Grâce à l'E3, les spéculations vont bon train sur les futures machines de jeu des différents constructeurs. En voici une qui en vaut d'autres ;)

Alors que l'ensemble du marché semble vouloir s'orienter de plus en plus vers les plateformes dématérialisées, Sony a pris tout le monde à contre pied aujourd'hui. Sa nouvelle machine baptisée Orbis (la PS4) ne fera pas la part belle au cloud gaming ou à la dématérialisation totale. Les infrastructures ne sont pas prêtes. En revanche c'est sur le plan du matériel que Sony compte faire la différence tout comme c'était le cas avec le support Blue Ray qui s'était imposé et avait facilité les ventes de la PS3.


Des capacités 20 fois supérieures à la PS3

C'est sur le stockage et donc sur la qualité de la matière première à afficher que la firme Tokyoïte frappe très fort. De Blue Ray, le lecteur passse à "V Ray" (pour Violet Ray). Cette technologie en développement depuis déjà près de trois ans est maintenant industriellement et commercialement viable. C'est grâce à un partenariat avec l'université de Tohoku que le V Ray a été mis au point. Ce type de rayon est plus rapide et plus puissant. Il permet ainsi une lecture accélérée et des accès à des zones jusqu'ici interdites sur un support optique.

Cette technologie aura bien sûr un coût, mais elle apportera aussi son lot d'économies. Le support ne sera pas plus cher qu'un Blue Ray à produire. En revanche, il pourra contenir l'ensemble d'une série, et plusieurs films. Bien évidement, à l'heure ou les premiers téléviseurs 4k arrivent il va devenir urgent de disposer d'un accès plus rapide à des données plus importantes. Sony est heureux de pouvoir proposer au grand public de profiter à fond de ces nouveaux systèmes très haute définition.

Les inquiétudes concernant les coûts de développement des jeux prévus pour l'Orbis sont prises en compte. Le passage à la HD avait en effet justifié une explosion des budgets de la création ludique. Ce ne sera pas le cas d'après les déclarations de Sony ; "Ce nouveau support apporte simplement plus de flexibilité en laissant totalement libre court à l'imagination des créateurs. Le V Ray sera au support de stockage ce que le CD-ROM avait été à la disquette et ce sans répercuter de coûts supplémentaires sur les utilisateurs". Il faut dire que les prix plus élevés des jeux XBox nécessitant plusieurs DVD semblent plaider en la faveur de l'Orbis.

Sony tente de refaire le coup du Blue Ray en imposant un nouveau standard qui se développera avec la démocratisation des nouveaux téléviseurs très haute définition. La pari ayant déjà fonctionné une fois on peut penser qu'il sera encore une fois gagnant.

Toujours de la dématérialisation

Sony n'abandonne toutefois pas totalement son ancien projet de console exclusivement online. Si le pari d'un nouveau support physique semble osé, il aura le mérite de renforcer l'image Hi Tech de la marque et son désir d'écoute des consommateurs (qui voyaient d'un très mauvais oeil les contraintes du tout online). On se souvient que la première PS3 était compatible avec les anciennes machines de la marque. Puis, pour économiser, les PS3 "Slim" furent dépossédées de la puce qui assurait cette rétro-compatibilité.

Avec l'Orbis, l'ensemble du catalogue de la Playstation, de la Playstation 2 ainsi que de la PS3 seront disponibles grâce à un système de cloud gaming issu du partenariat avec Gaikai.  Sony a bien sûr commencé par proposer ses titres phare avec ce système. Les jeux peuvent être achetés sans limite de durée, loués au mois ou encore faire partie d'un panier mensuel aux abonnés du service premium. Ainsi l'offre couvre-t-elle toutes les bourses et (presque) toutes les envies.

Avec ce système, Sony assure non seulement disposer d'un catalogue très fourni dès le lancement de la machine (les jeux PS3 continuent de sortir à ce jour), mais s'attire la sympathie de toute une génération de core gamers qui risquent de craquer sur l'autel de la nostalgie. D'autant plus que les jeux seront upscalés ou en version originale.

Sony l'a certainement durement appris avec la PSP GO. Il ne fait pas bon mettre tous ses oeufs dans le même panier. Le consommateur passe doucement à la dématérialisation, mais il déteste ne pas avoir le choix. Avec Orbis, Sony revient à son ADN : Être à la pointe de la technologie et de l'innovation. Orbis repetita ?