Toute œuvre de fiction est pourvue d'un titre. Un titre, c'est quand même primordial, que ce soit pour une BD, un jeu, un film et j'en passe. Un titre, c'est un indicateur digne de confiance qui permet d'aiguiller. Par exemple, si je réalise un film dont le titre est « Les aventuriers du bermuda céleste », vous vous attendez au moins à voir un bermuda et des aventuriers, si c'est pour vous servir ensuite un remake d'un épisode d'Arabesque sous ce titre, vous me cracheriez dessus (et vous aurez bien raison). Night Force, quand j'ai vu ce titre, je me suis dit « Tiens, ce doit être comme Mega Force, une sorte d'escouade nanarde qui ne sort que la nuit ». Comme je me trompais. Hélas pas de moto volante ni de combinaisons de combat en lycra pour ce film de 1987 avec l'exorcisée Linda Blair, James Van Patten et Richard Lynch. Après les affiches trompeuses, les titres trompeurs. Pas grave, le résultat est le même, on a là un bon nanar bien crétin et donc savoureux.

                                                                

                                    "Some people give a damn..." mais pas l'équipe du film, visiblement. 

                                                         JE TIRE SANS VISER LOL !!!1

Christy, la fille du sénateur Hansen doit se marier Bob Worthington (aucun lien avec Sam) riche avocat et sosie officiel de Laurent Boyer. Hélas, ce mariage ne sied guère à la jeune femme qui préfère batifoler avec Steve, le musculeux petit frère, étudiant à la coupe mulet qui rendrait jaloux notre ami McGyver. Alors que le mariage approche à grands pas, la malheureuse se fait kidnapper par de vils terroristes/moustachus/communistes/mexicains qui l'embarquent en Amérique centrale et exigent du paternel aux abois une rançon de 2 millions de dollars ! Ah les paltoquets, les sagouins, les vils butors ! Heureusement, pour la sauver, Steve embarque quatre autres potes étudiants afin de prendre d'assaut le camp du vil Estoban chef de la guérilla. Et oui, vous avez bien lu. Pas de forces spéciales, juste des types lambda qui partent avec leur burnes et leur couteau (enfin sauf la jolie Linda Blair qui n'est pas munie de tels attributs masculins). Alors qu'ils se baladent au Mexique, ils rencontrent le mystérieux Bishop, sorte de cosplay permanent d'Indiana Jones qui décide de les aider...sans qu'on sache trop pourquoi.

 

                      Les frères Worthington, personnellement je les appelle "Coupe mulet" et "Lolo Boyer".

Après dix minutes de film, on a droit à une scène de douche assez longue avec des flash-back de la scène de sexe qui eut lieu deux minutes avant, au cas où vous auriez raté les premiers plans boobs..

Le scénario est d'une débilité sans nom. Je parlais de titre trompeur et en effet. Déjà les braves étudiants ne se battent pas de nuit, et non, désolé, mais cinq pélos qui savent à peine presser une gâchette, même s'ils prennent d'assaut un campement militaire, cela ne fait pas d'eux une escouade. Du coup, au lieu d'appeler le film « Night Force » moi j'aurais plutôt choisi « Spring break : Lock and load edition ». Le film commence par s'étaler sur une vingtaine de minutes de scènes d'exposition inutiles car finalement, les personnages sont si mal écrits, si caricaturaux qu'au final on se fout bien de savoir ce qui va leur arriver. Le héros, Steve Worthington fait figure de Rambo du pauvre avec le cerveau et le charisme d'une huître génétiquement modifiée afin de pouvoir rivaliser avec une amibe atrophiée. Christy, qui est l'enjeu principal du film n'a pas d'autre utilité que de montrer sa poitrine en toute occasion. Je ne plaisante pas : c'est tout ce que son actrice nous montre. Christy a une scène d'amour avec Steve, hop plan nichon. Ensuite elle prend une douche, plan boobs, et pendant qu'elle prend sa douche, elle a des flash back de la scène précédente Incepboobs, elle se fait capturer, et on abuse d'elle dans la camionnette, plan nichon furtif, elle est à poil dans sa cage, elle s'enfuit et est rattrapée résultat : un soldat lui arrache sa chemise et tente de la violer (plan boobs) avant d'être sauvée par un autre soldat qui bute le précédent uniquement pour la refoutre à terre (replan boobs) et abuser d'elle. À croire que la pauvre fille a un quota à respecter. Les étudiants qui vont secourir Christy sont absolument inintéressants et bien qu'ils soient très différents avec des caractères bien tranchés et distincts, ils se détachent fort peu les uns des autres et on ne fait aucune différence entre eux, surtout lors des scènes de combats, brouillonnes au possible.

 

             L'Agence tout risques est tombée bien bas ! Elle kidnappe les jeunes femmes maintenant !

   Une barbe, un treillis, une carte du parti communiste et un cigare...il me rappelle quelqu'un...Robert Hue, peut-être...

La réalisation est terriblement mauvaise, c'est surtout le montage qui est d'une crétinerie sans nom, trop tranché, pas assez subtil, il enchaîne les scène comme la pauvre Christy enchaîne les plans poitrine, c'est-à-dire à la chaîne et surtout lourdement. Les scènes de combat sont très mal filmées, et surtout très superficielles. C'est de la scène de combat nanarde avec des gens qui tirent au pif et qui touchent quand même et des tas de stock-shots d'explosion et de mecs qui tombent au ralenti. Elles n'apportent aucune tension, mais leur ridicule est toujours amusant, surtout que nos braves crét...étudiants ont la gâchette facile (surtout pour le maniement du bazooka)

 

Les experts (que vous êtes maintenant si vous suivez ce blog avec assiduité) reconnaîtront la poupée gonflable de "Piège mortel à Hawaïï" qui fait un caméo inutile, mais qui a le mérite d'exister.

    Roberto-Huang-Kader Delavoie, fan de Crocodile Dundee a sombré dans l'alcoolémie et s'est paumé dans un nanar...

Le doublage français est une réussite dans le sens nanardesque bien entendu. Acteurs miteux lisant un texte idiot, jeunes femmes qui pensent doubler un téléfilm érotique, tout est fait pour assurer le lulz, et surtout appuyer la nullité abyssale des acteurs. Quel dommage hélas que les doubleurs n'aient point poussé le vice à ce qui fait d'un doublage nanar un doublage de qualité : à savoir les accents grotesques. Pourtant il y avait du potentiel Michel Leebien mais bon...

 

                               Linda Blair en treillis et sans le vomi vert-radioactif-des enfers-du diable.

                                                              AWESOMENESS BITCHES !!!

Film idiot, au scénario mal branlé et porté par des acteurs très peu crédibles, Night Force est un titre qui ne porte bien son nom que par le destin qui lui fut réservé ! À savoir plonger dans les ténèbres nocturnes du cinéma avec force. Un nanar sympa sans plus, mais à voir quand même pour tous les ciné masochistes qui devraient savoir maintenant, qu'un mauvais nanar sera toujours plus marrant qu'une excellente comédie.

 

             "Ces terroristes sont bien urbains, ils ont compris que j'étais allergique aux vêtements..."