Et dire que je l'attendais celui-là. Après un La ferme se Rebelle aussi misérable que complètement crétin (dans le mauvais sens du terme), j'attendais beaucoup de ce retour aux grands Classiques de Disney. Surtout que sieur Lasseter est à la barre, et que Musker et Clements (Aladdin, entre autres) reprennent les postes de réalisateurs... Et c'est aussi l'occasion de retrouver de fameux animateurs qui avaient du mal à trouver des projets un peu plus ambitieux. Andreas Deja, Eric Goldberg (le génie d'Aladdin, c'est lui!) entre autres, sont de retour!
Pour info, le projet était déja dans les cartons lorsque le département 2D a fermé. Plusieurs versions ont été proposés, avec chacun leur vision de l'histoire de la Princesse et la Grenouille. Celle qui a été gardé se passe dans la Nouvelle Orléans avec une princesse noire, autant dire qu'ils n'ont pas choisi quelque chose de commun!

D'ailleurs, l'histoire du film reprend là où on avait laissé les dernières productions Disney avant que ça commence à déraper, c'est-à-dire juste après Lilo et Stitch. La firme a produit de plus en plus de dessin animés ne s'adressant pas uniquement aux enfants et proposant des thèmes vraiment matures, loin des "je vais tataner la tronche au méchant pour reprendre la princesse!", même si ceux-ci restent très sympas aussi, grâce à la faculté de Disney de ne pas prendre les spectateurs pour des cons (ce que La ferme se Rebelle n'a pas réussi à faire...). Ainsi, Lilo et Stitch  mettait en scène un extra-terrestre complètement loufoque, au milieu d'une histoire de deux soeurs, l'une essayant de conserver la garde de la plus petite pour éviter qu'elles soient séparées...
La Princesse... n'échappe pas à cette règle, en plus léger quand même. Ainsi, Tiana ne veut pas être princesse ni la plus belle, elle veut juste avoir assez d'argent pour pouvoir ouvrir son restaurant. Un objectif plus terre-à-terre mais qui finalement marche mieux dans le contexte où il se trouve, on peut injecter de la magie plus facilement, et on retrouve ainsi les thèmes chers à Disney...

On note aussi le retour de la chanson, saupoudrée d'une sauce jazzy. Mais ce n'est pas le point fort, non pas que les chansons ne sont pas bien. Mais là où dans les anciennes productions on avait droit à trois ou quatre chansons mieux incorporées au niveau du rythme et de la progression de l'histoire (je songe à Mulan, par exemple), ici, on en a presque le double et ça devient vite lassant... Un peu dommage.
Quand aux personnages, beaucoup de persos secondaires sont vraiment réussis (la blonde complètement hystérique - génialissime - ou le croco Louis), et les persos principaux se révèlent juste ce qu'il faut. Et le méchant est plutôt réussi, et son jeu des ombres vraiment bien pensé...

En terme visuel et d'animation, j'ai l'impression que Disney se sert de ce film comme d'un test. On sent que le budget n'est pas aussi énorme qu'un Roi Lion ou un Bossu de Notre Dame, et ne propose pas de séquence de dingues comme la Fête des Fous. Le défilé qu'on annonce assez tôt dans le film et qui aurait pu être un émerveillement de tous les instants se révèle assez anecdotique, et même les personnages, visuellement parlant, se révèlent classique, mais ne transcendent rien. En revanche, niveau animation, pas grand chose à redire, même si là encore, ça manque de prise de risque.

Mais mine de rien, je suis plutôt reparti séduit. Parce que voir un Disney au cinoche, ça m'était pas arrivé depuis un bail et c'est toujours aussi génial...