Nouveau rendez-vous sur le blog, histoire de parler des quelques séries que je dévores ces temps-ci, et aussi vous faire découvrir quelques petites perles du petit écran.

SIX FEET UNDER
5 saisons (63 épisodes) // 2001-2005
Crée par Alan Ball
Diffusé sur la chaîne HBO
Format de la série: 50 minutes

Six Feet Under, je ne présente plus. La série fait partie de l'âge d'or de HBO, au début des années 2000, où les séries cultes continuaient de s'enchaîner dans un rythme assez hallucinant. La productivité de véritables artistes n'étaient plus à démontrer, et ces séries ont prouvé qu'on pouvait apporter quelque chose en sortant des fameux "procedurals", à savoir les séries qui n'ont pas besoin de connaître le contexte pour regarder un épisode, les plus célèbres étant les "procedurals cops", genre qui pullule encore aujourd'hui et qui malheureusement ont beaucoup trop de succès comparés à certaines petites perles qui passent inaperçu. Je rattrape peu à peu mon retard et j'ai donc terminé Six Feet Under il y a peu, série crée par Alan Ball qui opère actuellement sur True Blood, que je n'ai pas eu l'occasion de voir mais dont les échos font état d'une série sympathique mais pas du niveau de SFU.

Six Feet Under suit les mésaventures de la famille Fisher, où le père et son fils David tiennent une entreprise de pompes funèbres. Alors que Nate Jr, l'autre fils, revient de Seattle pour le repas de Noël, son père est victime d'un accident de voiture, et la famille doit se serrer les coudes pour surmonter cette épreuve, notamment Ruth, sa femme et maintenant veuve, et la dernière Claire, jeune lycéenne qui cherche encore sa voie. Tandis que Nate, voyant l'entreprise familiale devenu fragile à cause du décès, décide de rester à Los Angeles pour s'occuper de l'affaire avec son frère David. 

L'une des particularités du show est de commencer systématiquement par un décès (sauf rares exceptions), d'une personne lambda (ou non) qui aura une conséquence plus ou moins importante sur la famille Fisher puisque c'est généralement eux qui s'occuperont de récupérer le corps. On se retrouve très souvent à côtoyer la famille de la victime, et c'est là que la série trouve sa subtilité, en jouant avec la situation et les circonstances du décès en question et en y trouvant un écho sur l'un des personnages. Parce que la force de la série, ce sont ses personnages. Des humains, des caractères bien trempés et très différents, et qui à terme trouveront quelque chose en chacun d'entre nous. Que ce soit Ruth, la femme qui ne veut pas être seule, David, le frère homosexuel qui tentera de chasser ses démons et se faire accepter, Claire, la jeune dernière qui tentera de trouver sa voie tout en voulant s'affranchir du système ou encore Nate, qui n'arrive plus à savoir où il en est en enchaînant les hasards de la vie qui construiront son existence sur le long terme, chacun des héros de la série trouve un écho particulier, un parcours qui se tient sur toute la série de façon incroyable.

La série en dit beaucoup. Elle n'est pas débordante d'actions, mais il se passe beaucoup de choses à l'écran, et elle n'est pas avare en symboliques. La série n'hésite pas à faire parler les morts pour faire réagir les vivants, ou à créer des hallucinations jubilatoires, où les personnages seront souvent confrontés à eux-mêmes pour s'en sortir, et se créeront des images de revenants pour pouvoir avancer dans la vie. Après plusieurs épisodes, on constate que la famille communique très peu, et se renferme sur elle-même, et c'est un des principaux thèmes de la série: le repli sur soi-même, que chacun des personnages devra se sortir pour pouvoir avancer. Et ils avancent quand même beaucoup lorsqu'on fait le point sur toute la série. Pas question pour David de cacher son homosexualité à sa famille sur toute la série, ça ne sera le propos que de la première saison. Et les multiples personnages secondaires ne sont pas en manque, comme Keith, le petit ami de David qui se bat contre les démons de son père et défend son homoxeualité, Rico, l'employé de la famille qui sera en première ligne pour subir les conséquences des erreurs des personnages, ou encore Brenda, une femme qui suivra Nate toute la série et qui n'arrive pas à s'engager dans quelque chose qui pourrait figer le reste de la vie.

C'est d'ailleurs assez dingue avec le recul. La série possède un format feuilletonant, mais ne possède pas de réel cliffhanger autre que celui de découvrir la suite de leurs mésaventures. Le rythme de la série peut parfois être lent, mais certaines scènes sont tellement poignantes, drôles ou touchantes qu'on se surprend à ne jamais se lasser, surtout que la série ne sombre jamais dans la redite, faisant évoluer constamment ses personnages au fil des saisons. Certaines parties de la série deviennent très sombres, surtout sur la fin, mais ne laissera jamais ce sentiment de glauque qui fait que la série est dépressive. Au contraire, elle amène un contrepoint intéressant pour faire en sorte que ces "héros" en sortent grandit à chacune de leurs erreurs et des obstacles qu'ils rencontrent. Et c'est ce qui donnent cette impression de vraie, de naturelle, parce que chaque problème rencontré, chaque obstacle nous parle, et les personnages sont tellement bien interprétés qu'on s'y retrouve.

Plus encore que la mort, Six Feet Under est une série sur la vie. Il n'y a pas de thèmes véritablement précis, mais à la dernière scène de la série, on se rend compte qu'elle nous parle à différents niveaux. Le dernier épisode est une claque monumentale dans la face, en particulier les dernières minutes qui nous prend aux tripes comme j'ai rarement vu dans une série ou même dans un film. On se dit à ce moment-là qu'on ne reverra plus les Fisher, qu'on les laisse faire leur vie avec leurs erreurs et leurs victoires, et on se rend compte que quelque part, ils nous ressemblent pas mal. Toujours bouche bée après le dernier générique, je me dis que cette série est vraiment à part, et qu'elle mérite bien son statut de culte.

Petit tour d'horizon de photos promo et de trailers très classes sortis à chaque nouvelle saison: