On va parler un peu anime sur ce blog avec une nouvelle rubrique : Anime Errant, où je donnerais mon avis sur les séries qui m'ont semblé valables chaque saison. Rien d'exhaustif donc, juste des impressions perso au fil de mes errances dans la prod japonaise.

Aujourd'hui : Aku No Hana, Les Fleurs du Mal

À chaque saison d'anime, on attend toujours qu'une série sorte un peu du lot. Ce printemps 2013, c'est Aku No Hana, les Fleurs du Mal. Oui, comme le recueil de poèmes de Baudelaire. Et pour cause, c'est le livre de chevet du héros, un ado japonais ordinaire dans une ville ordinaire du Japon - immobile et rouillant sur place -. Enfin, ordinaire si ce n'est qu'il dévore des classiques à la chaine.

Déjà un peu incompris dans son lycée, Takao Kasuga va un jour voler les habits de sports de la fille qu'il aime, une des meilleures élèves de la classe. Pas un acte vraiment réfléchit, mais un concours de circonstances précipité par l'affolement d'être peut être pris sur le fait par un témoin. Et cela se révèle exact : une fille, Sawa Nakamura, l'a vu et va le faire chanter. Mais cette élève est aussi la plus asociale de sa classe et se dit perverse comme Kasuga, qu'elle tente de faire basculer dans le "côté obscur" de la société japonaise.

En trois épisodes déjà dispo, Aku no Hana pose une situation complexe, avec quelques clichés au passage il est vrai, mais extrêmement stressant. Oui, perso cet anime me stress : les visages, les voix, la lenteur, les décors, la tension entre les personnages, la musique... Rohh la musique ! Tout est fait pour stresser un max les spectateurs. Je sens que les treize épisodes de cette série vont être épuisants.

Mais le gros scandale autour de cet anime, c'est le changement radical de direction artistique dans le chara design. Alors que le manga propose des personnages typiquement manga, beaux gosses et tout, l'anime choisit le réalisme (ce qui renforce le côté psychologique, bien entendu). Les filles sont donc tout de suite beaucoup plus... "normales", et ça, ça ne plait pas aux fans ! Ahahah comment je ris des rageurs qui pleurent sur l'adaptation réaliste des personnages. Tellement engoncés dans leurs petites habitudes, pas contents de ne pas pouvoir fantasmer sur leurs personnages favoris !

Un comparatif emprunté à larticle
du site Adala News sur le sujet

Le style est étonnant et dérangeant... exprès ! L'animation rotoscoping permet d'exacerber les gestes du quotidien, qui se répètent et témoignent de l'ennui du personnage principal. Cela rend sympathique les tentatives de Nakamura de libérer Kasuga de ce carcan social qui l'étouffe, même si elle semble vraiment timbrée elle-même. Cette animation est d'ailleurs très bien couplée à des tableaux fixes du Japon ordinaire, très jolis mais qui rappelle l'immobilisme de genre de petite ville.

Une série à découvrir donc, en espérant qu'elle se développe correctement, sans partir trop en vrille. Je n'ai pas lu le manga, mais si ça avait été le cas, j'aurais été encore plus conquis par le choix osé du studio n'animation. Et tant pis pour les haters. D'ailleurs, à chaque fin d'épisode, l'auteur nous insulte personnellement, et il a bien raison on dirait.