Mini-critiques pour petites surprises. Les DVD Review, c'est les films que j'ai loupé au cinoche, qui sortent directement en DVD ou alors tout simplement pas chez nous. Les trucs qu'on va pas forcément voir au cinéma mais qui parfois cachent quelques pépites.

Pour cette première sélection, trois films à découvrir. Le premier est sorti il y a peu chez Wild Side, il s'agit de Fanboys, un vrai film hommage sur la saga Star Wars. Welcome to the Rileys est surtout l'occasion de voir James "Soprano" Gandolfini dans un rôle éloigné de celui de mafieux. Enfin, Shaolin est un vrai film d'arts martiaux, bien plus surprenant qu'il n'y paraît.

FANBOYS

Fanboys, ça se passe en 1998, juste avant la sortie de l'épisode 1, que beaucoup regrettent d'avoir attendu si longtemps (qui à dit JarJar Binks?). Sauf qu'à l'époque, tous les fans de Star Wars n'en peuvent plus d'attendre ce nouvel épisode de leur saga culte. Une bande de quatre amis qui ont fait chacun leur chemin se retrouvent par hasard dans une soirée et reprennent contact. Malheureusement, l'un d'eux est atteint d'un cancer. Afin qu'il puisse avoir la chance de découvrir ce nouvel épisode, la fine équipe décide de parcourir les Etats-Unis pour s'infiltrer dans le Skywalker Ranch et de voir le film avant tout le monde.

Fanboys, c'est avant tout un film-hommage à la passion qui habite les véritables fans de Star Wars, sans toutefois se moquer d'eux (comme peut le faire Big Bang Theory par exemple). Le film leur rend justice et c'est tant mieux. Surtout qu'avec un pitch pareil, n'importe quel geek a envie de découvrir le film. Bien réalisé malgré le peu de budget, le film s'en sort bien, même s'il comporte beaucoup de défauts du genre: longueurs, une histoire très décousue et par étapes. En fait, certains passages sont beaucoup mieux réussies que d'autres, et beaucoup tombent dans la facilité et le cliché (le passage à Las Vegas, qui fait clairement penser à du Big Bang Theory...).

Malgré ça, on prend plaisir à voir les multiples références à la saga, que les plus fans pourront apprécier, surtout par rapport aux dialogues clins d'oeil, assez subtils dans l'ensemble. Le film comporte en plus son lot de guest stars pas déguelasses: Carrie Fisher (Leia), Billy Dee Williams (Lando Clarissian), William Shatner, et même Kevin Smith, Danny Trejo ou encore Seth Rogen. A noter que Kristen Bell joue aussi dans le film et va accompagner le petit groupe, mais tout en brune (ça a son importance pour la fin du film). Et puis l'histoire avec leur pote atteint du cancer permet de mettre une jolie touche d'émotions qui rend cette passion bien plus crédible et intéressante à suivre qu'un simple délire de fan. C'est sûrement LA bonne idée du scénario, qui fait que ça dépasse le film de fan. Beaucoup de maladresses, mais un film qui se regarde tranquillement.

 

WELCOME TO THE RILEYS

Welcome to the Rileys raconte l'histoire des Rileys (tiens donc), un couple à la cinquantaine qui vit toujours dans le deuil de la perte de leur fille: le mari, Doug Riley, trompe sa femme, Loïs, pour cacher sa souffrance, et celle-ci ne peut plus sortir de chez elle, terrifiée par le monde extérieur. Lors d'un voyage d'affaires à a Nouvelle Orléans, Doug fait la rencontre par hasard de Mallory, strip-teaseuse dans un bar paumé et s'attache à la jeune femme. Il décide d'en prendre soin et de l'aider à s'en sortir. Evidemment, Doug la voit comme sa propre fille, incapable de pouvoir se séparer de son souvenir et la traite comme une enfant.

