Sorti en 1997 et développé par Capcom, le troisième volet de la série de RPG Breath of Fire vit le jour sous nos latitudes en 1998. Breath of Fire, une série dont le premier épisode est sorti en 1993 sur snes, reprend à chaque épisode des éléments récurrents. Ainsi, un peu comme dans Zelda, le héros est un jeune garçon aux cheveux bleus du nom de Ryu qui a la particularité de pouvoir se transformer en dragon, ce n'est cependant pas le même à chaque épisode (d'où mon lien avec Zelda). Ce héros est en général accompagné d'une blondinette ailée du nom de Nina et d'un guerrier-tigre.

                     

 

Le troisième opus est sorti sur PlayStation, emboîtant le pas à un Final Fantasy 7 qui, ayant suscité l'engouement général autour du j-rpg, permit à de nombreux titres de s'engouffrer dans la brèche que le soft de Square avait creusé. Breath of Fire 3 fut considéré comme un jeu « correct » par la presse, souffrant de la comparaison avec son illustre rival. Mon chemin croisa sa route après avoir mis un terme à la vie de Sephiroth. Et pourtant, ce petit Breath of Fire 3 qui ne payait pas de mine allait autant m'émerveiller que le fameux Final Fantasy 7. Pourquoi, me demandez-vous ? Je vous le dis juste après avoir fini ce paragraphe, OK ?

                         

                Je ne suis pas sûr que réveiller une créature cracheuse de feu avec de la dynamite soit une bonne idée...

                        

                                 Ah bah voilà, vous m'écoutez jamais ! Vous l'avez pas volé celle-là !

Dans une mine, les travailleurs découvrent un petit dragon en phase d'hibernation Han Soloesque dans un morceau de « Chrys » (un cristal quoi...). Comme les mineurs ne sont pas très malins, ils détruisent à coup d'explosifs la gangue qui retenait prisonnier le bébé dradra et se mettent à le taquiner à coups de pioche. Après en avoir fait passer quelques un au barbecue, le petit dragon est finalement capturé, mis en cage et balancé dans un train. Mais, en se libérant, le petit reptile tombe dans la forêt et prend forme humaine, celle d'un gamin aux cheveux bleus du nom de Ryu. Recueilli par deux orphelins voleurs, Teepo et Rei le jeune homme-tigre, le petit Ryu se prépare à accomplir sa destinée. Voici pour le pitch de départ. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le scénario fait vraiment dans l'ultra classique. Cependant, celui-ci n'en restait pas moins intéressant dans ma mémoire, et ce, notamment car on suivait Ryu sur une certaine période de sa vie. S'il commençait petit garçon pleurnichard à peine capable de tenir son épée, on le voyait prendre confiance en lui, et finalement devenir un jeune homme charismatique. 

                                             

                                                                Petit Ryu en pyjama...

                                         

                                                               ...Deviendra grand et classe...

                       

                                                                  ...Très grand et très classe !

Je parlais de classicisme, et c'est en effet la principale donnée de ce jeu. Que ce soit au niveau du scénario, des graphismes ou du système de jeu, Breath of Fire sentait le classique à plein nez. Alors là, vous devez vous dire « Bah c'est nul alors, c'est pas original ? » détrompez-vous. Il se dégageait de cet aspect convenu un délicieux parfum de J-rpg old school comme ceux qui me faisaient rêver quand je bavais devant les magazines spécialisés snes, alors que je n'avais que ma mega drive. Le jeu avait cet aspect désuet qu'on pouvait retrouver dans des titres comme Secret of Mana, ou Final Fantasy VI (ce fameux jeu de la Légende dont je suis amoureux et que j'épouserai un jour).Concrètement, cela veut dire que le jeu était déjà techniquement dépassé à l'époque, surtout si on le compare à la démonstration graphique que fut FFVII. Les graphismes étaient semblables à ceux de Dragon Quest 7, c'est-à-dire qu'on avait des personnages en 2D collés dans des décors en 3D aux textures grossières. Cependant, dans BoF 3 les sprites des personnages étaient plutôt détaillés et bénéficiaient ma foi d'animations plutôt honorables. Il fallait voir un Ryu adulte se concentrer en prenant une pose digne de Dragon Ball Z, ou voir Garr, un des personnages qui vous suivront, frapper l'ennemi de sa lance en la faisant tournoyer avant chaque coup...

                        

                                                                       Le cast est très hétéroclite...

                        

                                                       Les sprites sont de très bonne facture

Quand on parle de j-rpg classique, il faut savoir qu'on parle de toute une institution, avec ses longues heures de farming à taper sur des lapins pour avoir le niveau suffisant pour dégommer le boss du donjon, mais aussi des quêtes annexes, des mini-jeux (comme la pêche, ou le village des fées que vous devrez bâtir de vos propres mains), et une vaste carte du monde à explorer. Cela sous-entend aussi tous les petits défauts irritants, comme les fameux combats aléatoires qui surviennent tous les trois pas, ou le fait de devoir choisir deux autres personnages dans votre équipe, au mépris de tous les autres (D'ailleurs, la seule chose que j'ai aimé dans Final Fantasy X était cette idée de pouvoir switcher entre les persos en plein combat...). Les persos, parlons-en ! Ceux-ci étaient au nombre de six, aux caractéristiques variées. Rei, le voleur, est une force de la nature capable de se transformer en tigre incontrôlable mais puissant, Nina est une magicienne, Momo la scientifique se sert d'un bazooka dévastateur mais imprécis, Peco l'oignon mutant (!) a une défense à toute épreuve, Garr est une brute et Ryu est un personnage équilibré mais dont la faculté de se transformer en dragon accroît la puissance. Chaque personnage possède aussi une capacité qu'il peut utiliser sur la carte au moyen de la touche triangle. Rei peut crocheter les serrures, Peco frapper des objets pour révéler des items plaqués dessous, Ryu peut donner des coups d'épée...

    

                                          Une fois transformé en tigre, Rei devient une grosse brute.

Je vous parlais de la faculté qu'à Ryu de se transformer en dragon. En effet, c'est LA particularité de la série Breath of Fire. Après un événement, Ryu aura la possibilité de se transformer en dragon à volonté, moyennant un certain coût en MP. Jusque là, rien de spécialement renversant. Mais ce qui est intéressant, c'est que vous avez accès à plusieurs formes draconiques plus ou moins puissantes. Le jeu propose en effet de retrouver plusieurs gènes de dragon disséminés dans le monde. En combinant ces gènes, vous pouvez vous transformer en dragon. Les possibilités sont nombreuses, allant du bébé dragon au dragon de glace, mais aussi en larve ou au contraire en énorme dragon surpuissant, ou encore une forme super-sayen (sans déconner, les cheveux de Ryu deviennent dorés) Personnellement c'est un des aspects du jeu que j'ai préféré.

                      

                      

                      

                                        Quelques exemples de transformations...un tout petit échantillon.

 

L'OST, très imprégnée par une musique inspirée du jazz est hélas bien trop peu mémorable. Les musiques se laissent écouter, mais elles manquent un peu de génie et ne sont que peu, voire pas marquantes. 

                             

                                        Voici probablement le thème le plus mémorable du jeu.

Breath of Fire 3 fait partie des j-rpg que je chéris le plus. Un bon petit jeu au doux parfum rétro. Il ne casse pas trois pattes à un dragon, mais reste extrêmement sympathique, avec son histoire teintée de mélancolie, ses personnages attachants et ses très bonnes idées (le passage du désert ravive en moi des souvenirs aussi douloureux que bluffés quand à l'idée du truc). Hélas, le jeu souffrait un peu d'un manque de rythme évident. L'aventure mettait très longtemps à démarrer, les dialogues étaient très lents, même quand on modifiait la vitesse du texte au max. De plus, la traduction a été effectuée par des manchots analphabètes. À coté, on aurait pu croire que la localisation de Final Fantasy 7 a été faite par Bernard Pivot. Pourtant, moi je l'aime bien ce Breath of Fire 3, et il fait partie de mes plus beaux souvenirs de gamer...

    

                                              In the desert you can't remember your name...