Après avoir reçu une lettre de votre Oncle Joe (pas Staline, l'autre), vous Rusty, fier Steambot motivé par l'héritage, décidez de partir à la recherche de ce parent là où il vous a donné rendez-vous : la ville de Tumbleton, 3 habitants. Ça commence bien.

Sorti il y a quasiment un an sur Nintendo 3DS, SteamWorld Dig : A Fistful of Dirt arrive désormais sur l'Eshop de la grande soeur de salon après avoir déjà fait un détour sur PC/Mac/Linux via Steam et sur PS4 et PSVita, le tout en AWESOME 1080p SO AMAZING WOW !

En plus de cet impressionnant nombre de pixels, la version Wii U apporte le traditionnel mode off-TV, l'affichage de la map, de l'inventaire et autres éléments d'interface sur le GamePad ainsi que la possibilité de jouer sur le Pro Controller.

Tumbleton donc. Trois habitants. Un soleil de plomb. Pas un seul humain qui vive. Une industrie minière à l'abandon. Vous allez justement en faire les frais, le sol s'effondrant sous vos pieds à peine franchi le seuil de la ville. Au moins, vous voilà à l'ombre (faute d'être descendu de l'arbre).

Retrouvant vos esprits, vous croisez Dorothy, charmante demoiselle métallique qui vous guidera plus ou moins au début de l'aventure et achètera ce que vous aurez récolté. "Qu'est-ce qu'une jolie fille comme vous fait dans un endroit comme celui-ci ?". Rendez-vous à l'évidence, elle aussi cherchait l'Oncle Joe et elle a été plus rapide que vous, neveu indigne ! Vous rendant donc sur le lieu de sa découverte, deux réflexions vous viennent à l'esprit : Soit l'absence de lumière du jour est vraiment mauvaise pour la santé, soit vous avez fait attendre Oncle Joe un peu trop longtemps...

"Un peu des deux" dirait Star-Lord. Qu'à cela ne tienne ! Après avoir laissé Oncle Joe dépérir, vous souillez sa dépouille en lui volant sa pioche dans le seul but de quitter cette mine. Vous n'êtes pas mineur, vous êtes cow-boy et la spéléologie en colonie de vacances ça vous a toujours fait chier. On n'était plus à ça près !

 “You see, in this world there's two kinds of people, my friend: those with loaded guns, and those who dig. You dig.”

SteamWorld Dig : A Fistful of Dirt, dans la lignée des Terraria et autre Spelunky, fait parti de ce genre de jeu où l'on vous demande de creuser, creuser, creuser et creuser un peu là-bas, il reste encore un bloc. Votre but sera de vous enfoncer dans les profondeurs à la recherche d'indices et d'améliorations laissés par Oncle Joe et de récolter moult minéraux plus ou moins précieux (allant du "Poubéllium" à la Matière Noire, qui n'est pas un minéral mais je ne me souviens pas vous avoir demandé votre avis) afin de remettre l'industrie de Tumbleton à flot, acheter des améliorations et gagner en niveau, le tout dans un monde où l'être humain a cessé d'exister depuis fort longtemps.

Le fondement même du gameplay consiste à descendre dans les entrailles de la Terre en évitant de creuser n'importe où et n'importe comment pour avoir une chance de remonter. En effet, si Rusty peut à sa guise grimper le long d'un mur à la verticale, il peut aussi se retrouver coincé si un bloc dépasse et qu'il ne bénéficie pas encore de certaines améliorations (double-saut mon amour). Je ne saurai que trop vous conseiller de ne pas creuser à la verticale sur de trop longues distances et d'avoir toujours quelques échelles sur vous, au cas où.

La trame scénaristique vous demandera de trouver l'entrée de "donjons" où vous obtiendrez de nouvelles capacités permettant de vous enfoncer un peu plus vers le noyau terrestre. Libre à vous d'explorer les mines de fond en comble à la recherche de minéraux et donjons optionnels (renfermant souvent des orbes, matériau bien plus rare que le minerai et permettant d'acheter des améliorations plus poussées), le jeu ne vous prenant jamais par la main, à part pour expliquer le fonctionnement d'un objet fraîchement acquis.

À savoir que la monnaie engrangée par la vente de minéraux est le seul moyen de gagner en niveau, qui sont au nombre de 15 et apportent chacun leur lot de nouveautés au magasin de Cranky et consorts.

Il vous faudra par ailleurs surveiller vos ressources, en plus de votre barre de vie, vous aurez une barre d'huile représentant le temps qu'il vous reste avant que votre lampe ne s'éteigne (moins vous avez d'huile, plus réduit est votre champ de vision), vous devrez alors remonter à la surface pour la recharger (TaGueuleC'estMagique) sous peine de creuser dans le noir, au risque de briser le mauvais bloc ou un tonneau de TNT. Vous aurez plus tard une barre d'eau dont je ne vous révélerai pas l'utilité ici. Sachez seulement qu'elle se rechargera quand vous plongerez dans des réservoirs disséminés çà et là (et qui s'assèchent au fur et à mesure que votre niveau d'eau remonte. Il vous faudra quitter la zone pour les "réinitialiser").

 "We need to go deeper !"

SteamWorld Dig est un jeu à génération procédurale, les mines sont générées aléatoirement (au contraire des donjons, dont seule l'entrée changera de place), les minéraux, orbes et créatures auront un emplacement différent à chaque nouveau run ce qui selon moi, n'est pas assez pour justifier une nouvelle partie. L'univers est par ailleurs découpé en quatre segments bien distincts. Tumbleton et trois niveaux de mine différents.

Tumbleton et ses commerces vous permettront d'améliorer vos outils et d'acheter divers objets (échelles, dynamite et lampes par exemple). Dorothy s'occupe de racheter vos minéraux tandis que Cranky, son vieux père, vous propose divers consommables et améliorations pour votre équipement (pioche plus efficace, inventaire plus grand, lampe plus performante, réservoir d'eau plus important etc) en échange de monnaie et/ou d'orbe. Deux autres marchands rejoindront la ville au cours de l'aventure, attirés par l'odeur des pierres précieuses. Ces derniers vous proposeront des améliorations de plus haut niveau.

Archaea, le premier niveau, est une mine à l'ambiance somme toute minière. On y trouve de la terre, de la roche, des minéraux et métaux précieux, des fossiles s'éveillant çà et là pour venir vous mordre les boulons et une bande son rappelant furieusement les phases d'exploration de la saga Borderlands. La seule vraie subtilité de ce niveau consistera à éviter de creuser sous certains blocs de pierre indestructibles si vous ne voulez pas finir écrasé dessous (ce qui, personnellement, m'a fortement rappelé Rock’n’Gems, ce jeu Playstation Net Yaroze auquel nous avons sans doute tous joué uniquement sur Demo One). Afin d'accéder au second niveau, vous aurez besoin d'une amélioration trouvée dans un des donjons que je ne vous spoilerai pas ici.

Old World est une mine à l'ambiance plus chimique avec des bains d'acides, des champignons rebondissants, des barils fuyants, des tonneaux de TNT (qui fonctionnent comme les pierres indestructibles d'Archaea en ayant en plus la bonne idée d'exploser quand ils tombent ou quand on les frappe ou reste à proximité trop longtemps). Concernant le bestiaire, vous y trouverez des créatures humanoïdes laissant penser qu'ils étaient autrefois humains : un pseudo-gollum qui court dans tous les sens si vous le réveillez (et sa variation jetant un bâton de dynamite) et un homme au teint grisâtre et à la corpulence imposante qui vous jette des bouteilles d'alcool/produit chimique au visage (les bouteilles endommagent les blocs à l'impact). Par ailleurs , au vu du nom du niveau, des images en background (toits, lignes téléphoniques, châteaux d'eau, chars d'assaut etc) et du bestiaire, je m'étais mis à penser que le jeu nous dévoilerait le sort de l'Humanité au fur et à mesure de notre descente, mais il n'en fut finalement rien. Légère déception donc.

Le dernier niveau se nomme Vectron, il s'agit d'un monde où la technologie électrique règne en maîtresse et peut se révéler être une vraie plaie. Le niveau offre en effet toute une palette d'armes laser chiantes allant du canon laser pivotant au laser détecteur de mouvement qui, s'ils ne vous atteignent pas, pourront tout de même ruiner un passage indispensable à votre avancée (ou recul). Si on ajoute à ça des blocs qui réapparaissent après qu'on les ait détruits et des robots kamikazes qui vous foncent dessus pour se faire exploser à votre contact, la descente en sera d'autant plus compliquée (et ne parlons pas de la remontée). Mais à vaincre sans péril...

L'ambiance de Vectron est un peu en retrait par rapport aux deux autres niveaux mais le tout reste tout à fait plaisant à parcourir.

A Fistful of Dollars

SteamWorld Dig : A Fistful of Dirt est un jeu très plaisant à jouer, que ce soit par longues sessions (si vous n'avez pas peur d'avoir envie de péter vos murs à coup de pioche après ça) ou une fois de temps en temps sur la cuvette des toilettes. Le côté technique de la progression ajoute du piment au gameplay là où l'on aurait pu craindre qu'il ne faille seulement creuser tête baissée. L'association des mécaniques de RPG, puzzle-game et de platformer se fait par ailleurs extrêmement bien et le titre d'Image & Form est graphiquement irréprochable (pour peu qu'on accroche au style) et bénéficie d'un gameplay ultra précis, indispensable pour le genre. Le jeu vous demandera entre 6 et 8 heures de jeu si vous êtes mono-maniaque de la pioche et comptez récolter tous les minéraux et débloquer toutes les améliorations et dans les 2 heures si vous êtes un mono-maniaque du speedrun en ligne droite comme l'ami Jevdio. Le tout étant proposé pour 8,99€ sur l'Eshop Wii U (-25% si vous possédez déjà le jeu sur 3DS, peuchère !)

Les plus :

  • Savant mélange des genres

  • Ambiances visuelle et sonore réussies

  • Gameplay technique et précis

  • Prenant et addictif

  • Système d'amélioration assez poussé

  • Champ libre laissé au joueur

  • Contrôles personnalisables

  • Un easter-egg spécial Nintendo

Les moins :

  • Scénario en retrait

  • Un seul et unique boss

  • Le double-saut arrive un peu tard

  • Rejouabilité pas forcément tentante

  • Dialogues anecdotiques

 Par Morgendorffer