Cet article fait suite à "Là où Sony a tout à gagner"

Sur cette génération, Microsoft a largement gagné son pari. Près de 80 millions de Xbox 360 écoulées, une crédibilité confirmée (malgré le scandale des RROD), une première place incontestée sur le premier marché mondial (USA) et une plateforme de jeu en ligne plébiscitée par les gamers. La prochaine Xbox peut être la machine qui permettra au géant de Redmond d'enfoncer définitivement le clou... ou de voir son élan stoppé net.

Pourquoi le vent tournerait-il en faveur de la concurrence, et notamment de Sony? Tout d'abord parce que Microsoft ne bénéficie plus des circonstances favorables de la précédente génération. La prochaine Xbox ne sortira pas avec un an d'avance sur sa rivale (un avantage qui fut déterminant). Elle ne devrait pas non plus compter sur un prix plus avantageux, Sony ayant (on l'espère) retenu les leçons du passé. Ce second point apparaît plus important encore dans un contexte de crise où la comparaison des prix est devenu un sport international. On notera d'ailleurs que si Sony confirme la gratuité du PSN avec la PS4, de nouveaux joueurs seront peut-être tentés de s'affranchir du online payant de la Xbox. 

 

Une infinité de doutes planent sur l'avenir de la Xbox

 

Par ailleurs, la stratégie mise en place par MS en fin de génération dernière avec Kinect pour prolonger la durée de vie de la Xbox 360, pourrait lui porter préjudice en début de nouvelle. Les gamers, principaux acheteurs de consoles à leur lancement, sont-ils réellement intéressés par cette technologie à reconnaissance de mouvement, même plus aboutie? Adhèrent-ils à cette image lisse et grand public que la firme souhaite donner à sa division jeux vidéo? Pas sûr, d'autant que les rumeurs d'un Kinect toujours en "veille", tout comme d'une console connectée en permanence, alimentent un buzz extrêmement négatif depuis plusieurs mois. Et c'est sans compter l'accueil glacial qu'ont réservé les utilisateurs PC au très controversé Windows 8, pourtant au coeur de l'écosystème Microsoft des années à venir. 

Si l'ambition de l'entreprise américaine est avant tout de proposer une plateforme de contenus, centrée sur l'entertainment (et dont le jeu vidéo ne serait qu'une des ramifications), cette vision correspond-elle réellement aux besoins du joueur lambda, pressé d'assouvir ses pulsions vidéoludiques? Quid des principales licences associées à la marque, et dont plusieurs ont montré de nets signes d'essoufflement ces dernières années (Fable, Gears of Wars, voire Halo), alors que dans le même temps Sony a multiplié les nouvelles licences et exclus de qualité? Sur cette nouvelle génération, les compteurs sont remis à zéro, la fidélité des joueurs à leur camp ne tient plus qu'à un fil. Un faux pas, ou au contraire un avantage concurrentiel déterminant (prix, innovation, exclusivité...), et tout peut basculer. A Microsoft de ne pas tomber dans l'excès de confiance, comme le Sony du milieu des années 2000. Car plus que jamais dans cette industrie, rien n'est jamais acquis.