Ahhhhh God Of War, des
dieux, des monstres mythologiques, un mec énervé,  violence, vengeance, haine, brutalité, animosité,
agressivité, férocité, sauvagerie, sang, trippe, décapitation, écartelage,
dépeçage...

Tous ces doux mots d'amour
qui évoquent en moi une sensation de jouissance extrême...

Forme mis à part, la série des GOW est avant tout, pour moi,
une leçon de design. J'entends par là de Game et Level design.

En clair, quels sont les éléments qui déterminent un bon jeu ?

En game design, il existe un terme fondamental, nommé les 3C,
qui correspondent à : Characters, Controls, Camera.

Characters :
Un héros travaillé, stylisé, fluide, avec une personnalité propre, mais pas trop
approfondi, juste assez pour que le joueur s'identifie au personnage.

Controls :
Des combos simples, une touche attaque faible, une puissante, combinables entre
elles selon un certain timing. Une touche pour se protéger, en la maintenant, cette
même touche permet de porter d'autres coups  en appuyant sur les touches d'attaques
principales. Une touche pour les objets, il suffit de la maintenir et d'appuyer
sur croix, rond, carré ou triangle pour utiliser tel ou tel objet associé à
chaque touche. Une autre touche pour la magie, celle-ci déterminée en fonction
de l'arme choisie, les trois autres touches libres sont R1 pour les actions, X
pour sauter, et rond pour choper. Et le joystick droit pour esquiver dans la direction choisit.

Bref, si on n'a pas joué au jeu, ça peut paraître
compliqué, mais le tout est ultra fluide et s'enchaîne sans embrouille.
Personnellement, cette jouabilité me va parfaitement, il y a juste ce qu'il
faut de combos pour avoir le choix mais ne pas être perdu dans une nuée de combinaisons
au point de ne plus savoir quoi faire. Je pense par exemple à Bayonetta, qui
est un excellent jeu attention ! Mais pour ma part, le système de combos
est tellement poussé (et réussi) que je me suis souvent senti un peu perdu
pendant les combats, je chercher psychiquement (oui) quels combos effectuer,
mais l'action est tellement frénétique qu'au final je faisais un peu n'importe quoi...
Bref, c'est un autre style de jeu, que j'apprécie également je le répète.

Camera :
Là aussi, c'est un choix que les développeurs ont fait, certains dirons qu'il
est dommage de ne pas pouvoir profiter pleinement de ces magnifiques
environnements en s'arrêtant quelques secondes admirer le paysage à sa guise.
Mais bon, d'une, le joystick droit est réservé aux esquives, et c'est de loin
le meilleur choix, et de deux, les caméras sont extrêmement travaillées, il n'est
aucun moment ou l'on est gêné par celle-ci, ce qui est un luxe dans un jeu 3D.
Elle donne toujours une impression de grandeurs, parfois éloignée, lors des affrontements,
laissant part au spectacle et aux larges attaques de notre poulain, parfois, au
contraire, très proche de Kratos, dans un environnement fermé, afin de baver
devant la classe du bonhomme. Bref, un côté cinématographique assumé et
permettant une immersion totale sans prises de bouches.

Ensuite, le bilan est vite fait. Avec une base comme la
mythologie grecque, ils s'assurent de pouvoir donner du grand spectacle, et d'exploiter
un univers extrêmement riche, facilitant l'orientation du game design, et ils
le font bien.

En effet, prenons les dieux, Zeus, Hadès, Hermès ou même Hercule,
ces personnages « existent » déjà si je puis dire, ils possèdent donc
une base en ce qui concerne leurs compétences, leurs statuts et leurs
environnements. Les gars de Santa Monica s'en sont donc inspirés, mais au-delà de
ça, ils ont tenté d'ajouter à ces personnages une once de personnalité, Hermès
le fougueux, Hercule le jaloux, ou encore Poséidon l'inutile. (joke)

Ainsi que les titans, tellement gargantuesques, notamment Cronos,
quel bonheur de se sentir si minuscule mais si puissant en même temps !

Les relations entre Kratos et les autres, car c'est un peu
ça, seul contre tous, sont vraiment intéressantes, j'aurais beaucoup de mal à
les expliquer en fait. Mais j'y ai trouvé une réelle profondeur (si si), même
si j'étais bien content que Kratos passe en mode violent dès que le moindre
grain de poussière lui frôler sa belle tunique absente, je me disais parfois « mais
pourquoi est-il aussi vénère ? » et là, j'entendais la voix de Kratos
dans ma tête : « PARCKEEEEEEEEEE !!!!!!!!! ».

Mais pour autant, je ne me suis jamais senti en position de
refus par rapport à ses actes (à part peut-être à la toute fin...) comme si ce n'était
pas vraiment moi le héros. C'est un peu ça aussi la force de God of War, on se
sent puissant, mais en fait, nous, on est gentils, c'est Kratos qui tue !

Et que dire du level design, somptueux, il est jouissif d'observer des choses tout au long du jeu, sans vraiment y faire gaffe, et lorsqu'on y revient plus on tard on se dit : «  AHHHHH mais c'est pour çaaaaaa ! ». Pour ne pas spoiler.

God of War 3 est un des rares jeux, depuis pas mal de temps, ou ça me faisait vraiment chier de devoir arrêter le soir, même s'il était plaisant de dire à ma compagne « Ahh, je viens de tuer la moitié de l'Olympe, on se couche ? ». Et que dire de la journée... Kratos me manquait tellement...

C'est ce que laisse derrière lui God of War, une impression d'une œuvre millimétrée et maîtrisée.

Il y a encore pleins de choses à dire, mais j'espère convaincre certains pas encore convaincus (s'il en existe ?) de se lancer dans cette fabuleuse épopée ! D'autant plus que les remakes HD des deux premiers épisodes permettent de rattraper le coup sur nos belles bêtes noires laquées !

Pour ma part, j'en redemande, encore et encore ! Ce jeu est jouissif, agréable, et tellement... violent. Je retourne me faire Zeus en mode Titan pour la peine.

PS : Monsieur Sony, si par contre tu pouvais éviter des éditions collector en plastique à 150€ ce serait sympa.

  

 

Rémy.