Vu que je n'ai parfois pas le temps de faire une critique pour tous les films que je vais voir, voici un résumé d'avis plus courts sur les films récents où je n'ai pas eu le temps de faire une critique en bonne et due forme.

Total Recall - Mémoires Programmées

Après le fantastique film de Verhoeven, voici venir le sieur Wiseman à l'origine des Underworld et de Die Hard 4 (c'est pour dire qu'ils mettaient toutes leurs chances de leur côté). Ce remake souffre du syndrome type SF ou autre univers un peu fantastique: on commence à découvrir l'univers, à trouver ça sympa, avec une architecture intéressante et un monde futuriste pas trop mal fichu. On découvre qu'ils ont remplacé le concept de Mars avec deux univers sur Terre (l'Australie pauvre et l'Angleterre riche) et où le reste du monde n'est plus habitable. Du coup, on construit un tunnel pour relier les deux. Mis à part ce concept qui donne le droit à plusieurs incohérences indigestes, le film part ensuite dans l'action basique et bas de gamme où les protagonistes se contentent de sauter de toit en toit, de caisse en caisse et d'échapper aux méchants. Le lens flare très présent n'est pas là pour soulager, et le pire, c'est qu'on sent que l'oeuvre originale tente d'être respectée mais très maladroitement (Wiseman ne s'était pas privé en interview pour dire que l'original était ringard). Niveau scénario, l'intérêt de l'original où on se demandait si le héros évoluait dans un rêve ou pas est réduit en fumée tellement le film n'a pas l'air de s'en soucier.

Bref, Total Recall new gen est à éviter. On peut trouver ça un peu sympathique au début, mais on oubliera très vite ce qu'on aurait pu aimer face à l'indigeste réalisation de Wiseman qui tente de garder des références au film original sans le respecter (la femme aux trois seins, symbole du premier film et justifiable puisque sur Mars, n'est absolument pas cohérente dans le nouveau film). On a plus l'impression d'avoir une ruée sauvage pour éliminer tout ce qui faisait le sel du premier en reprenant les scènes cultes et en les rouant de coups de pied à grands effets de lens flare et de jeux d'acteurs pas passionnants. Rien que le fait de remplacer une blonde et une brune par une brune et une brune montre la bêtise du scénario.

L'Etrange Pouvoir de Norman

Renommé étrangemment en France alors que Paranorman fonctionnait aussi bien dans les deux sens (mais ceci reste un mystère dans le marketing français), Paranorman est un film en stop-motion par le studio Laika, déja à l'origine de l'excellent Coraline. Ici, on conte l'histoire de Norman, jeune bambin qui est le seul à voir et parler aux morts qui ne sont pas encore aller au paradis. Tout le monde le déteste, même son père ne le voit que comme un gamin étrange, mais pourtant son oncle lui confie une mission pour éviter la catastrophe qui se profile à l'horizon. Derrière un pitch assez classique se cache une petite pépite d'humour et d'hommage aux films de monstres et d'horreur. Les références ne manquent pas (Halloween ou encore Jason) et le tout est baigné dans un humour bon enfant et rafraîchissant. Les clichés sont tous là et nous offrent un magnifique conte d'horreur drôle et extrêmement bien animé. On a même parfois l'impression de retrouver l'esprit des films Amblin, c'est pour dire!

Paranorman est excellent de bout en bout. Le film possède quelques baisses de rythme, avec des passages plus longuets et peut-être moin drôles sur la longueur mais c'est faire la fine bouche face à cette animation haute en couleurs, bien réalisé et possédant son identité propre. Le pitch classique et les clichés des personnages (soeur tennager, bogoss baraque, le sidekick bedonnant) peuvent faire peur mais tout est fait pour rendre hommage au genre. L'histoire se suit agréablement bien, et se permet même d'ajouter quelques petits FX 2D ou 3D avec soin. Le travail abattu pour ce film est assez phénoménal et avec Pirates!, il figure sans mal dans le top des films de stop-motion de grande envergure qu'on prend plaisir à voir pour la magnificience et la passion dont ils font preuve tous les deux. Le chara design est magistral et la réalisation aux petits oignons. La 3D ne sert absolument à rien, comme 90 % des films, mais la magie opère et on se laisse embarquer sans mal!

Abraham Lincoln Chasseur de Vampires

Le concept est assez étrange: imaginez que Abraham, pour venger la mort de sa mère par des vampires, s'entraîne pour retrouver le meurtrier, et se retrouve embarqué par un mentor qui lui apprend les rudiments de cet art de combat. Il devient donc un vrai chasseur avant de se rendre compte que cette vie ne lui correspond pas et qu'il pourra aussi bien les combattre sans utiliser d'armes (oui, parce que pendant la Guerre de Sécession, le Sud est composée principalement de vampires). Un mélange complètement improbable. Ce qui est encore plus étrange, c'est qu'on sent à travers le film que c'est un roman à la base, et que le film pourrait se tenir: les personnages auraient pu être intéressants et le mélange entre la fiction et la réalité aurait pu donner quelque chose de sympa. Le problème, c'est que c'est Timur machin-chose, le gars à l'origine de Wanted, qui est aux commandes. Du coup, les scènes d'action sont absolument improbables et mis en scène avec tout ce qu'il faut de ralentis et de cadrages digne d'un clip. Tout ça donne un mélange étrange: certaines séquences se passent le plus sérieusement possible, avec la guerre en trame de fond, et on passe cinq minutes plus tard à une grosse scène d'action au ralenti où Abraham tranche des vampires avec sa hache sur un train qui file à toute allure...

Le grand écart passe très mal. Au lieu de faire des scènes d'actions plus réalistes, on a droit à un imbroglio incompréhensible avec deux séquences complètement dingues et du cache-misère de partout: la poussière de la galopage des chevaux ou la fumée bleue du train sont uniquement là pour camoufler les effets et rendre le tout encore plus mal fichu et pauvre. Bref, Abraham Lincoln chasse des vampires mais la façon de faire en fait un film où on sent que le réalisateur prend uniquement son pied dans les scènes d'action, qui elles aussi sont mal fichus. A éviter, donc.