Welcome to the Rileys aurait très bien pu sortir au cinéma, le film le mérite. Deuxième film de Jake Scott, fils de Ridley et neveu de Tony, le casting du long-métrage est un excellent mélange. James Gandolfini (Les Sopranos) dans le rôle du mari, Melissa Leo (Fighter, le rôle de la mère aussi) dans le rôle de la femme, et Kristen Stewart (Twilight) dans le rôle de la strip-teaseuse. Cette dernière démontre bien son talent, qui n'apparaît pas forcément dans la saga des vampires (on comprend pourquoi), alors qu'elle a déja joué dans pas mal d'excellents films et que c'est une très bonne actrice (Panic Room, par exemple). Le gros point fort de Welcome to the Rileys est de se concentrer uniquement sur ces trois personnages, tous plus perdus les uns que les autres et qui vont apprendre à se retrouver en se cotoyant les uns des autres.

Melissa Leo est véritablement touchante dans les scènes où elle tente de rejoindre son amri à la Nouvelle Orléans et qu'elle redécouvre le monde, James Gandolfini est poignant dans ce rôle de père de subtitution et Kristen Stewart assure en strip-teaseuse paumée qui ne comprend pas pourquoi ils jouent le rôle de ses parents, tout en s'attachant à eux. Chacun trouve sa voie, et vont évoluer dans le bon sens. Le déroulement du film est très classique, la mise en scène sobre mais intimiste, il manque juste plus de rythme au film pour qu'il décolle vraiment et révèle son potentiel. Mais il a quelque chose, une fable sur la vie qui rend ces trois personnages vraiment attachants. Un petit film sans prétention mais qui propose quelque chose de grand. A découvrir.

 

SHAOLIN

Shaolin est à la base un remake du Temple de Shaolin, un des premiers films de Jet Li. Mettant en scène Andy Lau et Jackie Chan (qui finalement n'a qu'un rôle très secondaire), Shaolin raconte l'histoire du temple de Shaolin pendant l'époque de la guerre des Trois Royaumes (les fans de Dynasty Warriors s'en donneront à coeur joie). Le général Hou Jie, impitoyable, abat un fuyard dans le temple et commence à comploter contre son supérieur pour prendre le contrôle de son armée. Malheureusement, il va se faire doubler et va devoir fuir à Shaolin, ceux-là même qu'il a manqué de respect quelques temps avant.

Le film est assez surprenant dans le sens où le héros n'est vraiment pas celui qu'on croit. Le film a l'intelligence de mettre bien plus en avant l'histoire que les scènes de combats (qui sont quand même bien là), et le personnage de Hou Jie, joué par Andy Lau, est vraiment intéressant à suivre, et qui n'est pas sans rappeler le héros de Fearless (Le Maître d'Armes avec Jet Li, excellent film au passage). Destitué, détruit et perdu, le personnage qui auparavant faisait trembler les soldats n'est plus que l'ombre de lui-même. Malheureusement, ce qui apparaît comme un point fort est un défaut pour le propos principal du film. L'importance accordé au personnage dessert le fait qu'on veuille en découvrir beaucoup plus sur Shaolin et cet état d'esprit particulier dont ce célèbre temple fait preuve. J'ai eu plus l'impression d'assister à un passage de la vie du temple plutôt qu'à sa véritable raison d'exister. Et même ses préceptes et son enseignement sont passés très rapidement.

Ça n'empêche pas le film d'être bien, au contraire, mais j'étais juste un peu déçus de ne pas en découvrir plus sur Shaolin. Les combats sont corrects sans être exceptionnels, mais sont bien chorégraphiés et divertissent ce qu'il faut. Jackie Chan reste toujours dans ses combats où il utilise l'environnement, ce qui d'ailleurs jure un peu avec le reste des combats, beaucoup plus classiques. Surtout que Jackie Chan n'aura au final qu'un seul combat pendant tout le film. Reste que Shaolin est un très bon film à découvrir, avec des acteurs plutôt bons (ce que j'ai toujours peur avec les films orientaux) et une réalisation léchée.