Comme je l'avais fait pour le début de l'année 2011, mais qu'au final je n'ai pas continué, voici un petit bilan de mes découvertes, mes surprises et mes déceptions de ce début d'année. Ça ne parle pas forcément de choses sortis en ce début d'année mais de rattrapages ou autres sorties diverses.

La grosse déception de ce début d'année // Trine 2

Alors vous pouvez lever vos fourches et autres, Trine 2 a été bien accueilli un peu partout. Et je l'attendais beaucoup, surtout après avoir été emballé par un premier épisode sur Steam: un univers chatoyant, un gameplay bien huilée et une petite gestion de la physique très sympathique. Ce deuxième épisode avait l'air encore mieux. Sauf que malheureusement, j'ai franchement beaucoup de mal à le finir. Je ne pourrais pas dire précisemment pourquoi, mais c'est à chaque fois ce trop-plein qui m'a presque dégoûté du jeu. A commencer par les décors, magnifiques certes, mais beaucoup trop chargés. Et surtout, quand je compare au premier épisode, j'ai l'impression que ce deuxième opus est beaucoup moins varié en terme de décors. Parce que les forêts/marais enchantées c'est sympa sur un niveau, mais j'ai dû faire 6-7 chapitres et je n'ai pas vu grand chose d'autres.

Ensuite, j'ai la désagréable impression qu'en jeu solo, le jeu n'est pas vraiment adapté. Les énigmes sont assez casse-burnes à faire, sans forcément gérer de la logique mais plus de l'adresse avec des énigmes qui ont du mal à fonctionner. On se rend compte très vite que les énigmes sont beaucoup plus facile à faire à trois simultanément. Seul, le jeu nous fait souvent bloquer sur des énigmes où l'on connaît très bien la solution mais on rage à contrecoeur parce que ça serait beaucoup plus facile à plusieurs. Dans le premier, on enchaînait les niveaux sans forcément être ralenti par des énigmes pas très compliqués mais juste ce qu'il faut, et c'est ce qui me plaisait. Ici, on bloque à des endroits simplement parce que j'ai la désagréable impression que le jeu n'est pas suffisamment calibré. Je me trompe peut-être mais j'ai vraiment du mal à accrocher à ce second épisode. Et c'est d'autant plus désolant que j'étais persuadé que je kifferais le jeu...

La bouffée d'air frais en BD // Portugal de Cyril Pedrosa

Achetée il y a peu, Portugal est un gros pavé, un grand album de bande-dessinée de plus de 230 pages. Ça raconte l'histoire de Simon Muchat, dessinateur en grosse panne d'inspiration qui n'arrive plus à savoir ce qu'il va faire de sa vie. Jusqu'au jour où l'invitation d'un petit festival de BD au Portugal lui donne l'opportunité de visiter un pays à la fois inconnue mais aussi familier, les origines de sa famille venant du Portugal. Une BD sans explosion, sans zombies, sans aventure, juste l'histoire d'un personnage qui remonte dans le passé de sa vie pour découvrir un pan de sa famille qu'il ne connaissait pas.

Une vraie BD d'introspection, habillée par un graphismes assez fabuleux. Cyril Pedrosa est un ancien des Gobelins, l'école d'animation de Paris et ça se sent: les personnages ont de vraies gueules et font penser à du Triplettes de Belleville ou plus récemment l'Illusioniste. Les couleurs à l'aquarelle retranscrivent merveilleusement bien les ambiances de couleurs particulière des paysages traversés ainsi que des saisons et des périodes. Portugal est une vraie bouffée d'air frais, un pavé de BD bien généreux qui raconte de petits moments de la vie avec plusieurs générations. La BD a eu un prix BD Fnac au festival d'Angoulème de cette année, preuve que l'oeuvre est indispensable. Chaudement recommandée!

 

Le roman pas comme les autres // World War Z

World War Z, c'est l'oeuvre de Max Brooks, le "fils de", mais aussi l'auteur du culte Guide de Survie en Territoire Zombie. Mais World War Z est plus sérieux que son premier roman. Ça raconte l'histoire de la Guerre Mondiale contre les zombies, où un journaliste récolte les témoignages des survivants de cette guerre, et chaque chapitre relate les souvenirs d'une personne, sur tout le globe, et les place dans une chronologie qui passe des premiers cas jusqu'à l'anéantissement des derniers zombies, en passant par la Grande Panique, les contre-attaques, les mesures prises par le gouvernement, etc...

