C'EST LE MEILLEUR T'ENTENDS ?! 

1987, année faste. En cette année naissait Final Fantasy, Predator, ainsi que mon brushing. Rambo avait déjà vu ses deux premières aventures portées sur Grand écran avec le succès qu'on lui connaît, pendant que Arnold Shwarzenegger poutrait de l'alien à rasta dans la jungle. Le survival était un genre très en vogue à l'époque, pour le meilleur comme pour le pire (si si, Striker, c'était aussi de cette année-là). Le nanar dont on va parler est dans cette mouvance de sous-Rambo qui ont déferlé. Son titre : Ultime Combat (ou Deadly Prey dans la langue de Rebecca Black) : écrit et réalisé par David Prior, avec Ted Prior, David Campbell, William Zipp, Suzzane Tara et Troy Donahue.

 

                                                                   L'histoire d'un homme et son mini short...

                               J'vais t'faire une guerre comme t'en as jamais vue (Arthur Rambo, poète mitrailleur)

Los Angeles, ou plutôt, le sud de LA, une zone de non-droit dans laquelle la vie joue à cache-cache avec la mort, perdant souvent la partie. C'est dans cette jungle hostile que le colonel Hogan (David Campbell) entraîne ses mercenaires impitoyables. Comment les entraîne-t-il ? En capturant un brave citoyen au hasard pour en faire une proie qui doit être traquée et tuée par ses mercenaires sur-entraînés. Car c'est bien connu, rien de mieux pour mettre à l'épreuve des machines de guerre surentraînées que des random péons. Mais un jour, les mercenaires font l'erreur de kidnapper le mauvais gars. Cet homme, c'est Michael Danton (Ted Prior), et quelle erreur. Si seulement ils avaient jeté leur dévolu sur Jack Robespierre, ils auraient eu moins de problèmes. Car Danton, c'est un peu Rambo qui aurait mangé John Matrix, avant de scalper McGyver pour faire une toque avec sa chevelure, et volé le mini-short de Daisy Duke. La chasse vient de commencer mais qui sera la proie ? En tout cas, le spectateur averti l'aura tirée depuis longtemps, la chasse, tandis que le nanardeur encore plus averti se délectera de ce festival improbable.

 

Salut, je suis Bear Grylls ! Dans la forêt Californienne, il faut trouver à manger pour survivre. Les vers contiennent 4,3 protéines. Je vais donc déguster celui-ci, ensuite je boirai mon urine !

          Les méééchants ! Au premier plan le colonel Hogan et son âme damnée, le lieutenant sans-expression

Dire que le scénario est mal écrit serait un doux euphémisme. Disons qu'il est simpliste, même minimaliste. Ce n'est rien de plus qu'un simple prétexte pour voir des hommes courir dans la forêt tout en se tirant dessus. Parfois, le film tente maladroitement de nous délivrer un message sur « Ha la la c'est pas cool comment les Us of A traitent les vétérans du Viet Nam 'esh » mais on se rapproche alors plus de la philosophie de comptoir après une vingtaine de pintes qu'autre chose. Quand aux personnages, ils ont une tendance fâcheuse à s'être grillé l'instinct de survie, ce qui est vraiment dommage pour un survival. On ne compte plus le nombre de fois où les personnages, héros compris, se font surprendre de manière fortuite par quelqu'un qui tient une arme. D'autres personnages sont juste géniaux tellement ils sont au sommet du cabotinage. Par exemple, le lieutenant avec sa face mono-expressive est juste impérial, tellement il est générique. Quand au beau-père du héros, chargé par sa fille de le retrouver, il est excellent tant il est hors de propos. C'est un flic retraité qui s'infiltre seul dans une base militaire, bute un haut dignitaire quelconque après lui avoir fait un sermon digne du Contrat Social de Rousseau pour les ivrognes et abat un soldat ennemi en le traitant de menteur quand celui-ci lui répond « Je suis un ami ». Ce personnage est juste excellent de nanardise, mais hélas, bien trop secondaire.

    Vous, ronds de cuir qui êtes derrières vos bureaux à dépenser le fric des gens ! Mangez cette bastos dans la face !

            Cette jeune femme va bien vite découvrir à ses dépends que Mike Danton croit en l'égalité des sexes...

                                         

 

                                                   La nature finit toujours par gagner, même avec une brindille.

Les acteurs sont extrêmement mauvais, et mous, mais la pire est sans conteste Jaimie, la femme de Danton, portée par une actrice grimaçante au possible. Ted Prior est flamboyant dans son rôle. Vêtu de son mini-short et coiffé de sa coupe mulet, il nous gratifie de beuglements de bœuf en rut et de scènes de combat mal chorégraphiées/mal filmées/mal rythmées. A ce palmarès s'ajoute un doublage digne de ce que l'on est en droit d'attendre d'un nanar, avec des doubleurs en roue libre, aux intonations peu raccord avec la scène doublée et surtout, et là attention, c'est une perle : une synchronisation labiale aux fraises ! On a donc des acteurs cabotins, mal doublés et en plus ventriloques. Un pur régal, un doublage comme je rêve d'en voir plus.

                                            Ouah je dois jouer ? Mais j'ai pas été formée pour ça moi !!! @_@

                                                                                 Surprise Motherfuckah

L'intrigue n'est pas relevée par une réalisation paresseuse, reposant à fond sur les stock-shots et sur les emprunts (oui on va parler d'emprunts) à ses illustres modèles. L'intrigue bancale est complètement étouffée par les scènes d'actions qui sont le seul véritable propos du film. Après, ce qui arrive aux personnages, croyez-moi, on s'en fout tous. Même les personnages s'en tamponnent le coquillard de ce qui peut bien leur arriver. Il se dégage de tout ça un délicieux parfum de film réalisé avec les moyens du bord, une sorte de version Marque repère de Rambo 1, en somme, une contrefaçon que ne renierait pas Robert Cop.

                                                                                Pas de bras, pas de chocolat ! 

                      Heureusement, Danton peut compter sur un bro afin de pouvoir se la jouer Contra 

                                         

                                                                                        Finish him ! FATALITY !!!

Crétin, bas-du-front, mais aussi délicieusement jouissif, Ultime Combat ne peut que ravir les amateurs de nanar. Car celui-ci en tient une couche. Vous voulez voir un mec se faire transpercer par une brindille ? Ultime Combat ! Vous voulez voir un type mettre une grenade dans le futal de son ennemi comme dans Fallout 3 ? Ultime Combat ! Vous voulez voir un Rambo blond couper le bras de son ennemi et le frapper avec à plusieurs reprises pour le tuer avant de le scalper ? ULTIME COMBAT ! Vous voulez rire ? ULTIME COMBAT BITCHEZ111 !!! Un nanar vraiment fendard, un film qui prouve qu'un mauvais nanar sera toujours plus marrant qu'une excellente comédie.

                                                      BWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!!