Le mois de janvier est généralement propice au bilan. Je ne citerais pas mes coups de coeur, trop nombreux ou/et pas forcement originaux par rapport à ceux déjà cité à droite et à gauche. Je me bornerais donc, pour la première vraie note de ce blog, à parler de ma déception de l'année 2010 : Final Fantasy XIII. Je sais, c'est pas forcement ce qu'il y a de plus original non plus.

Mais permettez-moi de remettre les choses dans leur contexte. J'ai toujours été féru de Final Fantasy, au moins depuis le sixième opus. FF6 fut une véritable claque, moi qui était plus habitué à des jeux comme Zelda ou Secret of Mana. J'avais vraiment apprécié le 7 malgré une traduction... Hmmm... Pas terrible. Puis vint le 8 qui reste, à ce jour, mon épisode favoris. Ce n'est qu'à partir du numéro 9 que la série commence à décliner. Imperceptiblement au début puis de façon évidente après le départ définitif de Sakaguchi-san.

 

À lire les divers avis d'avant sa sortie, ce FF13 promettait d'être un jeu médiocre. Mes craintes se sont avérés amplement justifiées. En y jouant, j'ai eu l'impression que l'équipe de Kitase se foutait de ma gueule ; comme s'ils avaient pris tout les défaut de FF10 pour les magnifier au lieux de les éliminer.

- Y'avais trop de couloir dans FF10 ? y'en a cinq fois plus dans FF13 !

- Tidus était une tête à claque ? Maintenant, on a Snow, Vanille et Hope !

- Le sphérier était trop linéaire ? Voilà le Crystarium, constitué d'une unique ligne droite !

Etc... Etc...

 

Au fond de moi-même, j'espère toujours le retour d'un grand FF, de celui qui saura, une nouvelle fois, me scotcher devant l'écran pendant des semaines comme ce fut le cas des épisodes 6, 7 et 8... Celui qui reste gravé dans ma mémoire des années après. Las, ce FF13 n'en clairement pas à la hauteur de ses prédécesseurs !

 

Mais je crois que le "problème" FF13 ne se limite pas à... FF13 !

Le problème est plus profond que ça. Je pense que Square-Enix n'a pas su négocier le virage de la "nouvelle 

génération" de console, plus particulièrement le passage de la PS1 à la PS2. Ils ont pensé la "next-gen" comme étant de la  "old-gen" en mieux. Je m'explique : Square n'a envisagé les nouvelles consoles qu'en terme de puissance graphique seulement et non en terme d'expérience rôlistique. De ce point de vu, la principale différence entre FF1 et FF13 est purement graphique. La puissance des nouvelles consoles, PS2 et surtout PS3 (et X360), aurait dû également les faire réfléchir sur la narration, permettre au joueur d'avoir un certain contrôle sur l'histoire. Après tout, le R de RPG signifie Rôle !

Car, dépouillé de tout le décorum (graphisme, système de combat, personnages), un RPG console n'est, finalement, ni plus ni moins qu'un film dont les scènes se débloquent au fur et à mesure de la progression du joueur. L'illusion de liberté est généralement donné par des espaces assez vastes comme la carte du monde mais, au coeur du jeu, il n'y a pas de place pour les choix du joueur quant au destin de ses héros. Si un personnage doit mourir, il mourra, quoi qu'il advienne, quoi que l'on ai fait en bien ou en mal. Bien sur, on m'objectera que, tant qu'il y aura une histoire, il sera impossible pour le joueur d'en modifier le fond. Ceci dit, il reste possible de "personnaliser" sa partie de façon à la rendre unique.

J

e vais prend

re un exemple un peu extrême : dans Dragon Age : Origin, le choix de la race du héros ainsi que sa position sociale influe sur le début de l'aventure et, du même coup, sur la vision qu'aura le joueur de son personnage et de ses motivation. De même, certains passages du jeu peuvent s'appréhender de manière différentes. Choix ultime : le joueur pourra décider qui succèdera au roi défunt (je ne gâche rien du tout, la mort du roi intervient dans la première heure de jeu)

 

On m'objectera que j'en demande beaucoup pour un FF.

Peut-être... Mais FF13 arrive après des jeux comme Dragon Quest 8 (et son monde complètement ouvert) ou Mass Effect (et son système de dialogues) pour ne citer que ces deux là. Il a donc pas d'excuse pour être si linéaire ! De plus, je tiens quand même à rappeler que certaines tentatives dans cette direction ont déjà été faites et Square aurait été plus inspiré de les approfondir au lieu de les laisser tomber. Je pense en particulier à la scène des feux d'artifice au Gold Saucer dans FF7. 

Déjà DQ3 et DQ4 proposaient de choisir le sexe du héros (ou de l'héroïne, du coup...) ce qui ne changeait strictement rien à l'histoire mais impliquait le joueur un peu plus. De même, la série des Romancing SaGa sur SNES proposait de choisir son héros parmi 8 personnages, racontant la même histoire mais vu sous 8 angles différents.

 

Je ne demande pas à un FF d'être aussi complet sur ce sujet qu'un Dragon Age ou qu'un Mass Effect. C'est juste que ces 2 jeux m'ont tellement choqué que je me demandait pourquoi Square-Enix n'avait pas eu les même idées pour étoffer un peu sa série phare.