Le film qui a élevé l'homme au rang de Légende.

 Ah ce que ça m'avait manqué ! Oh oui mes amis, le cinémasochisme ça m'avait vraiment manqué ! Aussi quelle joie pour moi de reprendre cette noble quête du St Graal Nanar pour en plus vous parler de ce film qu'est Karate Tiger, également connu sous nos latitudes sous le titre Le Tigre Rouge. Car ce film n'est pas n'importe quel film. Il est celui qui a révélé au monde le meilleur des meilleurs, le plus grand des plus grands, celui que le monde entier envie à la Belgique, celui qui est connu sous le titre de « Muscles of Brussels » moitié karatéka, moitié philosophe, et en plus, c'est un mage sur WoW qui peut te transformer en moutooon ! Cet homme vous l'avez reconnu, vous avez, alors même que vous lisiez ces lignes, soupiré son Saint nom, alors que de vos yeux s'échappaient des larmes d'amour, d'adulation qui se sont frayées un chemin le long de votre doux visage. Cet homme c'est JEAN-CLAUDE Motherfuckin' VAN DAMME ! Merci du fond du cœur, Corey Yuen (oui oui, c'est bien lui le responsable) sans toi, et sans les dix minutes d'apparition de l'homme, le héros, la légende, dans le film, le monde, tel qu'on le connaît, n'aurait pas été le même (et cette phrase aurait eu moins de virgules).

 

       Jean-Claude et les adorateurs de la secte du Vandamisme, au cours d'une procession Awareness/Full contact...

        Et voici le très...euh...charismatique héros de notre histoire, charismatique au point de se faire voler la vedette par un mec qui n'a que 10 min de temps d'écran...

                                  Un film avec du Karaté, sans Tigre, mais avec de la Bromance quand même...

Karate Tiger, film de 1985 réalisé par Corey Yuen avec Kurt McKinney, Kathie Sileno et bien sûr Dieu (Enfin JCVD quoi) raconte l'histoire de JASON ! Un jeune glandu fils d'un prof de karaté. Sa vie bascule lorsque son papounet reçoit la visite de crapules russes (ben oui, on est en 85 voyons, tous les russes étaient mauvais à cette date-là) qui désirent faire main basse sur tous les dojos des USA (probablement pour mettre au point une armée de karatékommunistes). Les paltoquets estropient le paternel qui décide de fuir Los Angeles pour s'installer à Seattle avec sa femme et son fiston. Mais ce dernier a du mal à s'intégrer, puisque visiblement toute la ville lui en veut, semblant obéir à un garnement (qu'on appellera 80's Cartman) qui le hait...sans raison. Abandonné de tous, JASON !!!, qui est fan de Bruce Lee fugue de chez lui, puis apprend les arts martiaux grâce au fantôme de l'acteur et....WHAAAAAAAAT ?!

 

          Saletés de Karatékommunistes ! Vous noterez que pour l'occasion, JCVD s'est cosplayé en Eikichi Onizuka.

      Jason et R.J, son Side-Kick Rigolol se recueillent devant la tombe de Bruce Lee qui n'en demandait pas tant...

Comme vous avez pu vous en rendre compte à la lecture de cette tentative de résumé, Karate Tiger est un film dont le scénario va dans tous les sens. On dirait un peu un poulet sans tête qui court sans but. Ses mouvements sont décousus, on pige pas où il veut aller, ça gicle de partout, et on ne peut qu'en rire pour peu qu'on soit une personne un peu bizarre. Est-ce un revenge movie ? Non parce que le personnage ne cherche pas à se venger. Est-ce une comédie ? Non parce que les tentatives d'humour tombent à plat. Est-ce un film sportif ? Non plus car le héros n'a même pas spécialement la motivation d'être le plus fort. En fait je devrais plutôt dire que ce film c'est un peu tout ça, un mix, mais qui ne conserverait que les pires éléments de chaque genre. Un peu comme si vous faisiez un gâteau sans les ingrédients, mais avec leurs emballages. Le scénario a de graves lacunes, ne s'attardant sur aucun élément qui nous permettrait de nous raccrocher à une quelconque logique. Vous voulez un exemple ? Le love interest du film. On la balance en plein milieu du film. C'est son anniversaire, et le héros va chez elle car il est, semble-t-il, invité chez elle (je rappelle qu'il vient d'arriver en ville, il ne connaît personne à part son side-kick rigolol et 80's Cartman). Résultat : il lui offre un lapin, elle est contente, elle l'embrasse. C'est que quelques scènes plus tard qu'on apprend, au détour d'une réplique balancée comme ça, à la va-vite, qu'en fait ils se connaissaient car elle avait passé des vacances à L.A. Mais bien sûr, film ! Fous-toi donc de ma gueule ! Le scénario est super bancal, et on ne fait donc que subir l'histoire sans se poser de question. Pourquoi le héros va-t-il parler à la tombe de Bruce Lee comme si c'était son maître ? Je ne sais pas. Pourquoi 80's Cartman est aussi méchant ? Aucune idée ! Pourquoi Bruce Lee revient d'entre les morts pour entraîner un perdant comme JASON !!! ? Bonne question ! La réponse c'est : on s'en fout ! On ne se raccroche finalement qu'à la structure du film, et là, effectivement, on est dans un terrain connu. Tellement connu que c'est une resucée de tous les films sportifs/arts martiaux ricains connus. Le héros a un problème, il rencontre un side-kick rigolol, il a un rival, il se fait défoncer, il s'entraîne à la faveur d'un montage avec une musique glam-rock, il bat quelqu'un sur un ring, tout le monde est content.

