ZombiU, le fossoyeur du Survival Horror !


Quelle ne fut pas ma surprise, moi humble joueur fan(atique) de survival horror quand j'ai appris que Nintendo décida de mettre sa console en bundle avec une nouvelle franchise du genre que j'affectionne tant. Ma décision de prendre la console jour J fut prise au même moment. Ce sera la WiiU avec ZombiU.

Après avoir fini ce monument modeste du jeu d'horreur, je me suis rendu compte d'une chose terriblement frappante : ZombiU comme la WiiU se positionnent à total contre-courant du marché actuel et se présente, à mon sens, comme le parfait ambassadeur de la dernière console de la firme de Kyoto.

 

Si on a pu lire à droite à et à gauche que les promesses, alléchantes sur le papier, n'étaient pas respectées «in game», je pense surtout qu'elles ont été mal comprise en grande partie. L'argument principal de ce jeu de zombie (et oui, un de plus) est le même que celui du support sur lequel il sort : le gamepad.

 

Vous êtes un survivant lambda propulsé dans un Londres moderne dénué de vie et remplit de cadavre suintant et animé et votre principal outil de survit sera, bingo : le gamepad. Ou tablette de survie. Il sera tout au long de votre aventure votre meilleur ami et vous fera office de sac à dos à la place limitée, entre autre. Le principe est simple : votre personnage cherche quelque chose dans son sac, vous faites de même. Vous détournez votre regard de l'écran principal pour l'écran du gamepad. Tout comme votre personnage, vous êtes dans l'incapacité de voir arriver le zombie de la pièce d'à côté. Et c'est dans cette tension que réside tout le génie de l'utilisation du gamepad et prouve à elle seule la pertinence de cette mablette. Le principe s'applique également pour un digicode, une lunette de sniper ou encore, des planches à clouer sur une porte.

Cette tension est également renforcée par un radar, autre bonne idée pour un jeu de survie. Votre map est affichée sur le second écran et via l'appui d'une simple touche, cette map va être scannée. Si zombie il y a, un son sera émis vous forçant à regarder votre carte pour savoir d'où vient le bruit.

 

 

 

Globalement, l'utilisation intelligente et novatrice du gamepad a été reconnue à sa juste valeur. Là où le jeu fait figure d'incompris, c'est car il a été pris pour ce qu'il n'est pas. A l'heure des FPS sans saveur ni difficulté ou des jeux de zombies plus fun que frousse, ZombiU est l'exact opposé de toutes ces productions. ZombiU est un jeu lent. Tout comme les grands du genre pouvaient l'être. Silent Hill, Resident Evil, Project Zero. C'est lent et c'est bon. On privilégie la fuite à l'action et quand action il y a, on mesure ses coups, on se prépare avant de débouler dans un couloir. On scanne et rescanne, on prépare ses soins, on vérifie ses munitions. Même s'il y a qu'un ennemi. Car le moindre zombie peut vous faire afficher cet écran titre qui se fait drôlement rare, le tant redouté Game Over !

 

Et c'est en cela que réside le deuxième réel argument du jeu mal compris : sa difficulté. Le jeu est loin d'être simple, la moindre erreur est punitive. Frapper une demi-seconde trop tôt peut vous valoir un game over. L'équation est simple, une morsure = une mort. Ici pas d'assistanat, pas de pouvoir ou de coup démesuré, vous avez qu'une batte de criquet et quelques armes à feu dont les munitions se font aussi rares que les survivants. A vous de vous organiser, de mesurer le danger et surtout de trouver un moyen d'éviter la confrontation. Pour les moins téméraires, un mode « facile » vous permettra de troquer les game over contre un nouveau survivant. Si vous faites partis de ceux-là, vous pourrez observer une autre bonne idée du soft : pouvoir aller tabasser son cadavre pour récupérer son ancien sac à dos (Car vous recommencerez avec un nouveau personnage plus ou moins avec... Rien).

Donc ne vous y tromper pas, malgré une vue à la première personne, ce jeu est aussi lent et aussi dur que les ténors du genre auquel il appartient : c'est définitivement un survival horror. Genre pour lequel ses défauts éventuels sont en fait des qualités. Des qualités qui se font rares (Tout comme le genre en lui-même).

 

 

Bien évidemment, le jeu n'est pas parfait. Malgré une ambiance réussie et des décors variés, son principal défaut réside en son aspect. Si on a aucun mal à se croire dans un Londres dévasté, si on a aucun mal à avoir régulièrement les chocottes et à être réellement en stress, on a surtout aucun mal à déplorer un manque de moyen flagrant qui fait de ZombiU, quand on s'approche un peu trop près des décors,  un jeu pas bien beau. Les technophiles passeront donc leur chemin sans chercher bien plus loin. Mais encore une fois, nous sommes dans un jeu de survie où cet aspect est purement secondaire car l'attrait du jeu n'est pas contemplatif. L'intérêt est autre. Et je répondrai aux deux mauvais élèves du fond qui ont réponse à tout que oui, les grandes pointures que j'ai cité plus haut étaient pour leur époque des exemples de graphisme. (Et même que quand on regarde Silent Hill 3 encore maintenant, il peut faire rougir certaines productions actuelles) Mais le principe est le même que pour ZombiU, les graphismes sont réellement secondaires. Les sensations, manette en main sont bien plus importantes. Et sur ce point, ZombiU ne fait pas office de vilain petit canard de la famille.

 

 

Il remplit entièrement le contrat qu'un joueur averti se doit d'attendre. Ce jeu est difficile, quand les productions sont de plus en plus simples. Il sait prendre son temps pour mettre en avant son excellente ambiance quand les autres jeux font tout trop vite et lorgnent trop du côté du grand spectacle. ZombiU est un très bon titre, réellement. Mais uniquement pour un joueur qui sait ce qu'il y trouvera.