Le livre est extrêmement intéressant, non pas parce que c'est un roman sur des zombies, mais plutôt de voir comment se déroule un cas comme celui-ci à l'échelle planétaire. Comment réagissent les gouvernements, comment les citadins tentent de survivre, et comment la nature humaine se retrouve changée à jamais par une catastrophe de cette ampleur. Complètement à l'opposée d'un Walking Dead qui se concentre sur un groupe de quelques personnes, World War Z raconte l'horreur sur la Terre entière, vu par l'oeil de plusieurs cultures, plusieurs croyances. On y voit des américains cadres obligés de suivre des cours d'immigrants pour réussir à reconstruire le monde, incapables de faire des travaux manuels, des otakus japonais complètement absorbés dans leur monde, une Chine vivant sur la peur de leur gouvernement, plus que de la menace zombie... Bref, un livre extrêmement intéressant, qui est très très dense, peut-être un peu trop pour tout ce qu'il a à raconter, mais à lire absolument. A noter qu'une adaptation cinéma avec Brad Pitt est en préparation.

 

La meilleure série de cette mi-saison 2011 // Homeland

Même si je trouve le temps de faire quelques petites chroniques chez l'ami Zade, je me permets de parler rapidement de la seule nouvelle série qui m'aura marqué sur cette saison (pour le moment). Homeland raconte l'histoire de Carrie, agent de la CIA en mission d'infiltration en Irak qui apprend qu'un prisonnier a été "retourné", en gros qu'il a changé de camp. Quelques mois plus tard, aux USA, elle apprend que des GIs ont retrouvé un prisonnier américain, Nicolas Brody, laissé pour mort depuis huit ans et prisonnier présumé d'un des chefs d'Al Quaida, Abu Nazir. Evidemment, Carrie pense immédiatement que Brody est le prisonnier qui a changé de camp et commence à le placer sous surveillance illégalement, alors que le reste des USA pense qu'il est un héros. Au fur et à mesure des épisodes, Brody devient de plus en plus louche. Est-il vraiment à la solde d'Abu Nazir?

Homeland est une série à suspense de la chaîne Showtime. Sa plus grande force, en plus de distiller les informations avec parcimonie, est de ne pas être mannichéen. Ce n'est pas blanc et noir, tout est gris, et les gentils ne sont pas forcément les plus gentils, et vice versa. On ne peut pas nier que les terroristes agissent simplement par cruauté, et la série ne prendra jamais aucun parti, laissant le spectateur se faire son propre avis de la chose. Les personnages sont hauts en couleur, en particulier le personnage de Carrie, agent qui a une maladie psychotique qui lui jouera des tours, et Brody, soldat américain brisé mais qui cache bien des secrets. Une chouette première saison, et j'ai hâte de voir la seconde.

 

Le manga enfin terminée // Full Metal Alchemist

Ça faisait un moment que j'avais laissé la série de côté. Quand j'ai vu que la série avait terminé sa parution en décembre de l'année dernière, je me suis dit que c'était le bon moment pour la reprendre et la terminer, vu qu'il me restait une dizaine de volumes. Un bon choix, tant ce shonen est pétri de bonnes intentions du début à la fin. Ayant vu la première série d'anim avant de lire les mangas, c'est un vrai plaisir de voir comment le scénario prend des directions différentes sans pour autant s'éloigner de l'atmosphère initiale. Exit le monde parallèle de la série, on a droit dans le manga à la vengeance d'un être qui veut avoir le plus de pouvoir, quitte à exterminer les habitants de l'univers. Un trip somme toute classique, moins couillu que la première anim, mais néamoins qui se suit avec grand plaisir. Certains personnages comme Mustang sont plus intéressants qu'à l'habitude, et d'autres prennent plus d'importance, comme Honeiheim.

Bref, Full Metal Alchemist est une chouette série, qui prend son temps sur les derniers volumes pour conter un gros évènement qui doit prendre facilement le dernier quart de la saga, afin de raconter le point de vue de tout le monde. Chaque personnage, même les plus secondaires, y trouvent leur place et ont l'occasion de démontrer leur utilité au fur et à mesure des évènements. Pas de niveaux à franchir à la DBZ, pas de gros pouvoirs qui défoncent tout, les héros sont presque aussi balèzes qu'au début de la série, et ce n'est pas plus mal. Un chouette shonen à suivre qui a le mérite de ne pas délivrer de tomes inutiles et un surplus de personnages.