 

     Je suis Presque Bruce Lee...Et je suis revenu d'entre les morts pour t'apprendre à te battre...Sans aucune raison !

                                                                Forcément, on est obligé de penser à ça !

Les acteurs sont aussi mauvais que les personnages mal dégrossis. Penchons nous d'abord sur les personnages. Ben que dire à part qu'ils sont absolument fades et sans saveur ? Caricaturaux à l'extrême et qu'ils ne sont pas aidés par un scénario qui ne sait pas du tout quoi en faire. Ainsi, le paternel qui nous gratifie d'une bonne scène de combat au début, devient un méta-lâche estropié qui engueule son fils pour s'être battu afin d'aider son meilleur ami. Les autres semblent répondre à un cahier des charges et sont bien trop archétypaux pour avoir une identité. De plus leurs dialogues sont d'une crétinerie sans nom, ce qui fait qu'on à l'impression que le scénar' a été écrit par des enfants. Ces personnages ne sont pas aidés par des acteurs qui sont juste renversants...de médiocrité. Ce qui est très déroutant, c'est qu'ils jouent tous comme des acteurs asiatiques des productions Shaw Brothers, avec des gestes très exagérés, très amplifiés, se pointant du doigt de manière théâtrale. On est donc tout le temps sorti du film (enfin pour le peu qu'on y est rentré ceci dit...) par une direction d'acteurs qui a l'air bien calamiteuse...enfin surtout miteuse d'ailleurs. Celui qui s'en sort le mieux, c'est évidemment JCVD (prononcez Jay Ci Vi Di ), et ce pour deux raisons : la première c'est qu'il n'apparaît que dix minutes montre en main dans le film, la deuxième, c'est que son personnage est un monstre de charisme : presque tout le temps silencieux avant qu'il ne se déchaîne dans toute sa puissance Bruxelloise à la fin. Le sosie de Bruce Lee, à défaut d'être ressemblant (il ressemble autant à Bruce Lee que Cauet à Ryan Gosling) arrive à plutôt bien mimer la gestuelle du défunt petit dragon.

 

                                                 Voilà donc ce que fait Gabe Newell de son temps libre...

                                                                      Kelly, le Love interest venu de nulle part <3

                                                         Sophie Marceau X Karaté Kid = Karaté Tiger

La réalisation est très paresseuse, et pâtit énormément du scénario bancal. Cependant, rien de spécialement choquant n'est à signaler, disons qu'elle remplit son office sans se faire remarquer, un peu comme les musiques, fleurant bon les années 80. Les scènes de combat sont plutôt bien chorégraphiées, bien que leur mise en scène soit loin d'être ébouriffante. Les doublages français en revanche sont une franche réussite. Si si ! Une réussite. Une réussite pour un nanar ! Bon sang ce que c'est mauvais ! Ce que c'est mal joué, ce que ça sonne faux ! L'équipe de Maurice Sarfati n'aurait pas fait mieux, c'est absolument cheap, mauvais, c'est mal joué, c'est un chef d'oeuvre, une symphonie d'intonations qui sonnent faux, de phrasés hachés, d'accents même pas reconnaissables, le tout dans une tonalité monocorde qui ferait passer Vincent Delerm pour un vrai chanteur. Mention spéciale à Jean-Claude Van Damme, horriblement mal doublé, qui prononce ses quatre répliques avec un accent supposé Russe, mais probablement de la Russie de Jupiter, car je n'avais jamais entendu ce genre d'accent.

 

                                                        Nous êtres méchants, la preuve : nous avoir cigare !

                                                              Aaaaaah R.J, tu ne nous épargneras aucun cliché !

Karate Tiger, c'est niais, c'est tellement niais, tellement idiot mais le genre d'idiotie qui confine à une étrange sympathie. On le regarde, on se moque, on ricane, et pourtant, on ne peut pas lui en vouloir d'être aussi idiot, car en étant aussi bancal, il nous permet de passer un excellent moment, une heure trente de rigolades échevelées qui ne sont jamais de refus et vous savez pourquoi ? 

 Parce qu'un mauvais nanar sera toujours plus amusant qu'une excellente comédie !

                                                                      FATALITY ! JOHNNY CAGE WINS !!! 

               Dans Karate Tiger, il est possible de gagner un championnat de karaté en faisant du Jeet Kune Do

                                         

A partir de maintenant, quand vous aurez besoin de vous entraîner lors d'un montage, vous aurez à composer avec cette chanson 80's ! Allez maintenant faites moi six cent tours de terrain!