A chaque fois que je décide de
jouer sur DS, je passe en règle générale un très bon moment et je me retrouve
transporté dans d'incroyables histoires. Après deux aventures du Professeur
Layton, j'ai découvert par hasard un matin, non pas le troisième épisode
gentiment posé sur mon bureau, mais une vidéo présentant un futur cross over
entre Layton et Phoenix Wright. Après visionnement de cette dernière, juste très
classe, je me suis dit qu'il était temps que je m'intéresse à la licence des Phoenix
Wright : Ace Attorney
. Et par une belle soirée, sous la douce
lumière de la lune, j'ai entamé la première enquête de ce jeu d'avocat développé
et édité par Capcom.

 

  

 

UN INSTANT

Je me suis retrouvé dans la peau
de Phoenix Wright, jeune avocat de la défense, pris sous l'aile de Mia, avocate
possédant deux arguments de choc. Après une brève introduction au gameplay et
une immersion rapide et totale dans l'ambiance du jeu, le drame survient. Pour
ne révéler aucun élément qui pourrait nuire au bon déroulement de l'intrigue,
disons simplement que notre bon avocat se retrouve à enquêter sur des affaires
toutes plus étranges les unes que les autres. Ces histoires sont vraiment bien racontées
et pleines de rebondissements. On y rencontre des personnages hauts en couleur
comme Maya ou encore le très charismatique Miles Edgeworth (Benjamin Hunter en
VF...), avocat de l'accusation et grand rival de notre héros.

Avant de lancer le jeu, je
m'attendais à tout sauf à ça et me suis retrouvé un peu perdu au début de cette
aventure textuelle. Bon d'un côté, je ne savais pas trop non plus à quoi
m'attendre. Puis j'ai été très rapidement emporté par l'ambiance originale du
soft et n'ai plus décroché jusqu'à la fin du jeu. Les éléments qui m'ont
fasciné d'un bout à l'autre du titre ont été le design rappelant un peu les
animés japonais, ainsi que l'humour, les récits, les musiques et la ribambelle
de personnages tous plus dérangés les uns que les autres. Autant dire que ce
mélange particulier a permis de faire naître un grand jeu.

 

OBJECTION

Le jeu est d'ailleurs très bien
construit. On ne se retrouve pas lâché dans la nature comme une grosse merde. On
débute par un didacticiel lors d'un procès où l'on apprend les différentes
fonctionnalités qui nous seront utiles tout du long de nos enquêtes. Après
avoir entendu le témoignage d'un personnage, on passe au contre-interrogatoire
durant lequel, nous, Phoenix Wright, avocat de la défense à la coupe de cheveux
plus qu'improbable, essayons de démonter le récit des témoins en y trouvant des
incohérences. On peut obtenir plus d'informations en questionnant le témoin et
ensuite lorsqu'on a trouvé ce qui clochait, il ne nous reste plus qu'à présenter
la preuve mettant en lumière le faux témoignage. Au début, j'ai eu un peu de
mal (fallait réfléchir) mais le coup de stylet vient très vite. Et quel
merveilleux moment que la première fois où l'on balance un « OBJECTION » !

Vient ensuite le moment où l'on
commence enfin le jeu, mais nous sommes encore chaperonné par un protagoniste
nous accompagnant partout... Plus on avance dans le jeu, plus il devient difficile,
plus l'aide se fait discrète et plus on galère. En gros, toute cette étape de
pseudo-apprentissage nous permet de vivre encore plus intensément la dernière
enquête. Ces affaires s'enchainent d'ailleurs très bien et permettent de mettre
en place un certain affect pour les différents personnages récurrents. Il
fallait bien avoir un certain mode de pensée pour comprendre comment fonctionne
les bases du jeu. On nous conditionne pendant les trois premières enquêtes afin
que l'on ait toutes les armes à notre disposition pour l'épreuve finale. Et
quelle merveilleuse épreuve que cette dernière affaire !

