Après tous ces tops conscrés au cinoche, je me rends compte que je n'ai même pas fait un billet sur une de mes grosses passions, à savoir le cinéma d'animation. Et du coup, je vais en profiter d'abord pour diviser ce sujet en plusieurs parties, vu que l'article risque d'être assez long et pouvoir développer chaque film de mon top comme je le souhaite.

Ensuite parce que ce top sera un peu particulier. Les autres étaient les films que je considérais comme ayant leur place dans leur catégorie et les représentant au mieux. Ici, l'appelation "mon", suggère que ce top sera un avis personnel, avec des films n'ayant pas forcément marqué beaucoup d'esprits mais qui a malgré tout une signification particulière pour moi. Je précise tout de suite que les films d'animations qui rentre dans ce top peuvent être de toutes sortes, à savoir 2D, 3D, stop-motion et plus si affinités!

PORCO ROSSO

Une fois n'est pas coutume, un des films de ce top est évidemment un film Ghibli. Par contre, vous ne verrez pas de Mononoké ou de Chihiro dans ce top, tout simplement parce qu'ils ne m'ont pas accroché. Je respecte l'énorme qualité de ces films, autant visuellement que narrativement, mais ils ne m'ont pas autant subjugué que Porco Rosso. L'un des premiers que j'ai eu la chance de voir, avec la VF de Jean Reno qui colle vraiment bien au personnage.

Porco Rosso est un film à part dans la filmo de Miyazaki. C'est un des seuls qui ne se déroulent pas dans un univers imaginaire, d'autant plus qu'il plante son décor dans l'Italie de l'entre deux guerres, en pleine montée du fascisme. Le film est toujours teintée de fantastique avec la transformation de Porco, mais reste relativement réaliste dans son histoire. C'est peut-être ce mélange des genres que j'ai aimé, le contraste entre une Italie en plein bouleversement, et une comédie où se cotôie un cochon pilote chasseurs de primes et des pirates de l'air complètement allumés. Le mélange est génial, Hisaishi sublime décidemment toujours autant ses films et l'animation est toujours fantastique, en particulier dans les scènes de vol où Ghibli a toujours excellé (suffit de voir Nausicaa). Ça donne des scènes d'aviation à couper le souffle et une histoire géniale, entrecoupée d'une jolie relation entre Porco et Fio dans la deuxième moitié du film.

Un film qui réussit clairement le pari de s'adresser aux adultes avec des thèmes forts mais aussi aux enfants avec des pures scènes de comédies. Même les designs des personnages, très souvent redondants dans les Ghibli, proposent quelques petites choses plus originales que d'habitude. Probablement mon Ghibli préféré, aux côtés de Totoro, Le Château dans le Ciel et Ponyo, tout aussi formidables.

Studio: Ghibli
Année: 1992
Le truc en plus: "Je préfère être un cochon décadent qu'un fasciste."

ALADDIN

Il y a des gens qui sont plus Roi Lion. Moi, j'ai été et je serais toujours Aladdin. Le choc de Disney, qui me met encore aujourd'hui une baffe monumentale à chaque fois que je le vois. On peut dire ce que l'on veut des studios Disney sur le marketing, sur leur manière de fonctionner, mais on ne pourra jamais leur reprocher l'immense qualité de leurs films et la passion qui respire à chaque plan, encore plus sur les films 2D. Même les films moins bons comme Atlantide ou La Planète au Trésor possèdent toujours une énorme qualité.

Aladdin est arrivé à la période du Second Age d'Or de Disney, après une traversée du désert (au moment de la mort de Disney) où les films avaient beaucoup moins de budgets et où les animateurs se sont retroussés les manches pour faire avec ce qu'ils avaient. Ça a donné des petits merveilles comme Basil ou Oliver et Compagnie. Mais à partir de la Petite Sirène, le studio est entré dans une nouvelle ère, plus jeune, plus moderne, afin de donner un bon coup de polish à toute leur production. Et en 1992, Aladdin est arrivé.

L'histoire de base est connue de tous, mais le studio a choisi une approche plus moderne, allant beaucoup plus vite et proposant des designs plus épurés que d'habitude. Jafar est un méchant de grande classe, et les sidekicks comme Abu ou Iago sont tous aussi génials les uns que les autres. Mais celui qui deviendra un des meilleurs personnages d'animation est sans nulle doute le Génie. Bleu électrique et véritable phénomène de foire, il profite de ses nombreux pouvoirs pour alimenter son show personnel, n'hésitant pas à caricaturer d'innombrables stars de la culture américaine avec ses références tout en évitant de tomber dans la facilité et reste dans l'intemporalité: les gags fonctionnent toujours à merveille.

Mais le Génie voit l'apparition de plusieurs nouveautés au sein de Disney. Comme dit ci-dessus, c'est un des premiers films à user de références populaires pour partir dans le second degré et la parodie. Mais Disney a toujours su rester intemporel, là où Shrek par exemple, ne fonctionne plus toujours car les références sont démodés. Le Génie marque aussi pour la première fois l'apparition d'une star dans le doublage, qui servira d'élément de promotion. Ici, c'est Robin Williams qui s'y colle et qui donne littéralement vie au Génie. L'animateur Eric Goldberg participe aussi à cet état de fait, et propose une animation génalissime du Génie, tout en courbe et contre-courbes.

