Dans l'absolu, je ne sais pas si je retiendrai quelque chose de cette garde.

J'ai l'impression d'avoir atteint un certain palier, d'une certaine manière, d'être enfin devenu l'archétype de l'externe de DCEM2 : quelqu'un qui fait ce qu'on lui demande et qui sait ce qu'il a à faire. Une partition que je commence à connaître par cœur, et que je récite à l'envi.

Après, il y a toujours les impondérables, comme l'interne qui vous chope alors que vous courez tout guilleret en direction de votre domicile, ou les patients qui craquent parfois... Mais jamais d'urgence vitale. Ça, c'est la réanimation qui s'en occupe, et je n'en verrai pas la couleur avant un certain temps. Dommage, mais chaque chose en son temps.

Serait-ce le début de la lassitude ? Peut-être...

Par contre, la seule chose dont je ne me lasse pas, c'est qu'une garde reste un des meilleurs moments pour découvrir ses camarades : l'esprit est plus libre, les paroles se font plus franches, les questions que l'on se pose mutuellement sont plus propices à la réflexion qu'en journée. C'est sans doute hors-sujet par rapport à l'objectif de la nuit (soigner un maximum de gens le plus vite possible), mais j'adore ça.

Comment répondre à ses propres questions... Donc oui, je retiendrai quelque chose de cette garde. Et des suivantes aussi, j'espère. Sans doute. Forcément...