Le 14 février 2011 :

Bon, c'est la reprise ! En allant chercher une blouse propre pour finir par m'installer au bureau (sans passer par le staff, vous l'aurez remarqué), je me suis senti six pieds sous terre. Mais voir arriver Morgane, qui venait de subir une opération des dents de sagesse, m'a redonné le sourire (oui, je sais, c'est mal ! :p ).

J'apprends que durant mon absence, l'externe du trimestre dernier qui n'avait pas validé s'est occupée de mes patients à temps plein durant une semaine. Une semaine de cinq journées entières dans le service, brrrr... Je préfère ne pas y penser...

Mais au moins, je ne peux que m'incliner devant l'exhaustivité de ses observations. Elle a certes eu tout son temps pour les faire, mais quand même ! Magnifique cadeau...
Si je n'avais pas eu à courir après Romain et Edwige pour un bon d'écho-cœur et une demande de HAD, la demi-journée aurait été parfaite. Mais bon, un bienfait à la fois...

Le 15 février 2011 :

Après Marion hier, c'est au tour de Morgane de tomber malade. Bon, ce n'est pas dramatique, on se répartira ses patients.
Mais au moment où je m'apprêtais à m'installer dans le bureau après avoir assisté au staff, j'apprends que Madalena, la chirurgienne thoracique doit nous donner un cours sur le pneumothorax.
Le cours en lui-même était intéressant, mais deux heures, c'est trop long, sachant que je somnole immanquablement la demi-heure passée.

A 10h30, le boulot peut donc commencer. Je me décide à refaire à refaire l'observation d'une patiente à l'histoire un peu compliquée : une octogénaire hospitalisée pour une HTA hors de contrôle, conséquence s'une sténose de l'artère rénale droite, sur un terrain d'insuffisance rénale chronique.

Première étape : tentative de dilatation. Echec. Un hématome péri-rénal apparaît en post-opératoire, et ne cesse de s'agrandir.
Deuxième étape : angioplastie avec pose de stent. Les saignements continuent. Quelques jours après, la décision de néphrectomie totale est décidée. Durant l'opération, on remarque une hémorragie colique : une colectomie partielle est donc faite au passage pour arrêter les pertes.
Un séjour en réanimation après ça, et la revoilà dans le service, plus en forme. Mais depuis quelques temps, son taux d'hématies s'est remis à chuter. Pourquoi ? On enquête...
A part une asthénie, la dame ne présente aucun signe de choc.

La deuxième patiente a été hospitalisée pour une nécrose apparue sur le pied droit. Elle souffre d'une athérosclérose assez avancée, mais n'en présente que peu de symptômes.
On lui a donc fait une dilatation de la fémorale superficielle pour que son pied retrouve une irrigation correcte. Rien de particulier à noter sur le plan clinique. Jusqu'au moment où une quinte de toux de tous les diables la saisit. Je lui demande si c'est lié à sa consommation de cigarettes. Elle me répond : « Noooooooon ! Je n'en prends que quelques-unes par jour ! Et j'ai arrêté depuis que je suis ici ! ».
Pas convaincu, je regarde son dossier : un paquet par jour depuis qu'elle a 25 ans. Elle en a aujourd'hui 75 ans.
J'ai toujours été amusé par cette tendance des fumeurs à minimiser leur vice... :D

Le 16 février 2011 :

Bon, c'est la merde. J'ai eu la mauvaise idée de me rendre à l'anniversaire d'un ami la veille : résultat, une heure de retard et mal aux cheveux...
Juste à temps pour arriver à la visite quotidienne, où Edwige voit mes derniers patients.
Une fois les personnes vues, elle me demande d'aller préparer un bon pour une gastroscopie à destination de la patiente qui saigne d'on ne sait où.
Avant de partir, elle me dit de bien faire mes observations. Ouf, heureusement que tu me le précises, j'allais les faire sur un coin de table entre midi et deux...
Depuis que je suis revenu de vacances, je sens qu'elle m'épie en permanence du coin de l'œil. C'est assez irritant... J'espère tenir jusqu'au bout.

