S'il existe évidement une course entre Sony et Microsoft, elle est parfaitement incarnée par celle que mènent les deux licences phare des simulations automobiles sur consoles ; Gran Turismo et Forza Motorsport. Forza qui passe la ligne en tête sur les deux derniers tours (Forza 3 et 4), mais dont la victoire est incertaine sur son prochain opus.

Forza dans le baquet de Gran Turismo

Exactement comme GT en son temps, le bébé de Dan Greenawalt est obligé de négocier une période difficile. Celle ou il faut autant garder sa base d'utilisateurs que tenter d'en conquérir de nouveaux. Celle ou il faut capitaliser sur les investissements et le moteur initial du jeu et ou il faut toujours innover pour aller plus loin.

Certes, Forza garde à ce jour le moteur physique le plus agréable de cette génération. Certes, le nouveau système d'éclairage permet d'avoir un rendu encore plus réaliste. La puissance de la Xbox One sera également mise à profit pour flatter encore la rétine. Mais le cœur du jeu ne change que peu et les avancées les plus attendues resteront probablement encore dans les cartons. Tout ce que la technique de la One va amener sera bienvenu, mais on reste « juste » dans le plus et pas vraiment le nouveau.

S'il n'y a pas de déformations réelles sur les carrosseries, si les arrêts aux stands ne sont pas plus réalistes. Si on ne peut pas rouler en respectant les cycles jour nuit ou avec des conditions météo variables, nombre de pilotes vont rester sur leur faim. Et je pense malheureusement que nous allons rester les panses vides.

Cette situation vous rappelle peut être quelque chose ? Oui. L'arrivée de GT5 sur Playstation 3, même si ce dernier avait encore le boulet des reports successifs pour le plomber un peu plus.

Katzunori change de stratégie

Tout cela est bon pour nous car la concurrence est stimulée. Probablement tombée dans la même arrogance que Sony à la sortie de la PS3, la série GT est resté tranquillement allongée sur ses lauriers. Elle a pu regarder Forza s'éloigner au bout de la ligne droite...

Aujourd'hui, le discours a changé, la stratégie aussi. On commence par utiliser un discours proche de celui de Greenawalt. Lors de la conférence Sony du 9 septembre, la séquence diffusée de GT6 commence par : « Par des gens qui aiment les voitures, pour des gens qui aiment les voitures ».

Katzunori a également insisté sur un point qui faisait précisément toute la différence entre les deux jeux ; le moteur physique. GT6 en proposera un tout nouveau. On y ajoute évidement toute l'expertise de Polyphony en matière de modélisation des véhicules et cette fois pour un large panel de modèles. S'il est certain que techniquement le jeu sera sans doute en cran en dessous de la version One de Forza, il faudra juger sur les modifications de noyau du jeu et de tout ce qui fait l'immersion du pilote dans son environnement. Tous les écrans (tablettes, PC, smartphones) qui pourraient permettre de rester connecter avec sa voiture notamment.

Nul besoin d'une puissance d'affichage délirante pour étoffer les possibilités d'un jeu de course. La plastique ne fait pas tout, même si je sais que votre mâchoire tombe au moindre bout de carrosserie que les voitures cosplayées laissent apparaître.

Bref, les pilotes Greenawalt et Yamauchi son côte à côte pour attaquer un virage, et le japonnais est un peu en retrait, mais à la corde. Une chance de passer devant.