On trouve de tout dans le monde des animés. Du léger, du sérieux, du comique, des robots, des samouraïs, de l'historique, du futuriste... Mais j'ai rarement au l'occasion d'apprécier autant un animé et un film d'animation comme Cowboy Bebop. Les raisons de cet amour dans les lignes qui suivent.

 

Cowboy Bebop est tout d'abord une série animée en 26 épisodes créée en 1998 par Sunrise et réalisée et scénarisée par Shin'ichiro Watanabe. L'homme ne vous est certainement pas inconnu puisqu'il avait auparavant réalisé plusieurs Gundam ainsi que l'OAV Macross Plus. Par la suite il sera également l'auteur réalisateur de Samurai Champloo, un autre monument d'animation japonaise.

Cowboy Bebop sera également adapté en long métrage en 2001. C'est en regardant à nouveau ce film que j'avais acheté en édition deluxe à l'époque que j'ai eu envie de vous parler Spike Spiegel et de ses acolytes. Découvrons ensemble l'univers de la série.

L'action prend place en 2071. Le Bebop est un vaisseau spatial qui transporte une équipe de chasseurs de prime toujours à la dèche. A première vue tous ses membres sont de piètres personnages et n'ont pas beaucoup de plomb dans la cervelle. Mais on découvre vite qu'ils sont bien plus complexes et compétents qu'il n'y paraît. C'est d'ailleurs le fil rouge de la série. Si presque chaque épisode est une histoire de prime et de criminel à appréhender, les morceaux du passé de chaque membre refont surface pour constituer une trame logique et un tout cohérent.

Les personnages

La principale histoire est celle de Spike Spiegel. Je ne vais pas vous en raconter beaucoup, puisque cela pourrait vous spoiler une bonne partie de l'aventure. Cependant, on se doute que cet échalas est bien plus qu'un simple chasseur de prime. Ses compétences en combat au corps à corps sont supérieures à celles d'un agent spécial militaire et sont flegme rendrait jaloux tout londonien qui se respecte. Son style de combat n'est d'ailleurs pas sans rappeler un certain Bruce Lee, puisqu'il pratique le Jeet Kun Do (le même art que Bruce). L'excellente animation aussi bien de la série que du film expriment toute la classe qui se dégage de ce personnage. Il correspond parfaitement à un Ryo Saeba (Nicky Larson) qui aurait perdu tout son côté ridicule en route. Ceci dit, Spike ne se prends pas non plus au sérieux et la vanité ne fait pas partie de ses défauts.

Jet Black est un ex flic converti qui apporte un peu de morale à toute cette histoire. Une morale à deux euro certes avec des citations tirées de nulle part, mais une morale tout de même. Au contraire de Spike qui semble totalement étranger à des valeurs qui se rapprochent de la chevalerie, Jet Black a l'éthique très haute placée. C'est d'ailleurs ce qui lui aura fait quitter la police et lui aura coûté un bras. Mais c'est une histoire que je vous laisse découvrir dans la série. Le personnage est très référencé à la musique également. Jet Black est le nom du batteur du groupe The Stranglers et son surnom correspond à une chanson de Led Zeppelin : Black Dog.

Moins sérieuse, mais beaucoup plus sexy, c'est Faye Valentine. Elle aussi chasseur de prime (et donc affublée du sobriquet de Cowboy comme tous les chasseurs de cet univers), mais 100% vénale et endettée. Lorsqu'on est une joueuse invétérée ce n'est guère étonnant... Mais ce n'est pas le jeu, mais une escroquerie dont elle a été victime qui lui vaut une dette qui se compte en milliards. C'est pourquoi elle vivotait de larcins en larcins avant de croiser le chemin de Spike et d'intégrer l'équipage du Bebop. Fay est LA touche féminine de la série. Même si on trouve d'autres femmes très sexy dans certains épisodes aucune (à mon sens) ne lui arrive à la cheville. Le body string qu'elle porte doit y être pour quelque chose et ce ne sont pas les fans de cosplay qui me contrediront:) .

Ed est le dernier personnage rejoignant l'équipage du Bebop (si l'on fait exception du chien). De son nom complet Edward Wong Hau Pepelu Tivrusky IV, c'est le clown de service. Petite fille pré-adolescente de 13 ans (même si on la confond facilement avec un garçon), c'est un hacker de génie. On s'en rends compte lorsqu'elle réussi à battre un génie des échecs qui a joué un grand rôle dans l'élaboration des « Gate ». Ces portes spatiales qui permettent de voyager rapidement à travers le système.

La musique

Cowboy Bebop est le premier manga que j'ai connu qui place la musique au dessus de tout. Sur le plan de la réalisation, chaque épisode est pensé comme un clip avec ses temps forts, ses ponts (au sens musical du terme) et une synchronisation systématique du rythme des combats à celui de la musique. D'ailleurs chaque épisode est considéré comme une session, à la manière des concerts que l'ont peur trouver dans certains cafés Jazz.

Les styles musicaux sont variés, mais souvent Jazzy avec une évidente influence Bebop. Ce n'est pas que le nom du vaisseau, mais aussi un style musical des années 40 à 60. Les titres des épisodes font d'ailleurs référence soit à des titres de chansons, d'albums, ou encore de courants musicaux. Si on retrouve certaines mélodies connues cela ne signifie en revanche pas que les titres des sessions correspondent aux musiques présentes dans ces épisodes.

Cela a fait dire à l'auteur que sont œuvre relevait du Space Jazz en faisant un parallèle avec le plus classique Space Opera. On note cependant bien d'autres influences. La plus évidente étant celle avec la culture américaine du western, en la mélangeant allègrement avec le Jazz plus récent. Le surnom, le système de chasseurs de prime, les duels sont autant d'éléments qui justifieraient presque la présence d'un Stetson sur la tête de Spike. On y trouve aussi de nombreuses références cinématographiques telles que 2001 l'odyssée de l'espace, Star Trek, The Crow ou encore Alien (l'épisode du frigo est à ce titre particulièrement savoureux).

Retrouver Bohemian Rhapsody, Sympathy for the Devil ou encore Wild Horses dans un animé est une chose assez singulière pour marquer durablement le spectateur. Lorsqu'on découvre qu'un épisode rends hommage à Jean Luc Godard en prenant carrément le titre d'un de ses films (Pierrot le fou) et en reprenant des éléments de son scénario on ne peut que s'incliner face à l'éclectisme dont fait preuve Shin'ichiro Watanabe.

Un incontournable

Aujourd'hui, je regrette que la série ne soit pas encore disponible en Blue Ray en bénéficiant d'une adaptation au format 16/9 et en profitant d'une restauration graphique. La qualité est néanmoins déjà excellente et l'animation toujours aussi bluffante. Le réalisme des mouvements est superbement rendu tout en gardant une patte très manga. Il faut à ce propos savoir que contrairement à l'usage, c'est la série animée qui a donné naissance au manga et non l'inverse.

Je vous enjoins à faire l'acquisition de la série ainsi que du film. Vous pourrez alors profiter d'un des meilleurs animés de tous les temps. Il a d'ailleurs été considéré comme le second meilleur dans une liste de 25 établie en 2006.  Le prix ne sera pas une excuse puisque l'intégrale de la série ainsi que le film sont proposés respectivement à partir de 20€ et 10€ pour l'édition Deluxe qui comprend un artbook très fourni de près de 200 pages ! Sans compter tous les bonus sur les DVD.

Pour terminer, voici quelques images pour vous faire découvrir cette édition Deluxe. A bientôt les Space Cowboys ;) !