Donc, bagarre avec le service d'endoscopie pour se faire faxer un bon, puis je dois courir après Edwige pour lui faire signer les satanés papiers.
Au moment où je suis enfin au calme pour potasser mes patients, Nicolas S., tout frais sorti du bloc, nous dit que le deuxième cours avec la chirurgienne thoracique commence. Su-per. Comme si on ne croulait pas assez sous le travail.
Encore deux heures, sur la BPCO, cette fois. Il est 12h30 et je n'ai rien fait. Pas le choix, travailler plus pour gagner plus...

Je rédige l'observation d'un patient hospitalisé pour une suspicion d'infection de prothèse aorto bi-fémorale, qui date de 2007.
Un hématome a été découvert au contact de sa prothèse, mais pas autour. Adressé par l'hôpital d'Evry, cela fait depuis vendredi qu'il doit être opéré par les chirurgiens viscéraux. Mais ceux-ci freinent des quatre fers, arguant qu'il n'y a pas de douleur et que l'hématome a commencé à se réduire. Le seul problème, c'est que le patient passe ses journées à être à jeun, laissé dans l'expectative.
J'ai un peu halluciné de voir que j'ai été le premier à lui expliquer ce qui était prévu pour lui... Mais bon, j'ai servi à quelque chose, pour une fois.
Après ça, je suis resté jusqu'à 14h30 pour annoter et corriger les dossiers de mes autres malades.
J'ai fait ce que j'ai pu, mais j'ai la sensation tenace que je vais me faire pendre à la visite...

Le 17 février 2011 :

Ce matin, j'arrive de bonne heure au bureau. Je passe les premières minutes à chercher Romain pour qu'il me renseigne sur les résultats des examens concernant ceux dont j'ai la charge. Une fois trouvé, passage en vitesse dans les chambres et mise à jour d'observations.
Je finis pile à temps. On commencera par mes chambres. Le Pr. EA prévient d'entrée qu'il a autre chose à faire et que l'on doit être le plus synthétique possible. J'inspire, et je me lance.

Une fois cinq patients sur six présentés, le PH me dit que je me suis beaucoup amélioré depuis la première visite et me félicite, chose à laquelle je suis peu habituée... Derrière, Edwige m'avertit de ne pas attraper la grosse tête, mais bon, ce n'est pas comme si c'était l'avant-dernière visite, n'est-ce pas ! Victoire !


J Dilla - Safety Dance

Le reste se passe normalement, sauf quand nous sommes arrivé aux patients de Nadia, qui a totalement ratée sa présentation.
Lorsqu'Edwige veut lui dire un mot, elle lui répond « Non, mais c'est bon, je sais ! » pour ensuite tourner les talons et aller pleurer dans le bureau. Le professeur a dû aller la chercher...

Mais bon, tout ce qu'il faut retenir, c'est que c'est la fin de semaine, et qu'il ne reste plus qu'une visite !

Le 18 février 2011 :

Aujourd'hui, je ne suis pas allé au staff du tout. Vendredi étant une journée tranquille, je n'en ai pas ressenti l'intérêt.
Au soulagement de mes coexternes de me voir présent, j'ai su que je me suis sans doute vu en week-end trop vite...

Ils me disent que je dois : m'assurer que la gastroscopie de la patiente dont j'avais fait la demande il y a deux jours (!) soit prise en urgence ; demander un avis cardio pour un de mes patients qui me fait des pics de tension ; rédiger une observation pour un patient hospitalisé en urgence, puis lui prendre un rendez-vous en consultation d'anesthésie.
Je n'ai donc pas arrêté de courir de gauche à droite. Pour tout arranger, il n'y avait pas de médecin à l'étage (Edwige en RTT et Laurence appelée au bloc), c'était nous seul qui faisions tourner la machine, moins Nadia, restée bouder chez elle.
Une pensée pour le cardiologue que j'ai appelé trois fois parce que je n'avais qu'une liste incomplète de médicaments (en même temps, vu qu'on n'a pas accès à Actipidos, ça ne nous facilite pas la tâche !).
Et demain, garde. La fin de ce stage va être musclée, je le sens...