Dans Summer wars, j'ai retrouvé la patte de Hosoda que j'avais déjà rencontrée dans La traversée du temps : j'ai envie de comparer ca à un avion. On rentre tout doucement dedans, se demandant si on ne va pas ressortir bien vite, quand soudain les portes se ferment, l'avion accélère, s'envole et se met à virevolter dans tous les sens, et on virevolte avec lui, on prend du plaisir, bref, c'est haletant, intelligent et prenant ! Allez, décortiquons un peu tout ca.

Au départ, la présentation immédiate du monde d'OZ m'a étonné. Toutes les entreprises y possèdent une succursale, toutes les administrations y sont dématérialisées, etc. Cependant, c'est une chose vers laquelle on tend : beaucoup d'entreprises ont un site internet qui permet non seulement de les connaître, mais aussi d'interagir économiquement avec elle (exemple : les banques, les supermarchés en ligne)(et on pense aussi à Second life), et de plus en plus de fonctionnalités administratives sont dématérialisées (récemment, la consltation du nombre de points restants sur son permis de conduire). Cependant, malgré le libéralisme qui règne actuellement un peu partout dans le monde, il me semble assez improbable que l'on puisse effectuer toutes ces actions depuis un site internet contrôlé par une société commerciale, après tout.

Beaucoup d'éléments dans le film manquent d'ailleurs de réalisme : Pourquoi l'IA est-elle méchante alors qu'on ne semble pas lui en avoir imprimé la notion (ne me dites pas que c'est pour un désir d'informations qu'elle essaye de faire sauter une centrale nucléaire), alors que Portal l'expliquait très bien : l'IA n'était pas fondamentalement méchante, elle était juste programée pour faire ce qu'elle faisait ? Et puis, sincèrement, le meilleur système de système de sécurité au monde, 2048 chiffres qui forment un code qu'un humain peut décoder en une nuit ?

Bon, évidemment, tous ces éléments sont au services de l'histoire, qui est tellement bien écrite, avec des rebondissements inattendus (sauf quelques-uns, comme l'oncle qui vient d'Amérique et qui a programmé l'IA, on s'attendait à ce qu'il soit mouillé jusqu'au coup, celui-là), les personnages sont haut en couleurs et très attachants, même si je trouve que l'on ne voit pas assez Natsuki, sauf bien évidemment pendant le final.

Dernière chose : enfin un vrai film sur les jeux vidéo. On sent qu'on a des connaisseurs derrière, le thème est très présent (on entend même dans le film "Ce n'est qu'un jeu vidéo !"), et pourtant on évite toute morale bien lourde sur les dangers du jeu vidéo, et au final, ce n'est même pas la cohabitation de deux mondes qui est remise en cause, mais l'importance du monde virtuel qui prend carrément le pas sur le monde réél.