Sans grand espoir, j'ai tenté le coup sur Limitless, dernière réal de Neil Burger, qui  a déja officié sur L'Illusioniste avec Ed Norton, que je n'ai point vu. La bande-annonce me donnait pas spécialement envie mais vu le choix du moment, je me suis dit pourquoi pas? Le casting avait plutôt l'air chouette, entre un Bradley Cooper, un Robert de Niro et la SUBLIME Abbie Cornish, et son pitch hallucinée pouvait être intéressant.

Limitless, c'est l'histoire d'un gars, Eddie Morra, au fond du trou qui a trouvé pour seul travail d'écrire un bouquin. Son ancienne petite amie le hante encore après un mariage éclair par glorieux, et son actuelle et aussi éditrice laisse tomber à son tour. Pour couronner le tout, pas fichu d'écrire une seule ligne. On peut pas dire que tout lui réussit. Sauf qu'une rencontre avec son ex beau-frère mais aussi dealer de surcroît va lui changer la vie. En effet, celui-ci va lui proposer de tester une nouvelle drogue, une pilule censée accroître toutes les capacités du cerveau. Sans conviction, Eddie tente le coup et se retrouve avec la possibilité d'exploiter son cerveau à fond. Il peut donc sortir toutes les infos qu'il a un jour imprimé en regardant un film ou en survolant un bouquin mais qui est resté dans un coin de sa mémoire pour le ressortir quand il en a besoin. Cette faculté va lui permettre d'assouvir tous ces fantasmes et ses désirs les plus fous. Evidemment, tout ça a un prix...

Le film emprunte à beaucoup d'autres, ça c'est indéniable. On pourra citer Requiem for a Dream pour le côté trip visuel ou même d'autres thrillers politiques. Il ressemble beaucoup à un medley, mais un joli medley. Et c'est là la belle surprise du film. En prenant comme point de départ sa panne d'inspiration pour son livre, on va se rendre compte que ce bouquin n'est finalement qu'un tremplin afin de réaliser des choses beaucoup plus grandes. Eddie cherche avant tout l'argent et le pouvoir, et profite de cette faculté autant qu'il peut pour jouer à la bourse ou faire office de tchatcheur pour charmer les gens grâce à son nouveau savoir. Visuellement, c'est traduit par des idées vraiment chouettes, comme le changement de photographie à chaque ingération de pilule ou même la réalisation plutôt inspiré. Seuls les plans où la caméra fait une sorte de zoom travelling sur plusieurs secondes à travers la ville est assez gerbant, mais ça ne gâche pas le plaisir du film.

Le film lorgne assez vite du côté trhiller politique autour de cette drogue, matiné de réflexions sur la dépendance et la recherche du pouvoir. Même le côté "super-pouvoir" est plutôt crédible (mis à part la fin peut-être), parce que le personnage se contente d'accéder aux parties sombres de sa mémoire et d'être dans un état de complète lucidité. Il n'y a pas de télékinésie ou de contrôle mental, ce qui rend le film assez juste. Même le casting est plutôt bon avec un Bradley Cooper qui a le loisir de passer par plusieurs états avec toujours son charisme habituel, un De Niro dans un rôle finalement assez secondaire mais qui lui va plutôt bien, et une Abbie Cornish toujours aussi délicieuse et qui confirme son magnétisme naturel à l'écran. Elle va me tuer, je vous dis!

En bref, une jolie surprise, au point que la bande-annonce ne reflète pas du tout l'ensemble du film, et propose quelque chose de beaucoup plus léché et réfléchi qu'il n'y paraît. Un chouette film sans grande ambition mais qui sonne juste, sans révolutionner quoi que ce soit mais qui réussit à emporter le spectateur dans une histoire plutôt intéressante et une réalisation très inspirée. Je n'en demandais pas tant.

Verdict: une vraie bonne surprise. Et Abbie Cornish toujours aussi somptueuse.