Face aux vides numériques google et facebook souhaitent apporter des solutions "gratuites" et originales.

C'est un projet un peu fou qui avance à grands pas. Facebook a présenté hier Aquila, son drone de très grande envergure dont l'objectif est de connecter à l'Internet les zones les moins peuplées du monde. Si Google parie sur des ballons positionnés à haute altitude et les satellites, Facebook développe depuis plus d'une année dans son Connectivity Lab un drone, dont le premier prototype vient de voir le jour. Les tests en vol doivent débuter de manière imminente.

 Depuis le lancement d'Internet.org, notre mission a été de connecter à l'Internet à plus de 4 milliards de personnes qui ne sont pas encore en ligne. Beaucoup de ces personnes vivent dans des zones couvertes par la 3G au moins, et notre travail l'an passé avec les opérateurs de téléphonie mobile dans 17 pays a permis de fournir à plus d'un milliard de personnes des services Internet basiques, mais efficaces » explique Jay Parikh, le vice président ingéniérie infrastructure de Facebook dans un billet de blog.

« Mais 10% de la population mondiale vit dans des zones reculées sans infrastructure Internet, et déploiement du type d'infrastructure utilisé partout ailleurs – des choses comme la fibre optique, les amplificateurs d'ondes et les antennes relais – restent un défi économique dans ces régions ».

Escadrilles de drones

D'où l'idée de mettre en place des escadrilles de drones pour toucher ces zones encore épargnées par Internet. Le drone réalisé en fibre de carbone pèse 400 kg environ, dont 25 kg d’équipements de communication embarqué. Son envergure est de 42 mètres, soit celle d'un avion moyen courrier. Son fonctionnement à l'énergie solaire lui assure de pouvoir rester 3 mois en l'air avant de réaliser une étape de maintenance sur Terre. A termes, des escadrilles de drones Aquila voleront à une altitude oscillant entre 18 et 27 kilomètres, chaque unité connectant à l'Internet une zone d'un diamètre de 160 kilomètres. Le débit disponible n'est en revanche pas connu à l'heure actuelle.

En plus du projet Aquila, Facebook annonce que son équipe 'communication laser' vient de réaliser de nouvelles performances. Ils ont testé en laboratoire un laser qui permet de transmettre de la donnée à la vitesse à des dizaines de Go par seconde, approximativement 10 fois plus rapide que le standard de performance actuel de l'industrie, et ce pour cibler une pièce de monnaie d'une distance de plus de 15 kilomètres. C'est ce système de communication qui pourrait être utilisé entre les drones et le sol, pour créer un « réseau stratosphérique ».

Concurrence vive avec Google sur ce secteur

Si Facebook est incontestablement un innovateur dans le secteur, la société souhaite jouer le rôle d'évangéliste, et pas plus. Les responsables de Facebook affirment en effet ne pas vouloir devenir fournisseur d'accès sur les réseaux créés par les drones, voire même fournisseurs de drones. Le fruit des recherches menées par les ingénieurs du réseau social doivent être susceptibles d'intéresser des organisations spécialisées qui pourraient trouver des marchés sur ce terrain, s'ils existent !

A noter que parallèlement au projet Aquila, Facebook travaille également sur une flotte de mini-satellites pour créer de la connexion Internet sur l'ensemble de la surface du globe.

La veille de l'annonce du premier prototype d'Aquila, Google annonçait un partenariat avec le Sri Lanka pour connecter ce pays situé dans l'Océan Pacifique à Internet avec des ballons situés en haute altitude, et gonflés à l'helium. Ce projet se nomme Loon. Et Google mise également sur les flottes de satellites. L'entreprise a pris des parts au capital de la société SpaceX, fondée par l’entrepreneur Elon Musk, afin de créer un maillage satellitaire reliant tous les points du globe à Internet.

 

Source zdnet.fr