Steven Seagal l'homme qui joue mal, même sur une affiche.

Il existe un homme de légende. Cet individu moitié homme, moitié concombre est doté de super pouvoirs phénoménaux, lui permettant de masquer toute émotion, toute expressivité. Cet homme est capable de tuer à mains nues dans des combats mal filmés, dans lesquels on ne voit bouger que ses bras tandis que son corps puissant reste impassible, tel un roc qui traverse les âges, frappé par les marées du temps. Cet homme c'est Steven Seagal ! Sa force est l'équivalent de quatre Mel Gibson et deux coiffures de Nicolas Cage.

 

                                  On n'embête pas Seagal quand il est au resto, sous peine de se faire bolosser.

Rendez-vous en enfer. Rien que le titre calme. Ah ouais vous faites moins les malins là. C'est un peu comme si le film lui-même vous lançait une dernière punchline avant de vous dézinguer en se déroulant sous vos yeux ébahis. Rendez-vous en enfer, connu sous le titre de Born to raise hell aux zétazunis est un direct-to-DVD, c'est à dire un film tellement mauvais qu'il n'a même pas eu le droit à une exploitation en salles. Ce genre de film finit en général en deuxième partie de soirée sur les chaînes de la TNT, entre une émission régressivement stupide de télé réalité du genre « Qui veut savonner mon chien ?... À Miami » et le téléfilm érotique. Réalisé en 2010 par Lauro Chartrand, cette production américaine met en vedette Steven « Concombre man » Seagal, et une flopée d'acteurs inconnus comme Darren Shalhavi, Zoltan Butuc et Da Badarau. Vous les connaissez ? Moi non plus. Il s'agit d'un film d'action tout simple qui aurait pu se nommer « Moi, God Seagal »

 

Ô actrice inconnue, toi et moi, allons faire une virée vers une contrée appelée Bonheur au volant d'une bagnole appelée Amour, je veux que toi et moi on se promène champêtrement au milieu des oliviers, qu'on aille à l'étranger : au Bourget par exemple, qu'on ait quatre enfants, dont 50% seraient vraiment les miens je veux...BEN QUOI VOUS ETES JAMAIS TOMBE AMOUREUX ?!1 è_é

                   Steven is here to kick some bubble-gums and chew some ass...euh...non c'est pas ça la phrase...

Bobby (Steven Seagal) est un agent d'une unité anti-stups des US of A qui agit partout dans le monde afin de lutter contre les cartels (bah vi, vu que les états souverains sont bien trop nuls pour se débrouiller tous seuls ! 'Murica). Il est à Bucarest en Roumanie et mène une vie normale, partagé entre sa petite amie qui trouve dommage qu'il soit si investi de sa mission et ses collègues qui l'aiment tous. Problème, Bobby a perdu un de ses équipiers, et ça le rend tout vénère. Surtout qu'entre temps, un type du nom de Costel, trafiquant de drogue, s'adonne à sa passion pour le cambriolage/viol/meurtre (oui, oui, tout ça en même temps). La traque va commencer, surtout que Costel va, le sacripant, tuer un autre coéquipier de Steven Seagal (qui n'est pas au point niveau travail d'équipe faut croire).

 

Bonjour je suis un mafieux Russe, ancien Spetsnaz qui joue aux échecs dans un parc. J'espère qu'à la fin le héros ne va pas venir me mettre échec et mat en un coup olalala !

                                                          Salut, je suis presque Nicolas Sirkis, et là, j'ai peur !

Rendez-vous en enfer est un film d'action tout ce qu'il y a de plus banal, avec un scénario mou, prétexte à des scènes de combat et de gunfight. Il est intéressant de noter cependant que le film essaye de complexifier sa trame en ajoutant un personnage de mafieux russe ancien spetsnaz « employeur » de Costel qui, au bout d'un moment, retourne sa veste tel Bobby Sixkiller. Cependant l'intrigue est assez mal foutue, enchaînant les poncifs les plus évidents. Oh ! Le mafieux Dimitri à une femme et un fils ? Mmmmh je me demande s'il va pas leur arriver des bricoles ! Keuwa ? Le coéquipier de Seagal lui annonce que sa femme va accoucher dans un mois ? Mmmh il s'appellerait pas Kidd McNoob des fois ? (Oui je suis un gros bâtard, c'est ma deuxième référence à Mr Ragondin). Bref aucune surprise du coté du scénario.

 

Ouais allo, Central ? C'est Steven. Ben y a Jean-Jean qui vient de mourir là. Ben ouais mais c'est lui aussi, quelle idée de m'annoncer qu'il serait père dans une semaine ? Vous leur apprenez rien à l'école de police ? Jamais parler de sa vie familiale avant les trois dernières minutes du film c'est pourtant simple non ? 

La réalisation en revanche est ma foi...euh...on pourra au moins dire le réalisateur aura essayé des trucs. Arrêts sur images, image aux couleurs saturées avec des gros bruitages, tout un tas de gris-gris visuels qui ne servent à rien d'autre qu'à donner au film une esthétique de reportage genre Confessions intimes. C'est très déroutant croyez-moi, surtout qu'au début, on a droit à des commentaires en voix off du héros, ce qui donne l'impression de voir un épisode de Pascal le Grand frère mais avec des moyens plus extrêmes.

 

                    Steven Seagal est un homme à femmes. Elles aiment son coté tendre et Concombre à la fois

Les acteurs ne sont pas forcément mauvais, mais disons qu'ils ne resteront pas dans les mémoires. Sauf Steven Seagal. En tant qu'acteur, il est immensément nul. C'est absolument dingue de voir ça. Je veux dire, qu'un acteur ait du mal à mimer une expression faciale, je veux bien l'admettre, mais que celle-ci reste figée TOUT LE TEMPS, c'est un exploit, c'est même un miracle physiologique. En fait, Seagal aurait eu largement sa place dans Equilibrium tiens. Là on a vraiment l'impression qu'il n'a rien à foutre de tout ce qui se passe autour de lui. Il a la même expression lorsqu'il se bat, lorsqu'il fait l'amour habillé à sa femme nue, et quand il trouve son coéquipier décédé. Mais peut-être qu'il s'en fout vraiment, en fait. Peut-être que Steven Seagal a atteint un niveau de connaissance et de raison supérieure qui nous est inaccessible à nous autres mortels. Les doublages sont irréguliers, et manquent de fantaisie. On retrouve deux grands nom du doublage d'ailleurs (Vincent Ropion et Emmanuel Curtil) qui se débrouillent aussi bien que possible compte tenu du matériau sur lequel ils doivent bosser. Les autres manquent de pêche et de conviction. Mention spéciale au doubleur de Seagal qui a bien compris que pour doubler Seagal, il ne faut surtout pas chercher à changer d'intonation.

 

Le méchant est un fou de la gachette/violeur/drogué/proxénète...Manquerait plus qu'il soit fan de Fairy Tail et on tiendrait là l'Antechrist.

                           Aïe Aïe arrête OK je vais jouer dans ton film, je vais jouer dans ton film STAHP PLZ !!!

Très mauvais film, Rendez-vous en enfer est un film pour ceux qui veulent voir un héros overpowered qui ne craint rien tellement il est trop puissant, du pan pan boum boum, autant de jolies filles des pays de l'est que dans une production Dorcel... Un film bas du front, prévisible et marrant, un vrai nanar en somme car un mauvais nanar sera toujours plus amusant qu'une excellente comédie.

                  

                       C'est Richard Darbois qui en parle le mieux je crois. Délectez-vous de ces dialogues exquis au fait !

                                                                    Ah oui et y a des filles à pwal aussi !!!