 

RETOURNEMENT DE SITUATION

Mais dans l'ensemble, le jeu est
assez inégal. Il y a une trop grande différence entre les deux phases de jeu
proposées. D'un côté, on a les procès, dynamiques, stressants et juste
incroyablement bien rythmés - mention spéciale à la musique qui est juste
célesto-cosmique (©JulienC).
De l'autre,  les phases d'enquêtes, plus
lentes et généralement moins intéressantes. Et même temps s'il s'agit du moment
où se crée toute l'histoire avec les indices et informations récoltés grâce aux
témoins, la lenteur des enquêtes a eu tendance à m'ennuyer, surtout quand on se
retrouve comme un con à ne plus savoir quoi faire ni où aller et qu'on tourne
en rond pendant longtemps.

Bon d'accord je suis un peu méchant car c'est aussi pendant ces
enquêtes que l'on peut voir toute l'habilité d'écriture des scénarios et la
mise en place d'un background captivant. Les personnages pouvant des fois nous éclairer
sur certains points de l'affaire sont tous atteints. Du détective que l'on
retrouve sur toutes les scènes de crime au groom, chacun a sa personnalité, ses
tics, sa façon de parler, etc. Pendant les résolutions des affaires, les
témoins peuvent craquer psychologiquement et changent alors d'attitude. Chose
inattendue et donc amenant vraiment un côté humain. Personne n'est parfait. Surtout
pas nous. Cela permet également d'amener une petite touche d'humour qui n'est
pas pour déplaire. Entre le comique de répétition ou les caractères des différents
personnages, chacun y trouvera son compte et rigolera bien à un moment. J'ai
une petite préférence pour le juge à l'apparence honorable et supérieure mais
qui se révèle finalement distrait et soumis comme pas possible.

 

NON COUPABLE

La version que j'ai faite n'était
pas l'originale mais le remake réalisé sur DS, la version GBA n'ayant jamais été traduite dans la
langue de Molière
. Celle ci offre une enquête en plus sur les quatre
déjà proposées à l'époque. Le nouvel épisode utilise vraiment les
fonctionnalités de la DS et nous fait presque regretter que toute la cartouche
ne soit pas du même calibre. Dans celui-ci, en plus d'enquêter
« normalement »,on utilise le stylet pour faire pivoter des objets afin de découvrir de
nouveaux indices, on souffle pour révéler des empreintes. Bref on se prend un
peu pour Les Experts et cela rend les
phases d'enquêtes beaucoup plus intéressantes.

Le jeu s'avère plutôt long dans
l'ensemble mais je n'ai pas vu le temps passer. Je pense que les plus doués
peuvent terminer un chapitre en 1h30 tandis que les gens comme moi mettront
entre 2 et 3h. Il faut compter donc une dizaine d'heure pour en finir avec ce
premier volet. Pour une aventure textuelle, c'est vraiment énorme je trouve et
malgré ça, j'en redemande encore. Il ne me reste plus qu'à me procurer la
suite.

 

 

Phoenix Wright : Ace Attorneypropose des enquêtes originales et des intrigues bien ficelées et tordues comme
il faut pour faire cogiter même les joueurs les plus aguerris. Avec des
personnages attachants et un background travaillé, n'importe qui se retrouve
embarqué dans cette aventure de la recherche de la vérité. Un jeu bien pensé mettant
en avant la réflexion du joueur et sa capacité à résoudre des énigmes. Le
joueur agira souvent comme son homologue de pixel, au bluff, et devra compter
sur ses méninges pour entrevoir la vérité. Malgré des phases assez inégales
dans chaque affaire, il s'agit donc d'un très bon jeu qu'il faut découvrir
absolument et que je recommande vivement à tous ceux qui seraient passés à côté. Bientôt, comme moi, vous lâcherez des
OBJECTIONS à tout va !

 ★★★★☆

 

K.W