Tel un vibrant épisode des "Feux de l'Amour", Mass Effect 2 vous enivre, vous transporte aux quatres coins de la galaxie, mais aussi au plus profond de votre âme... Parce que ce deuxième épisode, non sans sacrifier certains éléments de gameplay propre au premier opus, propose une expérience exceptionnelle...

Je pourrais vous faire grâce du scénario, mais autant mettre les choses dans son contexte. Sans spoiler, le pitch est ultra-simple: Shepard doit réunir les meilleurs éléments de la galaxie afin de botter le derrière de méchants aliens qui enlèvent des colonies humaines toute entière. Mine de rien, le scénario est juste là pour poser les bases de ce qui fait la grande force de Mass Effect 2: les relations entre personnages. A chaque fois que vous recruter un équipier (jusqu'à 12 au total), vous pouvez discuter avec lui dans le vaisseau, en apprendre plus sur son passé et surtout débloquer une mission en rapport avec son histoire. Vengeance, trahison, histoires de famille, tous les clichés y passent mais pourtant ça fonctionne.
Tout simplement parce que ce n'est pas fait avec mauvais goût, leur histoire est superbement écrite avec beaucoup de rebondissements. Toutes ne se valent pas, mais ça permet de varier agréablement les situations. En parlant de variété, là où le premier épisode offrait seulement quatre-cinq grosses missions sur des planètes, suivies des missions annexes sur des planètes possédant toujours les mêmes structures (le même architecte a dû faire le déplacement sur toutes les planètes...), le deuxième offre beaucoup plus de variétés. Pour chaque personnage, on trouve leur mission pour les recruter, puis celle pour les aider. Ce qui offre énormément de lieux. Et il faut noter aussi que les missions annexes, si elles sont un peu moins nombreuses, ont le mérite de proposer leurs niveaux à eux, rajoutant ainsi de la variété, sans rouler pendant dix minutes sur la surface d'une planète pour tomber sur un bâtiment ressemblant aux autres... Et ça change pas mal de choses...

Parce que la cohérence de cet univers, qui était déja bien abouti dans le premier, trouve un sens encore plus grand dans le second. On visitera des planètes ou découvrira des personnages qui nous en diront plus sur certains pans de l'univers abordés dans ME1. Mais une ombre vient ternir le tableau, à mon sens le seul point noir du jeu: les conséquences du premier épisode. Les développeurs nous avaient vendu le pitch comme quoi en conservant la sauvegarde de ME1, on verra dans le 2 ce que nos choix auront entraîné comme conséquences. Alors oui, effectivement, on les voit, mais ça va pas plus loin. A part quelques messages sur son terminal privé, et deux-trois scènes cinématiques si vous avez fait tel ou tel choix dans le 1, on n'aura pas de véritablement influences sur l'histoire, qui finalement se déroule de la même façon. C'est dommage, mais excusable car la quantité de travail pour s'adapter serait titanesque et il l'est déja, vu ce qui est fait sur ce second épisode.
Les relations ou autres choix que vous aurez effectué durant toute l'aventure sera déterminant pour la fin du jeu. Tout ce que vous avez entrepris jusqu'à la dernière mission donne un sens à l'histoire et c'est ce qu'on voulait. Attendez-vous à des conséquences désastreuses suivant les choix que vous aurez fait, et j'espère sincèrement que cela aura de véritables répercussions pour le troisième volet...

Un des points que beaucoup regrettent sur ce ME2, c'est l'abandon de la partie RPG. Alors, on pourra longtemps débattre de la véritable signification du terme "RPG". Parce qu'au final, on pense tous que le RPG implique des inventaires, des XP, des levels-up. Logique puisqu'en règle général c'est comme ça qu'on le voit, ce sont des bases acquis depuis plusieurs années. Sauf qu'un RPG c'est aussi un jeu de rôle, un jeu où l'on vous met dans la peau d'un personnage qui effectuera des choix durant son aventure, et c'est au joueur de décider. Et finalement, c'est exactement ce que propose Mass Effect 2: en virant toute la partie inventaire et améliorations, on passe beaucoup moins de temps dans les menus (on trouvait une trentaine d'armes par missions dans ME1...), et on se concentre sur l'histoire et les personnages. C'est loin d'être un mal et ça permet de se concentrer sur le nerf du jeu, les phases d'action.
Parce que là ils ont clairement passé la vitesse supérieure. On a vraiment un contrôle à la Gears of War, avec cette fois une touche d'action pour se planquer derrière les objets. C'est plus intuitif, ça marche beaucoup mieux, mais un peu moins quand il s'agit de sauter au-dessus d'un obstacle, le jeu est un peu plus capricieux... A noter la disparition des grenades au profit d'armes lourdes, clairement plus variés (lance-flammes, lance-grenades, etc...). Et les classes ont été modifiés en profondeur: on retrouve les classes principales de ME1, sauf que chaque classe a véritablement son arme de prédilection et rien d'autre, là où le premier volet offrait la possibilité à n'importe quelle classe d'utiliser n'importe quelle arme...

Finissons sur la touche graphique, c'est un des points qui m'a plutôt mis une grosse claque. Parce qu'autant techniquement parlant c'est dans la norme, mais dans la direction artistique c'est juste sublime. Quand on débarque pour la première fois sur Illium, qu'on passe le premier couloir et qu'on tombe sur une vue magnifique de la ville futuriste au loin dans une superbe lumière de coucher de soleil, avec des couloirs de vaisseaux dans le ciel, j'ai été bluffé. C'est énormément plus varié que dans le premier, c'est vraiment magnifique, je suis toujours aussi fan du design des races aliens (krogans, asaris, drells...), c'est jamais fait avec mauvais goûts.
Je note des fois des petits bugs d'animations, ou des dialogues pas à leur place, mais vu la quantité de contenu, c'est pardonnable. Mention spéciale à Miranda, que je trouve sublime... Et au niveau sonore, c'est du bonheur, avec des musiques discrètes et efficaces, et des sons toujours aussi bons.

En bref, Mass Effect 2, c'est du space opéra comme on en fait plus, c'est une aventure plein de personnages excellents, et c'est un véritable jeu de rôle, magnifique et sincère.