais y'a une touche pour la replacer derrière nous donc bon...)