Profitant pleinement de ces derniers mois riche en matière de cinéma, je me suis laissé tenter par Fighter, film que j'attends depuis un bon moment, n'ayant pas eu de bon film sur la boxe depuis une éternité. Les oscars pour les seconds rôles de Christian Bale et Melissa Leo ont fini de me convaincre, je me lance sur le ring. Le film raconte l'histoire de Micky Ward, ancien champion du monde dans la catégorie welter, qui est surtout connu pour sa trilogie de combat contre Arturo Gatti. Mais le film ne s'intéresse pas à ce moment de sa vie et c'est tant mieux, tellement tout ce qui tourne autour des combats est vraiment accrocheur.

A la manière d'un Rocky, le film est fortement porté par les scènes en dehors du ring, où Micky est entraîné et soutenu par sa famille. A tel point qu'il est étouffé: son frère Dicky, ancien champion qui veut faire son comeback et dont HBO le suit partout pour faire un docu, l'entraîne aussi bien qu'il le peut et sa mère Alice le couve comme une mère poule tout en tentant de lui trouver des combats qui le feront avancer et reprendre confiance après une série de cuisantes défaites. Sauf que sa mère profite du bon côté de Micky tout en sachant que Dicky se perd dans sa consommation de crack, qui lui cause pas mal de problèmes. A côté de ça, Micky rencontre Charlene, qui commence à le persuader que pour avancer, il faut qu'il s'émancipe de sa famille.

Fighter est comme beaucoup de films de boxe un film centré sur l'entourage du boxeur. A l'instar de ses combats sur le ring, Micky devra faire face à sa famille pour pouvoir faire ce qu'il veut et ça ne se fera pas sans conséquences. Et ça, le film insiste beaucoup là-dessus. Mark Whalberg campe un Micky Ward fabuleux, qui est opposé à une Melissa Leo superbe et un Christian Bale tout simplement époustouflant. J'insiste bien sur lui, car il est vraiment la révélation du film. On sent que l'acteur s'est totalement investi dans le personnage, pas seulement physiquement mais vraiment dans sa manière de bouger, de parler, de penser. On s'en rend encore plus compte lors du générique où on voit les vrais Micky et Dicky et on a l'impression que l'authentique Dicky joue comme Christian Bale tellement l'acteur est saisissant et complètement éloigné de ses rôles de gros blockbusters comme Terminator et Batman.


A côté de ça, la réalisation est ultra soigné avec une histoire réglé aux petits oignons. On s'emmerde jamais, le film joue beaucoup sur les longues séquences afin de saisir tous les comédiens lors des scènes, ce qui donne des gros moments forts. Quand aux scènes de combats, c'est du tout bon. Filmé comme une retransmission de télé, les combats ont une pêche de tous les diables, et l'implication de Whalberg est palpable: c'est un vrai colosse et il ne fait pas semblant. Les coups sont des véritables coups, on voit les muscles bouger sous les impacts et les boxeurs en prendre plein la tronche. Tout ça accentué par une bande-son sans frioriture mais terriblement efficace, transmettant l'ambiance si particulière d'un public de match de boxe.

Après un Black Swan époustouflant, un 127 Heures impressionnant et un True Grit très très bon mais pas inoubliable, on tient de nouveau un film à ne pas louper, dans la lignée directe de ce que Rocky a amené tout en apportant des idées fraîches dans le traitement de ce type de personnage, tout ça entouré d'un casting absolument impeccable. Profitez-en, c'est la période des films à Oscars. Et on en a pour notre argent!