Le reste du film est tout aussi bon. L'histoire est rythmée, drôle, magique. Même si Aladdin a le parfait rôle du héros sympathique mais bonne poire, les seconds rôles sont comme toujours clairement au rendez-vous et n'hésite pas à crever l'écran à la place du héros. Un film tout ce qu'il y a de magique, qui représente pour moi l'essence même de Disney.

Studio: Walt Disney
Année: 1992
Le truc en plus: "Mais que fait le Sultan devant une loi... insultante?"

MONSTRES ET COMPAGNIE

Le premier Pixar de cette sélection. Probablement mon préféré. J'ai hésité longtemps d'ailleurs, car à chaque fois que j'en voyais un nouveau, je me disais qu'il était au-dessus. Puis je revoyais Monstres et Cie et je me disais: "non, celui-ci, il déboîte tout". Déja, le concept des monstres qui font peur aux enfants pour pouvoir alimenter leur ville en énergie, je trouve ça complètement génial et Pixar a su utiliser cette bonne idée pour faire un film exceptionnel. Les deux personnages principaux, Bob et Sully, forment un duo vraiment détonnant, se complétant à la perfection, jouant énormément sur le calme et la patience de Sully et l'humour et l'énervement de Bob. D'ailleurs, je tiens à souligner l'excellente version française, justifiée par l'absence totale de stars françaises qui ne viennent pas détruire un personnage et profitent de vrais doubleurs profesionnels et d'une traduction des blagues vraiment adapté. Un chouette boulot de ce côté.

Mais la grande force du film, c'est la relation entre la petite Boo et les deux monstres. Les précédentes tentatives de Pixar pour animer des enfants étaient loin d'être convaincantes (voir leurs premiers courts-métrages), et c'est véritablement ce qu'il y a de plus difficile à animer et rendre crédible dans les personnages humains. Ici, Boo est touchante, drôle et crédible. Ça marche du tonnerre et Pixar l'a bien compris en jouant énormément avec ça. Monsters Inc est aussi le film qui a permis à Pixar de se former dans la création de poils dynamiques sur un personnage. Sully est juste hallucinant et à l'époque, c'était du jamais vu. Surtout qu'ils n'hésitent pas à les faire bouger dans tous les sens et même appliquer d'autres éléments comme de la neige.

Le film est superbement réalisé, vieillit plutôt bien (il a quand même dix ans cette année) et l'animation est géré avec panache. Un des meilleurs films de Pixar, qui va peut-être pourrir la licence en produisant une suite qui arrivera l'année prochaine, à l'instar d'un Cars 2 pour cette année qui me donne franchement pas envie. Pitié Pixar, arrêtez avec les suites, et revenez aux créations originales. Pour ça, il faut attendre 2012 et la sortie de Brave pour découvrir leur prochain film original.

En bonus, un des premiers teasers du film, sans images du film, qui reprend une partie de Charades entre Bob et Sully. Juste génial!

Studio: Pixar
Année: 2001
Le truc en plus: "Oh non, j'avais tout classé de rat à zèbre!"

FIEVEL AU FAR WEST

Fievel au Far West, c'est une de mes madeleines de Proust. Je l'ai tellement vu étant gamin que je ne pouvais pas ne pas le mettre dans ce top. C'est le deuxième épisode de la série, après un premier épisode, Fievel et le Nouveau Monde, réalisé par Don Bluth dans sa période prolifique de film d'animation. Don Bluth qui est surtout connu chez les gamers pour être à l'origine de Dragon's Lair et Space Ace. Mais le deuxième épisode, toujours porté au cinéma, se fera sans lui, et verra les personnages, les Souriskewitz, partir dans l'Ouest Sauvage pour trouver une meilleure vie, après s'être rendu compte que le rêve américain était pas si accessible que ça.

Produit par Steven Spielberg, le film n'a rien à envier face aux grands ténors de l'animation. Le visuel est très bon, l'animation impeccable, et bénéficie de plans assez dingues en matière d'animation, qu'on évite généralement dans le domaine. Je pense à cette fameuse introduction, ce duel au soleil où la caméra n'hésite pas à tourner autour des personnages en changeant la focale comme si c'était une vraie caméra. Une prouesse qu'on ne verra pas souvent. Au-delà de ça, le modèle est calqué sur les Disney, proposant un mékange d'aventure et de scènes chantées, mais toujours d'excellentes qualité, avec un humour omniprésent et une ambiance western forcément géniale.

A noter que les deux suites directement sorties en vidéos ne sont pas du tout de la même qualité et sont même à éviter tant que l'on peux.

Studio: Amblin
Année: 1991
Le truc en plus: "Mais moi... je suis un Dieu!"