Etant fan du marsu de Franquin, voir ce singe jaune en 3D sur l'affiche m'a franchement fait fuir. Et puis entre ça et Hunger Games, surtout que les critiques du film de Chabat étaient plutôt bonnes, je me suis dit que j'allais tenter ma chance. Alain Chabat a quand même réalisé Mission Cléopâtre qui est un très bon reste de l'humour des Nuls que je prends un grand plaisir à revoir. Donc s'il y avait un réal qui a les épaules assez larges pour une adaptation de bande dessinée, c'est bien lui.

Chabat joue donc le rôle de Dan Geraldo, chargé par sa chaîne de télé de réalisé une interview d'un peuple indien dans la charmante peuplade de Palombie. Accopagné de Pablito (Debbouze) qui voit en lui un moyen de payer sa dette, ils partent dans la jungle et découvrent l'existence du Marsupilami, alors qu'un ennemi mystérieux s'intéresse de près à la fleur qu'utilise cet animal légendaire... Bref, on retrouve des éléments des histoires de Spirou, et c'est déja un bon point. Le casting est consistant, avec un Lambert Wilson qui nous offrira un final surprenant, un Timsit qu'on avait pas revu depuis des lustres, une Geraldine Nakache qui est plutôt transparente et un Fred Testot qui a parfois un peu de mal à trouver son personnage mais passe dans le rôle du méchant de service.

Le film du marsupilami est un film familial, beaucoup plus que ne l'était un Astérix: Mission Cléopâtre, qui se reposait énormément sur ses clins d'oeils, dialogues débiles ou références à foison. Ici, on sent que le film est destiné aux enfants: on y trouve beaucoup de gags visuels qui font sourire mais pas forcément rire, mais on trouve encore du Nuls dans le film, et ça, ça fait franchement plaisir. Certaines scènes sont quand même franchement drôles, on rigole plus ou moins bien, mais n'empêche, il manque ce grain de folie qui fait l'esprit Chabat. Ça reste trop propre, trop carré, on discerne ici et là quelques pointes d'absurde qu'on adore, mais le film flirte trop souvent avec les films français destinés aux enfants et qui manque de subtilité. C'est bien dommage, d'autant que j'aurais aimé plus de caméo ou de petits rôles secondaires plus marquants.

Reste le marsupilami, gros élément du film. Et bien force est de reconnaître qu'en mouvement ça passe plutôt pas mal. Quand il ne bouge pas beaucoup et qu'on a le temps de l'analyser, ça fait tilt quand même et on ne peut s'empêcher de préférer la version de Franquin. Mais les équipes de BUF ont réussi à retranscrire une chouette personnalité au marsu, très similaire à celle de la BD, et c'est tant mieux. Mais surtout, pour les fans du marsu, on sent que Chabat est un passionné du personnage tellement les clins d'oeil à la BD et à ses capacités ainsi que certaines scènes cultes des albums de Spirou transparaissent dans la BD. La mythologie du marsu y est véritablement respectée et ça, c'est déja beaucoup.

En bref, Sur la piste du Marsupilami est meilleur que je l'aurais pensé. Pas mal de choses drôles mais un film qui est clairement destiné aux enfants et qui manque de seconde lecture ou de subtilité comme le sait faire Chabat dans ses précédents films. Du coup, on se retrouve face à un film efficace qui manque de personnalité, avec des petites pointes de folie de temps en temps.