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Maintes fois repoussée, la Ouya sort enfin officiellement aux USA et au Royaume-Uni. Cette console suscite quelques beaux espoirs, mais aussi énormément de questions. En tout cas, elle ne laisse pas indifférent.

La Ouya et sa manette (Ouya)

 

Un financement participatif et... spéculatif

Tout d'abord financé par une campagne kickstarter, le projet Ouya est allé bien au delà des espérances de ses géniteurs (un peu moins d'un million de dollars). Les particuliers qui y ont cru ont amené 8,6 millions de dollars à la petite console de jeu. La responsable du projet, Julie Uhrman, est loin d'être une débutante dans le milieu. Ayant travaillé chez Vivendi Universal, la chef d'entreprise sait s'entourer et négocier son affaire.

Le projet a d'ailleurs récemment renforcé son financement à l'aide de fonds d'investissements privés, qui comptent bien profiter d'un potentiel intéressant. La machine attire en effet les clients grâce à son prix presque imbattable de 99 $.

Le principe ressemble à celui de n'importe quelle autre console de salon. Il suffit de brancher la petite boîte (à peu près la taille d'un Rubik's cube) sur sa TV haute définition, au mieux de la connecter à Internet et de profiter immédiatement d'une large ludothèque... « gratuite ».

 

Des jeux gratuits

Le modèle économique de la Ouya ressemble beaucoup à celui qui a fait le succès des « stores » comme ceux d'Apple et d'Androïd. D'ailleurs beaucoup de choses ressemblent à s'y méprendre à l'univers des smartphones.

La machine embarque notamment un processeur Tegra 3, tout à fait le genre de matériel utilisé également dans certaines tablettes et smartphones. Le système d'exploitation suit le même chemin, avec une variante d'Androïd. A l'heure où la console commence à arriver chez ses premiers propriétaires, un peu moins de 200 jeux devraient être disponibles.

Gratuits, mais comme sur les smartphones. C'est à dire que ce sont des versions bridées qui sont tout d'abord proposées. Il faudra s'acquitter de sommes relativement faibles pour débloquer l'intégralité des fonctions / niveaux d'un jeu. C'est exactement l'équivalent d'un « store » qui est proposé ici avec évidemment la commission qui va avec (30% seront prélevés sur chaque vente).

 

Un succès incertain

C'est précisément ce que visent les investisseurs de la Ouya. Reproduire le succès et la rentabilité des magasins virtuels, mais dans le salon de tout un chacun. La Ouya ne joue évidemment pas dans la même cour que les consoles traditionnelles comme la future PS4 ou la Xbox One (qui sortiront en fin d'année). Si les jeux seront plutôt jolis en haute définition, ils restent encore plusieurs crans en dessous et dans la catégorie des jeux dits « occasionnels ».

Cependant, les jeux des anciennes générations de consoles arrivent également à se faire une place et les studios de développement hésitent de moins en moins à investir pour proposer des titres de plus grande envergure. Firaxis est un des premiers à se lancer avec son dernier « XCOM enemy unknown », mais sur iOS (Apple). Les joueurs traditionnels pourraient donc bientôt être attirés par la Ouya.

Sans oublier que les trentenaires pourraient également être tentés par les nombreux émulateurs qui vont fleurir. Retrouver tous les anciens titres comme Mario, Sonic et des jeux comme Street Fighter sera très vite possible. C'est d'ailleurs déjà chose faite puisque certains émulateurs qui fonctionnent sur téléphone (c'est le même système d'exploitation) ont très vite sauté le pas sur la Ouya. Une démarche pas forcément légale d'ailleurs...

Il lui restera encore à parfaire son interface graphique, décriée par les premiers utilisateurs et à communiquer clairement sur les prix d'acheminement qui varient fortement en fonction de la localisation des acheteurs (entre 20 et 150 $ selon les pays !).

La petite Ouya ne va pas encore faire tomber Sony, Microsoft et Nintendo, mais elle pourrait les chatouiller. La Ouya comme console d'appoint ? Pourquoi pas.