 

La chouette découverte en BD // Long John Silver

Ces derniers temps, j'expérimente beaucoup dans la BD, et après une période de mangas, je retourne à mes premiers amours, la bande dessinée européenne. La BD US me fait aussi de l'oeil, et Fear Agent est un excellent cru de son côté, que je recommande à tout le monde (surtout ceux qui aiment la SF). Mais Long John Silver, par Dorison et Lauffray est une saga exemplaire. Seuls trois tomes sur les quatre prévus sont sortis, mais on peut déja profiter d'oeuvres magnifiques, tant au niveau du scénario que du dessin de Lauffray, fantastique. Pas de trait aseptisée, tout est dans les coups de crayons vifs et dynamiques, les personnages sont posés et implacables, et le style rappelle les plus belles heures de la BD européenne comme Blueberry et consors.

Du beau dessin comme en on fait plus, et une épopée tragique où Lady Vivian, épouse d'un explorateur, engage John Silver afin d'intégrer lui et ses pirates l'équipage qui part retrouver son mari et voler le trésor qu'il est censé récupérer. Une aventure pleines de rebondissements qui les conduira jusqu'en Amérique du Sud sur les traces d'un mystérieux trésor aztèque. Bref, une BD que je recommande chaudement, et vivement le prochain et dernier tome!

 

Mon trip de l'année, toujours intact // Assassin's Creed Revelations

On a beau cracher sur Ubisoft qui nous abreuve d'un AC chaque année à la manière d'un Call of Duty, je préfère mille fois cette saga que celle d'Activision. D'abord parce que même si on sent le réchauffé, ça reste foutrement plus original qu'un FPS militaire, ensuite rien de que penser à gambader et sauter de toit en toit dans une nouvelle ville, ça suffit à mon bonheur. Alors que le premier épisode n'arrive plus à me transporter à cause de mécaniques de gameplay mal fichues et trop vieillottes (cinématiques que l'on peut pas passer, schéma identique à chaque niveau...), la saga d'Ezio est beaucoup plus maléable, et ce dernier épisode ne déroge pas à la règle.

Alors c'est sûr, niveau scénar, on en apprend pas beaucoup, et côté révélations, c'est plutôt avare, mais personnellement, je m'en contrefous. Le méta-scénario de la saga ne m'a jamais passionné plus que ça, et les quelques séquences de gameplay avec Desmond dans des salles pleines de gros cubes n'ont rien à faire là, et cassent complètement l'expérience du reste du jeu. Heureusement, c'est optionnel. Pour le reste, c'est comme manger un pain au chocolat qui nous rappelle notre enfance, on savoure avec délice, et surtout que la ville de Constantinople romp agréablement avec les autres épisodes, Rome étant trop espacés et trop différent de la mécanique habituelle, c'est mieux qu'ils reviennent à des villes plus étriquées et étroites. Bref, moi, j'ai pris autant de plaisir que dans les autres, et c'est le principal, même si les innovations sont chiches. Et le multi est toujours au top, que demander de plus?

 

Les autres jeux, plus ou moins vieux, en vrac

Splinter Cell Conviction // Deuxième tour grâce à une promo en fin d'année, je constate que ce Conviction est diablement génial et vraiment bien fichu. Un jeu qui a l'air d'avoir pris le même chemin qu'un certain Hitman en terme de revirement de gameplay, mais Conviction ne fait que suivre l'évolution de son personnage et de sa manière de faire. Couillu et grisant.

Rage // Terminé il y a peu. Un des jeux les plus jolis que j'ai vu sur console. Malheureusement, au bout du compte, j'avais envie de dire: autant de temps pour ça? Un gameplay très vieillot dans le fond qui tente de se moderniser et de se la jouer open-world, en faisant de grosses erreurs: pas de carte, pas de possibilité de retourner dans certains lieux de façon incompréhensible, et du coup de louper certaines quêtes secondaires. Au final, sous ces airs de jeu libre se cache une succession de niveaux en choisissant uniquement l'ordre des quêtes à faire. Dommage.

Démo The Darkness II // Surprenant, dans le bon sens du terme. Une mise en scène très sympathique et un aspect visuel comics qui fonctionne vraiment pas mal, allié à un gameplay plutôt jouissif, mais qui montre très vite ses limites, j'en ai peur.

Démo Royaumes d'Amalur // Un gameplay très proche de Fable qui me fait de l'oeil. Malheureusement, un univers mille fois vu et revu, avec un monde ouvert qui ne propose que des quêtes qui sentent le réchauffé. Des nains, des guerriers, des elfes... encore?

Uncharted 3 // Second tour, là encore. Evidemment, ça se termine plus vite, mais c'est toujours aussi bon. On rentre dans l'histoire avec délice, et les chapitres s'enchaînent avec une virtuosité folle. Et plus que tout, des personnages un peu clichés mais qui respirent la sympathie et qui n'ont pas besoin d'être torturés ou épris de vengeance, ça fait un bien fou.